Ma femme est pratiquante mais, aujourd’hui, elle veut divorcer. Elle m’a tellement pourri la vie dès le début (elle fouillait mes poches, mon téléphone, débarquait plusieurs fois au travail avec la poussette...) sans me donner à la maison ni l’écoute ni l’amour ni le respect minimum que j’attendais. Au contraire, on se disputait souvent parce qu’elle n’en faisait qu’à sa tête surtout.
On a surmonté ces épreuves jusqu’à ce qu’elle termine sa formation et qu’elle commence à travailler depuis un mois...
Aujourd’hui, selon elle, je suis devenu trop exigeant sur sa tenue vestimentaire et sur ses manières trop extraverties avec les voisins, les pères de famille, les collègues. Je l’empêche soit disant d’aller voir ses sœurs et sa mère, ses cousines tous les week-ends et de rester 2 heures au téléphone tous les soirs avec tout ce beau monde.
Après 16 ans de mariage et 3 enfants, elle en est arrivée à la conclusion qu’elle ne peut plus me supporter.
Moi, au contraire, j’ai compris peut être un peu trop tard que j’aurais dû l’accepter comme elle était et me résigner à vivre dans l’abstinence qu’elle m’a toujours imposée.
J’ai tout essayé, j’ai perdu espoir et à la fin des fins je me suis réfugié dans la prière et les invocations mais, le temps passant, ça s’est aggravé.
J’ai fait appel à l’imam de ma mosquée qui est venu nous faire un dars à la maison durant lequel ma femme a étalé tous ses griefs à mon égard et à l’égard de ma famille, y compris mes parents. L’imam m’a recommandé une rokya pour me soigner... J’accepte d’être le mouton noir du couple parce que je l’aime malgré tout, pour les enfants que je ne veux pas abandonner.
Rokya que j’ai aussitôt entamée mais, apparemment, ça ne change rien dans sa tête puisque, pour elle, je suis le seul coupable qui doit faire un travail sur soi. Elle a le rôle de la femme pieuse trompée par un obsédé par les femmes.
Alors j’ai eu droit à un procès digne de la cour pénale. L’imam a pris sa défense. Elle a tout dévoilé ; et moi, j’ai accepté de reconnaître mes erreurs devant ce tribunal pour la bonne cause. Sans l’accabler du tout, pensant vouloir apaiser et non attiser.
Oui, j’ai fauté et je prierai la miséricorde d’Allah jusqu’au dernier souffle, mais c’est parce que je n’en pouvais plus de son manque de respect constant à mon égard et envers ma famille, qu’elle insultait de paysans parce que, à son goût, trop attachée à la tradition du bled.
Mes parents vivent en France depuis 1970 et nous ont donné grâce au Tout-Puissant la meilleure éducation qui soit avec les moyens du bord, celle des valeurs et des principes quand elle n’a connu que les maisons de famille d’accueil. Sa mère a eu beaucoup de courage pour élever seule 7 enfants en bas âge ... Père décédé jeune, Allah yerhamou.
Oui, durant ces années passées à vivre en couple, j’ai flanché en allant trouver dehors le respect, l’écoute, la tendresse, que je ne trouvais pas dans mon couple. Oui, je le regrette après coup, mais je n’avais pas le courage de divorcer après notre premier enfant. Aujourd’hui, elle a le courage de vouloir le faire avec trois enfants, normal.
Et pire, j’aime ma femme, comme elle ne m’a jamais aimé d’ailleurs, ce que je ne cherche plus vraiment aujourd’hui.
À l’époque, j’en étais arrivé même à abandonner la prière tellement son injustice et son manque de respect à mon égard m’ont découragé et m’ont fait fuir à chaque fois un peu plus.
Je la voyais prier, porter le voile, mais ça ne l’empêchait pas pour autant de me fuir au lit, et de vouloir toujours tout décider et régir dans notre vie et de celle des enfants sur lesquels elle a totalement mis main basse. Je n’avais plus mon mot à dire et tous les week-ends elle les traînait à chaque occasion (anniversaire, mariage, repas de famille...) chez sa mère, ses sœurs, ses cousines.
On a surmonté ces épreuves jusqu’à ce qu’elle termine sa formation et qu’elle commence à travailler depuis un mois...
Aujourd’hui, selon elle, je suis devenu trop exigeant sur sa tenue vestimentaire et sur ses manières trop extraverties avec les voisins, les pères de famille, les collègues. Je l’empêche soit disant d’aller voir ses sœurs et sa mère, ses cousines tous les week-ends et de rester 2 heures au téléphone tous les soirs avec tout ce beau monde.
Après 16 ans de mariage et 3 enfants, elle en est arrivée à la conclusion qu’elle ne peut plus me supporter.
Moi, au contraire, j’ai compris peut être un peu trop tard que j’aurais dû l’accepter comme elle était et me résigner à vivre dans l’abstinence qu’elle m’a toujours imposée.
J’ai tout essayé, j’ai perdu espoir et à la fin des fins je me suis réfugié dans la prière et les invocations mais, le temps passant, ça s’est aggravé.
J’ai fait appel à l’imam de ma mosquée qui est venu nous faire un dars à la maison durant lequel ma femme a étalé tous ses griefs à mon égard et à l’égard de ma famille, y compris mes parents. L’imam m’a recommandé une rokya pour me soigner... J’accepte d’être le mouton noir du couple parce que je l’aime malgré tout, pour les enfants que je ne veux pas abandonner.
Rokya que j’ai aussitôt entamée mais, apparemment, ça ne change rien dans sa tête puisque, pour elle, je suis le seul coupable qui doit faire un travail sur soi. Elle a le rôle de la femme pieuse trompée par un obsédé par les femmes.
Alors j’ai eu droit à un procès digne de la cour pénale. L’imam a pris sa défense. Elle a tout dévoilé ; et moi, j’ai accepté de reconnaître mes erreurs devant ce tribunal pour la bonne cause. Sans l’accabler du tout, pensant vouloir apaiser et non attiser.
Oui, j’ai fauté et je prierai la miséricorde d’Allah jusqu’au dernier souffle, mais c’est parce que je n’en pouvais plus de son manque de respect constant à mon égard et envers ma famille, qu’elle insultait de paysans parce que, à son goût, trop attachée à la tradition du bled.
Mes parents vivent en France depuis 1970 et nous ont donné grâce au Tout-Puissant la meilleure éducation qui soit avec les moyens du bord, celle des valeurs et des principes quand elle n’a connu que les maisons de famille d’accueil. Sa mère a eu beaucoup de courage pour élever seule 7 enfants en bas âge ... Père décédé jeune, Allah yerhamou.
Oui, durant ces années passées à vivre en couple, j’ai flanché en allant trouver dehors le respect, l’écoute, la tendresse, que je ne trouvais pas dans mon couple. Oui, je le regrette après coup, mais je n’avais pas le courage de divorcer après notre premier enfant. Aujourd’hui, elle a le courage de vouloir le faire avec trois enfants, normal.
Et pire, j’aime ma femme, comme elle ne m’a jamais aimé d’ailleurs, ce que je ne cherche plus vraiment aujourd’hui.
À l’époque, j’en étais arrivé même à abandonner la prière tellement son injustice et son manque de respect à mon égard m’ont découragé et m’ont fait fuir à chaque fois un peu plus.
Je la voyais prier, porter le voile, mais ça ne l’empêchait pas pour autant de me fuir au lit, et de vouloir toujours tout décider et régir dans notre vie et de celle des enfants sur lesquels elle a totalement mis main basse. Je n’avais plus mon mot à dire et tous les week-ends elle les traînait à chaque occasion (anniversaire, mariage, repas de famille...) chez sa mère, ses sœurs, ses cousines.
Lalla Chams en Nour, psychanalyste
Cher Farid,
Vous n’êtes pas le premier à tenir de tels propos, je rencontre bien souvent ce type d’incompréhension dans le mariage, avec le même genre de conséquences. Vous abordez là la délicate question de la relation homme-femme. Si souvent malmenée !
Loin de me rallier à la thèse de l’égalité entre l’homme et la femme, égalité qui n’existe ni sur le plan psychique ni sur le plan physique, je m’en remettrais plutôt à la thèse de la complémentarité. L’homme et la femme sont différents l’un de l’autre, et c’est dans l’expérience de leur rencontre que doit se faire l’apprentissage de l’Amour, seule réalité dans l’au-delà.
Si la femme porte la culotte, se laisse dominer par son côté masculin – car nous possédons tous, en dosages différents, un aspect masculin et un aspect féminin –, elle quitte sa vocation de transmission de la féminité et, ce faisant, chasse l’homme de son rôle légitime.
Le problème vient que depuis fort longtemps les hommes cèdent à la tentation de dominer alors que leur fonction est d’accompagner la femme. Ils ont ainsi contribué à encourager les femmes à les considérer comme des ennemis. Alors que hommes et femmes peuvent s’accomplir, se réaliser pleinement dans une vraie rencontre où chacun trouve sa juste place.
Vous avez eu du mal à trouver votre place d’homme dans le couple, malgré votre patience, dites-vous, et vous avez cédé à la tentation d’aller chercher ailleurs ce que vous ne trouviez pas chez vous. Elle, selon vous, semble se réfugier derrière la religion comme alibi qui l’empêche de réaliser sa féminité.
L’amour dans le couple est l’apprentissage d’une autre dimension de l’être. C’est une expérience sacrée, exactement comme la relation de Muhammad (PSL) avec sa première femme, Khadija, et chacune de celles qu’il a aimées, après son décès.
Chacun de vous porte donc sa part de responsabilité en l’affaire. Avez-vous eu du mal à vous imposer ? Ou avez-vous commis des maladresses que votre épouse a du mal à dépasser ?
Réfléchissez aussi à votre relation à votre mère. Si vous avez eu du mal à vous imposer comme fils, cela peut vous rendre difficile une relation simple avec votre femme.
Mais quel père pouvez-vous être alors ? Quel modèle pour les enfants ? Votre rôle de père est de donner des limites, de transmettre le sens de la Loi. Si vous êtes dominé par votre femme, tout se complique pour les enfants.
Vous dites que votre femme vous a imposé l’abstinence, c’est quand même un problème. Ne devez-vous pas en conclure alors qu’elle ne vous aime pas ? Toute son attitude semble l’exprimer. Demandez-vous si vous n’avez pas une part de responsabilité en l’affaire. Êtes-vous seulement sa victime ?
Je ne suis pas en position de vous donner des conseils, j’ignore trop les détails de votre relation, mais quand vous dites que vous aimez votre épouse, est-ce vraiment de l’amour ? Ce n’est certainement pas par amour que vous vous êtes laissé dominer ainsi. C’est là-dessus qu’il faudrait vous remettre en cause, car si votre femme a pris le dessus sur vous, c’est que vous avez laissé faire, non ? Et elle semble vous imposer la décision du divorce.
Mais si elle ne tient apparemment jamais compte de votre avis, est-ce parce que vous vous écrasez ? Ou que vous avez préféré ne pas aborder de front la question avec elle quand il était temps ? Vous avez choisi de la tromper. Et vous êtes entré dans l’engrenage. Une erreur qu’elle veut vous faire payer aujourd’hui.
Il y a là beaucoup à réfléchir. Des responsabilités à répartir en abordant la question courageusement avec elle, entre adultes, dans l’intérêt de vos enfants.
Vous n’êtes pas le premier à tenir de tels propos, je rencontre bien souvent ce type d’incompréhension dans le mariage, avec le même genre de conséquences. Vous abordez là la délicate question de la relation homme-femme. Si souvent malmenée !
Loin de me rallier à la thèse de l’égalité entre l’homme et la femme, égalité qui n’existe ni sur le plan psychique ni sur le plan physique, je m’en remettrais plutôt à la thèse de la complémentarité. L’homme et la femme sont différents l’un de l’autre, et c’est dans l’expérience de leur rencontre que doit se faire l’apprentissage de l’Amour, seule réalité dans l’au-delà.
Si la femme porte la culotte, se laisse dominer par son côté masculin – car nous possédons tous, en dosages différents, un aspect masculin et un aspect féminin –, elle quitte sa vocation de transmission de la féminité et, ce faisant, chasse l’homme de son rôle légitime.
Le problème vient que depuis fort longtemps les hommes cèdent à la tentation de dominer alors que leur fonction est d’accompagner la femme. Ils ont ainsi contribué à encourager les femmes à les considérer comme des ennemis. Alors que hommes et femmes peuvent s’accomplir, se réaliser pleinement dans une vraie rencontre où chacun trouve sa juste place.
Vous avez eu du mal à trouver votre place d’homme dans le couple, malgré votre patience, dites-vous, et vous avez cédé à la tentation d’aller chercher ailleurs ce que vous ne trouviez pas chez vous. Elle, selon vous, semble se réfugier derrière la religion comme alibi qui l’empêche de réaliser sa féminité.
L’amour dans le couple est l’apprentissage d’une autre dimension de l’être. C’est une expérience sacrée, exactement comme la relation de Muhammad (PSL) avec sa première femme, Khadija, et chacune de celles qu’il a aimées, après son décès.
Chacun de vous porte donc sa part de responsabilité en l’affaire. Avez-vous eu du mal à vous imposer ? Ou avez-vous commis des maladresses que votre épouse a du mal à dépasser ?
Réfléchissez aussi à votre relation à votre mère. Si vous avez eu du mal à vous imposer comme fils, cela peut vous rendre difficile une relation simple avec votre femme.
Mais quel père pouvez-vous être alors ? Quel modèle pour les enfants ? Votre rôle de père est de donner des limites, de transmettre le sens de la Loi. Si vous êtes dominé par votre femme, tout se complique pour les enfants.
Vous dites que votre femme vous a imposé l’abstinence, c’est quand même un problème. Ne devez-vous pas en conclure alors qu’elle ne vous aime pas ? Toute son attitude semble l’exprimer. Demandez-vous si vous n’avez pas une part de responsabilité en l’affaire. Êtes-vous seulement sa victime ?
Je ne suis pas en position de vous donner des conseils, j’ignore trop les détails de votre relation, mais quand vous dites que vous aimez votre épouse, est-ce vraiment de l’amour ? Ce n’est certainement pas par amour que vous vous êtes laissé dominer ainsi. C’est là-dessus qu’il faudrait vous remettre en cause, car si votre femme a pris le dessus sur vous, c’est que vous avez laissé faire, non ? Et elle semble vous imposer la décision du divorce.
Mais si elle ne tient apparemment jamais compte de votre avis, est-ce parce que vous vous écrasez ? Ou que vous avez préféré ne pas aborder de front la question avec elle quand il était temps ? Vous avez choisi de la tromper. Et vous êtes entré dans l’engrenage. Une erreur qu’elle veut vous faire payer aujourd’hui.
Il y a là beaucoup à réfléchir. Des responsabilités à répartir en abordant la question courageusement avec elle, entre adultes, dans l’intérêt de vos enfants.
La rubrique « Psycho », qu’est-ce que c’est ?
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com
Des psychologues et psychanalystes répondent à vos questions. Musulman(e)s du Maghreb ou de France, professionnel(le)s actif(ve)s exerçant en cabinet, ils réfléchissent à votre problématique et tentent de vous éclairer à travers leur expérience professionnelle et leur pratique spirituelle. Ils peuvent vous aider à y voir plus clair en vous-même ou à mieux décrypter le comportement des personnes de votre entourage.
Ils ne sont pas médecins, même si on les désigne parfois comme des « médecins de l’âme », mais leur rôle est de vous aider à trouver en vous-même la meilleure réponse à vos interrogations sur vos relations aux autres, votre conjoint ou conjointe, vos parents, vos frères et sœurs, vos amis, vos collègues de travail, vos voisins...
Alors, n’hésitez pas, interrogez-les, ils tenteront de vous répondre en s’éclairant des plus belles pensées de l’islam.
Contactez-les (anonymat préservé) : psycho@saphirnews.com