Sur le vif

Fin du sommet des Non-Alignés à Cuba

Rédigé par Laila Elmaaddi | Lundi 18 Septembre 2006 à 00:00



Les Non-Alignés réunis samedi autour du numéro un cubain par intérim Raul Castro, ont relancé ce mouvement tiers-mondiste en rejetant, de façon unanime, un monde unipolaire dominé par les Etats-Unis et leurs alliés.

Le Mouvement (MNA) a été "virtuellement revitalisé" à Cuba, a estimé le chef de la diplomatie cubaine Felipe Perez Roque, avant la clôture de l'événement qui a rassemblé 56 chefs d'Etat et de gouvernement.

Raul Castro s'est réjoui des "excellents résultats" du sommet des 118 pays Non-Alignés en le déclarant clôturé dans la nuit de samedi à dimanche.

Les 118 ont adopté cinq documents dont une déclaration finale qui dénonce l'unilatéralisme américain, "les illégalités" d'Israël au Liban ou contre les Palestiniens et soutient le programme nucléaire iranien en vertu du "droit de tous les pays à développer (cette énergie) à des fins civiles".

A La Havane, le secrétaire général de l'ONU M. Annan a recommandé aux Non-Alignés de respecter les droits de l'Homme. Dimanche, 15 "Dames en blanc", proches de dissidents emprisonnés, ont silencieusement marché à La Havane pour réclamer leur libération, sans vouloir "perturber le sommet".

En deux jours, des dizaines de présidents ou chefs de gouvernement se sont succédé sur un ton souvent anti-américain pour réclamer la relance du MNA et une réforme urgente du Conseil de sécurité de l'ONU, fustigé pour ignorer les intérêts des pays du Sud. Le MNA, né en pleine guerre froide, était en perte de vitesse depuis la chute de l'Union soviétique.

Après les "bêtes noires" de Washington comme Hugo Chavez pour le Venezuela et Mahmoud Ahmadinejad pour l'Iran vendredi, c'est la Corée du Nord qui est montée au créneau samedi pour justifier sa possession de la bombe nucléaire comme "force de dissuasion".

Mais dans les couloirs, le ton était plus modéré, et plusieurs pays ont obtenu que la résolution finale condamne le terrorisme et soutienne les gouvernements de l'Afghanistan et de l'Irak, représentés à La Havane.

En marge du sommet, un rapprochement est intervenu entre Inde et Pakistan, deux grandes puissances nucléaires, pour reprendre leurs pourparlers sur le Cachemire.

Les dirigeants venus d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine ont insisté dans leurs discours pour que les Non-Alignés se dotent d'un poids international à la mesure de l'envergure de l'organisation. Le président iranien a proposé qu'ils aient un siège permanent au Conseil de sécurité.

Le MNA est "l'un des éléments-clé de l'architecture moderne des relations internationales", a estimé le Russe Vladimir Poutine, dans un message envoyé depuis Moscou.

Afin de rendre le Mouvement plus efficace, les Non-Alignés ont décidé l'instauration de nouveaux instruments dont un secrétariat à New York, siège de l'ONU et ratifié le système de la "troïka", actuellement intégrée par Cuba, la Malaisie et l'Egypte.

Le prochain sommet se tiendra en Egypte en 2009.