Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis 1999. Pourtant, ce militant communiste libanais aujourd’hui âgé de 70 ans, qui a la lutte pour la libération de la Palestine chevillée au corps, croupit toujours dans le centre de détention de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, ce qui lui confère le (triste) statut du plus ancien prisonnier politique de France avec un compteur affichant plus de 35 années de vie entre quatre murs. Malgré les années qui défilent, sa famille et ses soutiens continuent de se battre pour sa libération. Des manifestations sont régulièrement organisées pour que l’oubli ne l’emporte pas.
Comment en est-il arrivé là ? Son parcours est retracé dans Fedayin, le combat de Georges Abdallah, réalisé par le collectif Vacarme(s) films, qui s’attache à la production de films documentaires « traversés par un engagement politique dans la lutte contre les toutes les formes de domination », avec l’ambition de « faire que ces réalisations servent d’outils et de supports à la réflexion, au débat et à l’organisation collective ».
Grâce à divers témoignages dont ceux des frères de Georges Ibrahim Abdallah, le spectateur en apprend beaucoup sur le chemin de vie et d’engagements emprunté par le militant marxiste au Liban. Face à l’injustice que subit le peuple palestinien, le jeune homme issu d'une famille chrétienne maronite ne reste pas indifférent et s'engage très vite corps et âme, jusqu'à choisir de vivre dans un camp de réfugiés palestiniens malgré les conditions de vie difficiles « alors qu'il avait les moyens de mener une vie confortable ». Son combat pour la Palestine, il le vivait aussi « comme un combat pour le Liban et pour le peuple arabe », témoigne-t-on dans le documentaire.
Comment en est-il arrivé là ? Son parcours est retracé dans Fedayin, le combat de Georges Abdallah, réalisé par le collectif Vacarme(s) films, qui s’attache à la production de films documentaires « traversés par un engagement politique dans la lutte contre les toutes les formes de domination », avec l’ambition de « faire que ces réalisations servent d’outils et de supports à la réflexion, au débat et à l’organisation collective ».
Grâce à divers témoignages dont ceux des frères de Georges Ibrahim Abdallah, le spectateur en apprend beaucoup sur le chemin de vie et d’engagements emprunté par le militant marxiste au Liban. Face à l’injustice que subit le peuple palestinien, le jeune homme issu d'une famille chrétienne maronite ne reste pas indifférent et s'engage très vite corps et âme, jusqu'à choisir de vivre dans un camp de réfugiés palestiniens malgré les conditions de vie difficiles « alors qu'il avait les moyens de mener une vie confortable ». Son combat pour la Palestine, il le vivait aussi « comme un combat pour le Liban et pour le peuple arabe », témoigne-t-on dans le documentaire.
La lutte pour la libération de la Palestine au cœur d'un engagement sans faille
Engagé dès 1971 au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), il co-fonde en 1980 les Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL), qui se donnent comme objectif de frapper les intérêts « impérialistes et sionistes » à travers le monde au regard de ce que subissent les peuples palestinien et libanais. En 1982, les FARL revendiquent l’assassinat à Paris d'un attaché militaire américain et d'un secrétaire adjoint à l’ambassade d’Israël, considérés alors comme des officiers de renseignement d'armées d'occupation au Liban.
Georges Ibrahim Abdallah est en France lorsqu’il est arrêté à Lyon en 1984 pour détention de faux papiers. Il est alors condamné à quatre ans de prison en 1986 pour détention d’armes et d’explosifs. Tout bascule pour lui après la série d'attentats perpétrés à Paris en 1985 et 1986 dont l'attentat de la rue de Rennes, devant Tati, le 17 septembre 1986, revendiqué par le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA) qui réclamait la libération de plusieurs personnes dont Georges Ibrahim Abdallah. Dans un climat de peur en France, la suspicion s'est focalisée sur l'activiste, qui a alors servi de « bouc émissaire » des attentats pour Jean-Louis Chalanset, son actuel avocat. Qui plus est facile car le Liban ne dispose d’« aucun moyen de pression » envers la France pour négocier le sort du prisonnier.
A l’issue d’un procès « arbitraire » en 1987 basé sur des accusations « fausses et infondées », avec l’appui de la pression des Etats-Unis sur le gouvernement français, il est condamné à la perpétuité pour complicité d'assassinat de deux diplomates américain et israélien à Paris en 1982, avec une peine de sureté qui a pris fin en 1999. Depuis, l’Etat français fait blocage, refusant sa libération à plus de huit reprises.
Georges Ibrahim Abdallah est en France lorsqu’il est arrêté à Lyon en 1984 pour détention de faux papiers. Il est alors condamné à quatre ans de prison en 1986 pour détention d’armes et d’explosifs. Tout bascule pour lui après la série d'attentats perpétrés à Paris en 1985 et 1986 dont l'attentat de la rue de Rennes, devant Tati, le 17 septembre 1986, revendiqué par le Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes et du Proche-Orient (CSPPA) qui réclamait la libération de plusieurs personnes dont Georges Ibrahim Abdallah. Dans un climat de peur en France, la suspicion s'est focalisée sur l'activiste, qui a alors servi de « bouc émissaire » des attentats pour Jean-Louis Chalanset, son actuel avocat. Qui plus est facile car le Liban ne dispose d’« aucun moyen de pression » envers la France pour négocier le sort du prisonnier.
A l’issue d’un procès « arbitraire » en 1987 basé sur des accusations « fausses et infondées », avec l’appui de la pression des Etats-Unis sur le gouvernement français, il est condamné à la perpétuité pour complicité d'assassinat de deux diplomates américain et israélien à Paris en 1982, avec une peine de sureté qui a pris fin en 1999. Depuis, l’Etat français fait blocage, refusant sa libération à plus de huit reprises.
La mobilisation pour sa libération continue
En novembre 2012, puis en janvier 2013 en appel, le Tribunal d’applications des peines de Paris accorde la libération conditionnelle à Georges Ibrahim Abdallah assortie d'une expulsion vers le Liban. Le « non » des Etats-Unis, allié inconditionnel d’Israël, amène le ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls, à refuser sa libération. La décision de la Cour de Cassation le conforte en jugeant « irrecevable » la décision de libération en avril 2013.
« Aujourd'hui, presque 30 ans après les faits, je trouve anormal et scandaleux de maintenir encore Georges Ibrahim Abdallah en prison », avait signifié en 2012 le préfet Yves Bonnet, ancien patron de la Direction de la Surveillance du territoire (DST) à La Dépêche. « Je considère qu'il avait le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance. Après on peut ne pas être d'accord, c'est un autre débat. Mais il faut se souvenir du contexte, aussi, des massacres de Sabra et Chatila dont les coupables n'ont jamais été punis. »
Demeurera-t-il en prison jusqu'à la fin de ses jours ? Le comité pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah demeure mobilisé et appelle notamment les autorités libanaises – aujourd'hui à la peine – à faire pression sur la France et les États-Unis pour exiger la libération du prisonnier politique qui est devenu, pour beaucoup, une figure révolutionnaire marquante pour l'histoire.
« Aujourd'hui, presque 30 ans après les faits, je trouve anormal et scandaleux de maintenir encore Georges Ibrahim Abdallah en prison », avait signifié en 2012 le préfet Yves Bonnet, ancien patron de la Direction de la Surveillance du territoire (DST) à La Dépêche. « Je considère qu'il avait le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance. Après on peut ne pas être d'accord, c'est un autre débat. Mais il faut se souvenir du contexte, aussi, des massacres de Sabra et Chatila dont les coupables n'ont jamais été punis. »
Demeurera-t-il en prison jusqu'à la fin de ses jours ? Le comité pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah demeure mobilisé et appelle notamment les autorités libanaises – aujourd'hui à la peine – à faire pression sur la France et les États-Unis pour exiger la libération du prisonnier politique qui est devenu, pour beaucoup, une figure révolutionnaire marquante pour l'histoire.
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