Les réactions des organisations musulmanes se multiplient depuis la mise au jour du film islamophobe « L’Innocence des musulmans ».
Le film anti-islam ridiculisant le Prophète Muhammad a suscité de vives réactions dans plusieurs pays arabes, notamment en Libye où une attaque contre le consulat américain à Benghazi a conduit, mardi 11 septembre, à la mort de l’ambassadeur américain en Libye.
Face à la proportion que prend cette affaire, les organisations musulmanes américaines n’ont pas attendu pour adopter une position commune. Chacune y est allée de son communiqué et de sa conférence de presse et toutes ont tenu à présenter leurs condoléances aux familles endeuillées et à condamner sans équivoque les violences, quelles que soient les raisons qui les ont provoquées.
Face à la proportion que prend cette affaire, les organisations musulmanes américaines n’ont pas attendu pour adopter une position commune. Chacune y est allée de son communiqué et de sa conférence de presse et toutes ont tenu à présenter leurs condoléances aux familles endeuillées et à condamner sans équivoque les violences, quelles que soient les raisons qui les ont provoquées.
Ignorer, la meilleure réponse à la bêtise
Niwad Awad, CAIR
Le Council on Americain-Islamic Relations (CAIR) a appelé les musulmans du Proche- et du Moyen-Orient à « ignorer le film anti-islam trash » pour que « les producteurs extrémistes (du film, ndlr) ne bénéficient pas d’une publicité gratuite qu’ils cherchent désespérément » à obtenir.
« Ceux qui ont réalisé ce film trash ne représentent pas le peuple américain ni la foi chrétienne. La seule réponse appropriée aux provocations intentionnelles comme l'est ce film est de redoubler d'efforts pour promouvoir la compréhension mutuelle entre les religions et de marginaliser les extrémistes de tous bords », a déclaré Nihad Awad, le directeur exécutif du CAIR, dans un communiqué, estimant au passage que les attaques des assaillants sont « totalement inexcusables et anti-islamiques ».
« Nous ne devons pas laisser les extrémistes contrôler le discours politique ou religieux. Cela signifie que les gens de toutes les croyances devraient rejeter ceux qui commettent des actes de violence en réponse aux provocations délibérées et répudier ceux dont le seul but est d’offenser les sentiments religieux », a-t-il ajouté.
« Ceux qui ont réalisé ce film trash ne représentent pas le peuple américain ni la foi chrétienne. La seule réponse appropriée aux provocations intentionnelles comme l'est ce film est de redoubler d'efforts pour promouvoir la compréhension mutuelle entre les religions et de marginaliser les extrémistes de tous bords », a déclaré Nihad Awad, le directeur exécutif du CAIR, dans un communiqué, estimant au passage que les attaques des assaillants sont « totalement inexcusables et anti-islamiques ».
« Nous ne devons pas laisser les extrémistes contrôler le discours politique ou religieux. Cela signifie que les gens de toutes les croyances devraient rejeter ceux qui commettent des actes de violence en réponse aux provocations délibérées et répudier ceux dont le seul but est d’offenser les sentiments religieux », a-t-il ajouté.
Suivre l’exemple du Prophète n’est pas s’engager dans la violence
Daisy Khan, directrice de l'American Society for Muslim Advancement (ASMA), s’est aussi exprimée en ce sens : « L'extrémisme violent (…) est en totale contradiction avec la doctrine islamique. (…) Les extrémistes utilisent la religion comme un vernis pour faire avancer leur agenda politique, ce qui comprend le meurtre d’innocents musulmans qui n’épousent pas leur message d'intolérance. »
« Nous sommes troublés que les auteurs de ces attaques prétendent défendre l'honneur du Prophète Muhammad. Le Prophète était un homme de paix et de miséricorde ; s'engager dans la violence et des tueries insensées, c’est souiller son héritage. Nous implorons les musulmans dans la région et dans le monde entier de se rappeler les enseignements du Prophète et d'honorer sa vie en suivant son exemple de bonté et d'amour face à l'hostilité », explique l’Islamic Circle of North America (ICNA).
« Nous sommes troublés que les auteurs de ces attaques prétendent défendre l'honneur du Prophète Muhammad. Le Prophète était un homme de paix et de miséricorde ; s'engager dans la violence et des tueries insensées, c’est souiller son héritage. Nous implorons les musulmans dans la région et dans le monde entier de se rappeler les enseignements du Prophète et d'honorer sa vie en suivant son exemple de bonté et d'amour face à l'hostilité », explique l’Islamic Circle of North America (ICNA).
Toutes les religions doivent dénoncer la vidéo
Tout en dénonçant les violences, l’Islamic Society of North American (ISNA), une des plus anciennes organisations musulmanes d’Amérique du Nord, s’est voulu plus offensive contre les réalisateurs de « L’Innocence des musulmans » lors d’une conférence de presse, convoquée d’urgence mercredi 12 septembre à Washington par le président de l’ISNA, l’imam Mohamed Magid. Il était notamment aux côtés d’un rabbin, d’un révérend et de l’ambassadeur de Libye aux Etats-Unis.
« La vidéo ne représente pas les opinions de la population américaine dans son ensemble, et ne représente ni les juifs, ni les chrétiens ni des gens de toute autre religion. Nous condamnons la création d'une telle vidéo odieuse et nous appelons aussi à mettre fin au soutien de tels mécanismes de haine et d’intolérance. Il est inexcusable de propager ces vidéos haineuses et de prêter main forte à ceux qui voudraient le faire, sachant très bien que cela peut inciter certains à la violence. Nous exhortons toutes les communautés religieuses à dénoncer publiquement cet acte et à être claires que nous sommes unis contre la haine, peu importe les circonstances », a fait savoir l’institution.
« La vidéo ne représente pas les opinions de la population américaine dans son ensemble, et ne représente ni les juifs, ni les chrétiens ni des gens de toute autre religion. Nous condamnons la création d'une telle vidéo odieuse et nous appelons aussi à mettre fin au soutien de tels mécanismes de haine et d’intolérance. Il est inexcusable de propager ces vidéos haineuses et de prêter main forte à ceux qui voudraient le faire, sachant très bien que cela peut inciter certains à la violence. Nous exhortons toutes les communautés religieuses à dénoncer publiquement cet acte et à être claires que nous sommes unis contre la haine, peu importe les circonstances », a fait savoir l’institution.
Les déclarations de l’administration américaine appréciées
Pour l’ISNA, « notre grand pays garantit à tous ses citoyens le droit à la liberté d'expression, et, malheureusement, certains l’utilisent simplement pour perpétrer le sectarisme et la haine. Les paroles de ces personnes ont pour seul but de créer des tensions et de solliciter des réactions violentes de la part des musulmans (…). Il est essentiel que personne ne les aident dans cette tâche. »
Comme les autres, l'Institut arabo-américain (AAI) a apprécié les déclarations d’Hillary Clinton, qui a jugé « écœurante » le film. « Le gouvernement des Etats-Unis n'a strictement rien à voir avec cette vidéo. Nous en rejetons absolument le contenu et le message », a-t-elle martelé jeudi 13 septembre.
Comme les autres, l'Institut arabo-américain (AAI) a apprécié les déclarations d’Hillary Clinton, qui a jugé « écœurante » le film. « Le gouvernement des Etats-Unis n'a strictement rien à voir avec cette vidéo. Nous en rejetons absolument le contenu et le message », a-t-elle martelé jeudi 13 septembre.
CFCM : non aux « prêcheurs de haine »
Le Conseil français du culte musulman (CFCM), « tout en condamnant fermement la diffusion de ce film honteux et méprisable, appelle les musulmans à ne pas servir de porte-voix à ces prêcheurs de haine contre l’islam et à user de moyens justes et légaux pour défendre leur religion et le messager de Dieu. Il est indigne de prétendre défendre la dignité de l’islam en portant atteinte à la vie de personnes innocentes ».
L'instance, « profondément attachée aux libertés individuelles, appelle les Etats de droit à ne pas tolérer les insultes et les incitations à la haine diffusées contre une religion ou une communauté sous couvert de la liberté d’expression » et appelle « toutes les forces vives de toutes les religions à afficher un front uni contre les prêcheurs de haine. »
« De même que nous condamnons l’atteinte aux personnes, nous nous élevons avec la plus grande vigueur contre le film blasphématoire et islamophobe qui est la cause directe de cette violence meurtrière sciemment provoquée par les auteurs de cette insulte au Prophète de l’islam », insiste la Grande Mosquée de Paris, qui appelle les musulmans au calme, « à la sagesse et à prendre de la hauteur par rapport à cette méprisable infamie ».
Même son de cloche pour l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). « Ce film, loin de servir la paix et l’entente entre les communautés, cherche à s’attaquer, une fois de plus, à un symbole de la foi de près d’un milliard et demi de musulmans dans le monde », affirme-t-elle, rappelant que « l’islam interdit catégoriquement le recours à la violence, et ce sous toutes ses formes, et l’atteinte aux vies humaines ».
Alors que les actes islamophobes se multiplient en France et ailleurs en Occident, les musulmans craignent que ces événements ne nourrissent les amalgames. Les musulmans se souviendront longtemps du 11e anniversaire du 11-Septembre.
L'instance, « profondément attachée aux libertés individuelles, appelle les Etats de droit à ne pas tolérer les insultes et les incitations à la haine diffusées contre une religion ou une communauté sous couvert de la liberté d’expression » et appelle « toutes les forces vives de toutes les religions à afficher un front uni contre les prêcheurs de haine. »
« De même que nous condamnons l’atteinte aux personnes, nous nous élevons avec la plus grande vigueur contre le film blasphématoire et islamophobe qui est la cause directe de cette violence meurtrière sciemment provoquée par les auteurs de cette insulte au Prophète de l’islam », insiste la Grande Mosquée de Paris, qui appelle les musulmans au calme, « à la sagesse et à prendre de la hauteur par rapport à cette méprisable infamie ».
Même son de cloche pour l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). « Ce film, loin de servir la paix et l’entente entre les communautés, cherche à s’attaquer, une fois de plus, à un symbole de la foi de près d’un milliard et demi de musulmans dans le monde », affirme-t-elle, rappelant que « l’islam interdit catégoriquement le recours à la violence, et ce sous toutes ses formes, et l’atteinte aux vies humaines ».
Alors que les actes islamophobes se multiplient en France et ailleurs en Occident, les musulmans craignent que ces événements ne nourrissent les amalgames. Les musulmans se souviendront longtemps du 11e anniversaire du 11-Septembre.