Le club de réflexion Fils de France a été lancé vendredi 9 mars par Camel Bechikh en présence de Robert Ménard, de Ghaleb Bencheikh, du Père Michel Lelong et de Tareq Oubrou (de g. à dr.).
Et si les citoyens français de confession musulmane avaient envie de parler d’autre chose que de la viande halal ou de la construction de mosquées ? C’est tout le propos de Fils de France, un club de réflexion lancé vendredi 9 mars par Camel Bechikh. A 38 ans, ce membre de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) a souhaité faire vivre son amour pour la France au travers de son association. Car « promouvoir l’idée que les musulmans peuvent être patriotes » est un de ses objectifs, nous explique-t-il.
Ce cercle de réflexion a ainsi été inauguré par une réunion publique sous le libellé « Vers un patriotisme engagé et citoyen », illustrée par une affiche aux couleurs nationales, arborant un coq fier, à la crête rouge et aux ailes bleues... La présence de nombreuses personnalités a été remarquée, venant s’exprimer sur la place des musulmans de France dans les débats publics. Parmi eux, Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, le journaliste Robert Ménard, le présentateur TV et intellectuel Ghaleb Bencheikh et le Père Michel Lelong, promoteur du dialogue islamo-chrétien.
Au micro de Saphirnews, le prêtre, également responsable du SRI (Service national pour les relations avec l'islam, au sein de la Conférence des évêques de France), salue le lancement de cette association. « Dans la société actuelle, il est très important que les croyants puissent contribuer à la paix sociale dans notre pays et dans le monde, qui a besoin de valeurs éthiques. Les fidèles doivent participer à la vie de la nation, tout en restant fidèles à leurs valeurs religieuses », déclare-t-il.
Ce cercle de réflexion a ainsi été inauguré par une réunion publique sous le libellé « Vers un patriotisme engagé et citoyen », illustrée par une affiche aux couleurs nationales, arborant un coq fier, à la crête rouge et aux ailes bleues... La présence de nombreuses personnalités a été remarquée, venant s’exprimer sur la place des musulmans de France dans les débats publics. Parmi eux, Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, le journaliste Robert Ménard, le présentateur TV et intellectuel Ghaleb Bencheikh et le Père Michel Lelong, promoteur du dialogue islamo-chrétien.
Au micro de Saphirnews, le prêtre, également responsable du SRI (Service national pour les relations avec l'islam, au sein de la Conférence des évêques de France), salue le lancement de cette association. « Dans la société actuelle, il est très important que les croyants puissent contribuer à la paix sociale dans notre pays et dans le monde, qui a besoin de valeurs éthiques. Les fidèles doivent participer à la vie de la nation, tout en restant fidèles à leurs valeurs religieuses », déclare-t-il.
Un club de réflexion proche des souverainistes
Camel Bechikh, président de Fils de France.
Fils de France se veut libre de toute emprise d’un parti politique, mais revendique sa proximité auprès de mouvements souverainistes tels le Mouvement républicain et citoyen (MRC), de Jean-Pierre Chevènement, et Debout la République, de Nicolas Dupont-Aignan, toujours en course à la présidentielle.
M. Bechikh concède cependant des « points de divergence » avec ces mêmes partis : oui à « l’idée d’une France forte qui résiste à la mondialisation », mais non à « l’application trop radicale » de la laïcité de M. Chevènement, à « la radicalité vis-à-vis de l’Europe » de M. Dupont-Aignan ou encore à « la xénophobie et l’islamophobie » de Marine Le Pen.
M. Bechikh a toutefois tenu à convier M. Chevènement et M. Dupont-Aignan à venir s’exprimer devant l’auditoire. Ce dernier n’a pas manqué de répondre à l’appel et a salué l’initiative « extrêmement positive » de Fils de France. « Le rassemblement des Français passe par le fait de surmonter nos différences. Cela ne signifie pas les nier, mais comprendre ce qui nous rassemble (…) et dans ce cadre républicain, il faut traiter la question de l’islam de France. (…) Les Français musulmans comme les autres citoyens participent à l’œuvre collective », affirme-t-il.
M. Bechikh concède cependant des « points de divergence » avec ces mêmes partis : oui à « l’idée d’une France forte qui résiste à la mondialisation », mais non à « l’application trop radicale » de la laïcité de M. Chevènement, à « la radicalité vis-à-vis de l’Europe » de M. Dupont-Aignan ou encore à « la xénophobie et l’islamophobie » de Marine Le Pen.
M. Bechikh a toutefois tenu à convier M. Chevènement et M. Dupont-Aignan à venir s’exprimer devant l’auditoire. Ce dernier n’a pas manqué de répondre à l’appel et a salué l’initiative « extrêmement positive » de Fils de France. « Le rassemblement des Français passe par le fait de surmonter nos différences. Cela ne signifie pas les nier, mais comprendre ce qui nous rassemble (…) et dans ce cadre républicain, il faut traiter la question de l’islam de France. (…) Les Français musulmans comme les autres citoyens participent à l’œuvre collective », affirme-t-il.
Le processus d’acculturation prôné
Pour M. Bechikh, qui veut faire « resurgir un amour enfoui » pour la France mais qu’il est souvent « interdit de déclarer », les musulmans sont aussi capables de parler de patriotisme, de protectionnisme ou encore d’immigration sans tabous, tout en restant fidèles à leurs valeurs religieuses.
Il veut ainsi « promouvoir le processus d’acculturation » − une idée prônée par Tareq Oubrou −, qui diffère de l'assimilation. « Il faut séparer le fait cultuel du fait culturel. La religion ne peut pas être prisonnière d’une identité, par exemple maghrébine ou subsaharienne, puisque l’islam est universel. Nous avons été façonnés par une langue, un environnement, une société qui est française et c’est cela que nous voulons promouvoir », explique le recteur.
Il veut ainsi « promouvoir le processus d’acculturation » − une idée prônée par Tareq Oubrou −, qui diffère de l'assimilation. « Il faut séparer le fait cultuel du fait culturel. La religion ne peut pas être prisonnière d’une identité, par exemple maghrébine ou subsaharienne, puisque l’islam est universel. Nous avons été façonnés par une langue, un environnement, une société qui est française et c’est cela que nous voulons promouvoir », explique le recteur.
Un public sous le charme
Une centaine de personnes ont fait le déplacement pour l'inauguration à l’Espace Saint-Martin, dans le 3e arrondissement de Paris. Un constat : le public est très diversifié à l’image de Fils de France, qui se veut ouvert à toutes les sensibilités et à toutes les religions. Musulmans comme Julien, musulmanes voilées comme Leïla, ou non-musulman comme Thomas… tous ont apprécié le premier discours public de l'association.
Si la plupart des auditeurs ont été invités à l'événement, plusieurs curieux se sont aussi glissés dans la salle pour découvrir l’association à l’image de Thomas, 23 ans, chauffagiste. Non musulman, il a découvert le lancement de cette initiative sur le site d’Egalité et Réconciliation, un groupe dirigé par Alain Soral, un ex-membre du Front national. Thomas déclare ne pas en être membre et a tenu à écouter le discours des responsables de Fils de France, qui lui paraissent « proches des nationalistes et des anti-Européens ». « Je ne regrette pas son passage » à cette soirée, indique-t-il à la fin des interventions.
Pour sa part, Julien se reconnaît « totalement » dans les idées prônées par l’association dont il est déjà membre : « En tant que Français converti, ma participation au sein de Fils de France coulait de source. » Quant à Leila, 25 ans, étudiante de philosophie, le discours lui a également plu. « Pour une fois, on peut dire qu’on est musulman et qu’on aime la France. Cela fait longtemps qu’on voulait que cette idée soit relayée par les médias ou des groupes. Et finalement la discussion de ce soir a permis d’exprimer cette frustration », dit-elle.
Camel Bechikh refuse encore qu’on lui colle l’étiquette de « porte-parole » d’un courant politique destiné aux musulmans mais appellent ceux qui sont désireux de connaître son association à assister aux rendez-vous mensuels nommés « Les brasseries Fils de France », où seront invités des têtes d’affiche pour discuter d’un thème adjacent aux idées du club.
Une occasion pour tous et chacun de se faire son opinion sur Fils de France, qui semble bien parti pour séduire une frange non négligeable de musulmans français, malgré les accointances politiques de l'association qui interrogent.
Site officiel de Fils de France
Si la plupart des auditeurs ont été invités à l'événement, plusieurs curieux se sont aussi glissés dans la salle pour découvrir l’association à l’image de Thomas, 23 ans, chauffagiste. Non musulman, il a découvert le lancement de cette initiative sur le site d’Egalité et Réconciliation, un groupe dirigé par Alain Soral, un ex-membre du Front national. Thomas déclare ne pas en être membre et a tenu à écouter le discours des responsables de Fils de France, qui lui paraissent « proches des nationalistes et des anti-Européens ». « Je ne regrette pas son passage » à cette soirée, indique-t-il à la fin des interventions.
Pour sa part, Julien se reconnaît « totalement » dans les idées prônées par l’association dont il est déjà membre : « En tant que Français converti, ma participation au sein de Fils de France coulait de source. » Quant à Leila, 25 ans, étudiante de philosophie, le discours lui a également plu. « Pour une fois, on peut dire qu’on est musulman et qu’on aime la France. Cela fait longtemps qu’on voulait que cette idée soit relayée par les médias ou des groupes. Et finalement la discussion de ce soir a permis d’exprimer cette frustration », dit-elle.
Camel Bechikh refuse encore qu’on lui colle l’étiquette de « porte-parole » d’un courant politique destiné aux musulmans mais appellent ceux qui sont désireux de connaître son association à assister aux rendez-vous mensuels nommés « Les brasseries Fils de France », où seront invités des têtes d’affiche pour discuter d’un thème adjacent aux idées du club.
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Site officiel de Fils de France
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