Le CCIF porte plainte contre Robert Ménard après avoir révélé l'existence d'un fichage des enfants supposés musulmans dans les écoles de Béziers.
Les révélations, lundi 4 mai, par Robert Ménard lui-même d’un fichage des enfants supposés musulmans dans les écoles de Béziers (Hérault), ont provoqué un tollé national.
Abdallah Zekri ne mâche pas ses mots contre le maire, élu avec le soutien du Front national et des identitaires. Le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, lié au Conseil français du culte musulman (CFCM),* se dit « indigné et révolté » d'un tel comportement. « Robert Ménard est un ignorant. Pour lui, avoir un prénom arabe signifie être musulman. Il doit savoir, lui qui était au Qatar (lorsqu’il était directeur du Centre de Doha pour la liberté d'information, ndlr), que, dans le monde musulman, Ali et Mohamed ne sont pas automatiquement musulmans. C’est pareil en France ! », a-t-il réagi au micro de Saphirnews.
« Il fait un bras d’honneur à la loi française dans la mesure où elle interdit le fichage. Il ne s’en cache pas, il le dit même tout haut. Robert Ménard est un intégriste qui en nourrit un autre. Il ne faut pas se plaindre après que des jeunes se révoltent avec des politiciens comme lui au pouvoir. Je n’ai que du mépris à l’égard de cet individu », lance, énervé, Abdallah Zekri, dénonçant au passage la surenchère politicienne à l'égard des musulmans de France, peu de temps après les déclarations de Christian Estrosi sur « les cinquièmes colonnes » de « l’islamo-fascisme » en France.
Il assure étudier la possibilité de porter plainte contre le maire de Béziers mais lance un appel aux autorités « pour que ce ne soit pas uniquement l’Observatoire contre l’islamophobie ou d’autres organisations musulmanes qui portent plainte » dans de tels cas « mais à l’Etat, avec les parquets, de prendre systématiquement en charge ces affaires » liées au racisme. L'annonce de l'ouverture d'une enquête préliminaire par le procureur de Béziers pour « fichage illégal » a été naturellement bien accueillie.
Abdallah Zekri ne mâche pas ses mots contre le maire, élu avec le soutien du Front national et des identitaires. Le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, lié au Conseil français du culte musulman (CFCM),* se dit « indigné et révolté » d'un tel comportement. « Robert Ménard est un ignorant. Pour lui, avoir un prénom arabe signifie être musulman. Il doit savoir, lui qui était au Qatar (lorsqu’il était directeur du Centre de Doha pour la liberté d'information, ndlr), que, dans le monde musulman, Ali et Mohamed ne sont pas automatiquement musulmans. C’est pareil en France ! », a-t-il réagi au micro de Saphirnews.
« Il fait un bras d’honneur à la loi française dans la mesure où elle interdit le fichage. Il ne s’en cache pas, il le dit même tout haut. Robert Ménard est un intégriste qui en nourrit un autre. Il ne faut pas se plaindre après que des jeunes se révoltent avec des politiciens comme lui au pouvoir. Je n’ai que du mépris à l’égard de cet individu », lance, énervé, Abdallah Zekri, dénonçant au passage la surenchère politicienne à l'égard des musulmans de France, peu de temps après les déclarations de Christian Estrosi sur « les cinquièmes colonnes » de « l’islamo-fascisme » en France.
Il assure étudier la possibilité de porter plainte contre le maire de Béziers mais lance un appel aux autorités « pour que ce ne soit pas uniquement l’Observatoire contre l’islamophobie ou d’autres organisations musulmanes qui portent plainte » dans de tels cas « mais à l’Etat, avec les parquets, de prendre systématiquement en charge ces affaires » liées au racisme. L'annonce de l'ouverture d'une enquête préliminaire par le procureur de Béziers pour « fichage illégal » a été naturellement bien accueillie.
Une indignation partagée en masse
Outre l'Observatoire contre l'islamophobie, les réactions d'organisations musulmanes se sont multipliées mardi 5 mai pour dénoncer le geste de Robert Ménard et faire le parallèle avec le terrible sort subi par les juifs en Europe lors de la Seconde Guerre mondiale.
L’Union des mosquées de France (UMF), présidée par Mohammed Moussaoui, a exprimé « sa profonde indignation face à la décision choquante et condamnable du maire de Béziers » dont le fichage « rappelle des moments sombres de notre histoire et a été ouvertement et publiquement revendiquée par ce maire dans un mépris total des lois de la République ».
« Béziers n’est pas Vichy ! », s'est exprimé de son côté la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), qui annonce aussi des recours judiciaires contre la municipalité incriminée, de même que le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).
« Si Béziers est sous la coupe d'un individu sans autre perspective que d'attiser la haine et la discrimination, elle reste néanmoins assujettie aux lois de la République », a déclaré la Ligue des droits de l'homme, qui « engagera les procédures nécessaires contre Robert Ménard et espère que le parquet de Montpellier, la Cnil et le préfet de l'Hérault feront de même ». Sur le terrain, les parents d'élèves sont en première ligne de l'affaire. Inquiets, plusieurs d'entre eux envisagent une action judiciaire, selon nos sources locaux.
L’Union des mosquées de France (UMF), présidée par Mohammed Moussaoui, a exprimé « sa profonde indignation face à la décision choquante et condamnable du maire de Béziers » dont le fichage « rappelle des moments sombres de notre histoire et a été ouvertement et publiquement revendiquée par ce maire dans un mépris total des lois de la République ».
« Béziers n’est pas Vichy ! », s'est exprimé de son côté la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), qui annonce aussi des recours judiciaires contre la municipalité incriminée, de même que le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).
« Si Béziers est sous la coupe d'un individu sans autre perspective que d'attiser la haine et la discrimination, elle reste néanmoins assujettie aux lois de la République », a déclaré la Ligue des droits de l'homme, qui « engagera les procédures nécessaires contre Robert Ménard et espère que le parquet de Montpellier, la Cnil et le préfet de l'Hérault feront de même ». Sur le terrain, les parents d'élèves sont en première ligne de l'affaire. Inquiets, plusieurs d'entre eux envisagent une action judiciaire, selon nos sources locaux.
« Honte au Maire de Béziers »
Plusieurs réactions dans la classe politiques ont été recensées. La plus remarquée est celle du Premier ministre Manuel Valls qui a écrit sur Twitter : « Honte au Maire de Béziers. La République ne fait AUCUNE distinction parmi ses enfants. » « L'esprit de 1939 est de retour, les mêmes vieux démons et ces balafres faites à la République. La même lâcheté sur des enfants », a écrit pour sa part la ministre de la Justice, Christiane Taubira.
Une pétition a également été lancée, mardi 5 mai, pour dénoncer l’illégalité du fichage. « Ficher les gens en fonction de leur religion, cela ne vous rappelle rien ? Que compte faire la mairie de ce fichier ? On est en droit de se demander quelle sera la prochaine étape dans ce comptage organisé des enfants musulmans de Béziers. A quand les croissants sur les cartes d’identité des petits Bittérois ? », lit-on dans le texte signé par plus 22 000 internautes.
Une pétition a également été lancée, mardi 5 mai, pour dénoncer l’illégalité du fichage. « Ficher les gens en fonction de leur religion, cela ne vous rappelle rien ? Que compte faire la mairie de ce fichier ? On est en droit de se demander quelle sera la prochaine étape dans ce comptage organisé des enfants musulmans de Béziers. A quand les croissants sur les cartes d’identité des petits Bittérois ? », lit-on dans le texte signé par plus 22 000 internautes.
Le maire en pompier pyromane
Devant l'ampleur de la polémique, la municipalité de Béziers a démenti l'existence d'un fichage religieux des musulmans. Un communiqué d'abord, puis une conférence de presse, Robert Ménard met son énergie à dire qu'il ne détient aucun fichier. Mais trop tard, les déclarations sont faites : les caméras de Mots croisés ont immortalisé ses révélations, lancées pour justifier du chiffre de « 64,6 % » d'élèves de confession musulmane dans ses écoles. Il en était même fier en ajoutant: « Je sais que je n'ai pas le droit, mais on le fait. »
« La loi interdit de constituer des fichiers faisant apparaître, directement/indirectement, l’appartenance religieuse ou l’origine "raciale" », a rappelé ce jour la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). Une perquisition a été lancée à la mairie de Béziers. Le fichage informatique est passible d’une peine de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende.
*Mise à jour : Les réactions du Conseil français du culte musulman (CFCM) connues mardi 5 mai au soir.
Lire aussi :
Détecter le musulman par le prénom : Robert Ménard assume le fichage puis rétropédale
Algérie : le 19 mars 1962, une « honte » que veut effacer Ménard
Béziers : les musulmans dénoncent le danger Ménard
« La loi interdit de constituer des fichiers faisant apparaître, directement/indirectement, l’appartenance religieuse ou l’origine "raciale" », a rappelé ce jour la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil). Une perquisition a été lancée à la mairie de Béziers. Le fichage informatique est passible d’une peine de cinq ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende.
*Mise à jour : Les réactions du Conseil français du culte musulman (CFCM) connues mardi 5 mai au soir.
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