Economie

Flambée des prix: Opération coup de poing

Rédigé par Laila Elmaaddi | Mardi 26 Février 2008 à 09:03

Lundi, le Premier ministre a promis une série de mesures "coup de poing" pour lutter contre l'augmentation des prix des produits alimentaires dénoncé notamment par le magazine " 60 millions de consommateurs ". Dès mardi, les services du ministère de l'Economie vont conduire une enquête pour déceler "les abus".



Opération coup de poing

Face à la flambée des prix des produits alimentaires, François Fillon a annoncé lundi soir une "opération coup de poing" avec pour objectif "de voir où sont les abus".

Dès mardi, les services du ministère de l'Economie vont ainsi mener une enquête qui ferait "toute la transparence sur la part des hausses attribuables aux cours internationaux d'une part, et aux marges de transformation, d'intermédiation et de distribution, d'autre part" et identifierait "les abus", selon le communiqué de Matignon.

Le Premier ministre, a réuni lundi à Matignon Christine Lagarde, ministre de l'Economie, Michel Barnier, à l'Agriculture et Luc Chatel à la Consommation, a par ailleurs demandé la publication dès le 10 mars des premiers résultats de l'Observatoire des prix et des marges créé en novembre 2007.


Une augmentation de 5 à 48%

Une enquête de 60 millions de consommateurs à paraître mardi révèle que le prix de plusieurs produits de base (beurres, yaourts, pâtes, céréales, biscottes, pains de mie, riz et autres jambons) ont augmenté de 5 à 48%.

Sur 1.055 références de produits laitiers et céréaliers comparés, près de la moitié ont augmenté, dont 200 de plus de 10%. Moins de 60 références ont baissé "de quelques pour cent", selon l'observatoire de l'association.

Ces chiffres appuient ceux du cabinet Nielsen Panel montrant une augmentation globale des prix dans les magasins physiques en janvier (+2,39%), pour le quatrième mois consécutif, avec des hausses de plus de 10% pour les pâtes, les oeufs et le lait.

Les pouvoirs publics et les associations de consommateurs s'étonnent de l'ampleur des hausses, estimant que l'envolée des matières premières ne justifie pas la flambée dans les magasins.


Hausse des cours des matières premières

Selon les distributeurs, les fournisseurs exagèrent les hausses de leurs tarifs. Ces derniers les justifient par la forte hausse des cours des matières premières (céréales, lait, pétrole), et soulignent que la nouvelle législation donne une plus grande marge de manœuvre aux enseignes pour baisser les prix.

Une réforme de la loi Galland qui règlemente les relations entre la grande distribution et ses fournisseurs, intervenue en décembre, assouplit le seuil de revente à perte et donne la possibilité de baisser les prix plus facilement qu'auparavant.

Il y a quelques mois, le secrétaire à la Consommation et au Tourisme Luc Chatel avait estimé que cette réforme entraînerait une baisse des prix de 3% à 7% sur les produits de grandes marques. Lundi, il a refusé de donner des prévisions, mais selon lui, les prix en France sont "5% plus chers en moyenne que les autres pays européens dans la grande consommation".