© LFP
Ce week-end du 13 et 14 mai, la Ligue de football professionnel (LFP) a organisé une opération de communication en soutien à la communauté LGBT+. Sous le slogan « Homo ou hétéro, on porte tous le même maillot », les joueurs du championnat français de Ligue 1 et 2 ont été invités à porter un maillot floqué avec des numéros aux couleurs arc-en-ciel. Depuis cinq ans, les maillots des joueurs de foot arborent les couleurs des communautés LGBT+ pour soutenir la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie fixée au 17 mai. Or certains joueurs refusent ce maillot.
Dimanche 14 mai, Amélie Oudéa-Castéra a vivement réagi à la situation. Invitée de Stade 2, la ministre des Sports a estimé que les clubs devaient sanctionner les joueurs qui n’avaient pas porté le maillot arc-en-ciel. « Je regrette vivement qu’on n’ait pas 100 % des joueurs en France qui se retrouvent dans ce message de non-discrimination. De quoi parle-t-on ? C’est essentiel ! », s’est-elle insurgée, ajoutant que lors d’une « opération qui est cadrée de cette façon, qui embarque tous les clubs sur un sujet basique de non-discrimination, il faut être là. »
Un joueur de Guingamp, de Nantes et plusieurs joueurs du Toulouse Football Club (TFC) ont refusé de porter le maillot ce week-end. Dans un communiqué, le TFC a annoncé avoir écarté les joueurs concernés. Du côté du FC Nantes, Mostafa Mohamed n'a pas été écarté mais il sera sanctionné « financièrement » ; une solution pour le club, à la lutte pour le maintien en Ligue 1, qui ne peut pas se priver d'un élément clé de son attaque.
Du côté des concernés, le respect des croyances doit être mutuel. « Je ne souhaite pas du tout polémiquer mais je me dois de faire part de ma position (...) Je respecte toutes les différences. Je respecte toutes les croyances et toutes les convictions. Ce respect s'étend aux autres mais comprend également le respect de mes croyances personnelles », a fait savoir Mostafa Mohamed.
« Je tiens à souligner que j’ai la plus grande estime pour chaque individu, quels que soient ses préférences personnelles, son sexe, sa religion ou ses origines. c’est un principe que l’on ne soulignera jamais assez. Le respect est une valeur que j’estime beaucoup. Il s’étend aux autres mais comprend également le respect de mes propres croyances personnelles, a indiqué le joueur marocain Zakaria Aboukhlal, qui évolue au TFC. Par conséquent, je ne crois pas être la personne la plus appropriée pour participer à cette campagne. J’espère sincèrement que ma décision sera respectée, tout comme nous souhaitons tous d’être traités avec respect. »
Dimanche 14 mai, Amélie Oudéa-Castéra a vivement réagi à la situation. Invitée de Stade 2, la ministre des Sports a estimé que les clubs devaient sanctionner les joueurs qui n’avaient pas porté le maillot arc-en-ciel. « Je regrette vivement qu’on n’ait pas 100 % des joueurs en France qui se retrouvent dans ce message de non-discrimination. De quoi parle-t-on ? C’est essentiel ! », s’est-elle insurgée, ajoutant que lors d’une « opération qui est cadrée de cette façon, qui embarque tous les clubs sur un sujet basique de non-discrimination, il faut être là. »
Un joueur de Guingamp, de Nantes et plusieurs joueurs du Toulouse Football Club (TFC) ont refusé de porter le maillot ce week-end. Dans un communiqué, le TFC a annoncé avoir écarté les joueurs concernés. Du côté du FC Nantes, Mostafa Mohamed n'a pas été écarté mais il sera sanctionné « financièrement » ; une solution pour le club, à la lutte pour le maintien en Ligue 1, qui ne peut pas se priver d'un élément clé de son attaque.
Du côté des concernés, le respect des croyances doit être mutuel. « Je ne souhaite pas du tout polémiquer mais je me dois de faire part de ma position (...) Je respecte toutes les différences. Je respecte toutes les croyances et toutes les convictions. Ce respect s'étend aux autres mais comprend également le respect de mes croyances personnelles », a fait savoir Mostafa Mohamed.
« Je tiens à souligner que j’ai la plus grande estime pour chaque individu, quels que soient ses préférences personnelles, son sexe, sa religion ou ses origines. c’est un principe que l’on ne soulignera jamais assez. Le respect est une valeur que j’estime beaucoup. Il s’étend aux autres mais comprend également le respect de mes propres croyances personnelles, a indiqué le joueur marocain Zakaria Aboukhlal, qui évolue au TFC. Par conséquent, je ne crois pas être la personne la plus appropriée pour participer à cette campagne. J’espère sincèrement que ma décision sera respectée, tout comme nous souhaitons tous d’être traités avec respect. »
De la nécessité de discuter avec les joueurs
Pour Yoann Lemaire, « il faut prendre ce sujet au sérieux ». S’exprimant sur Franceinfo, le président de Foot ensemble, une association qui agit contre les discriminations dans le monde du football, « s’attendait » à ce que le port du maillot aux couleurs arc-en-ciel pose des problèmes à certains.
Et le responsable associatif de poser la question de l’influence des religions sur le sujet. « Le conservatisme religieux revient en force. Je trouve que c’est assez inquiétant. En 2023, je suis obligé de prendre des cours de théologie pour en parler, même avec les jeunes. Il y a cinq ou dix ans, on parlait simplement de laïcité. La religion n’était pas si importante que ça ». Yoann Lemaire affirme qu’il faut « parler aux joueurs et expliquer pourquoi il faut donner de la visibilité à la lutte contre l’homophobie ». Il relativise cependant le refus de « quelques joueurs sur plus de 800. Il y a des clubs comme Montpellier qui ont montré l’exemple avec un magnifique maillot ».
Reste que pour Julien Pontes, porte-parole de Rouge Direct, un collectif contre l’homophobie dans le sport, la « mode » des maillots arc-en-ciel manque d’efficacité. Il faut « changer de méthode et y aller plus franchement », a-t-il déclaré. Il appelle à des sanctions et accuse la LFP et les clubs de rester « dans le silence ». « Le foot français est un grand corps malade et l'homophobie est un des principaux foyers d'infection, a-t-il ajouté. On soigne cette infection avec des paillettes arc-en-ciel, ce n'est pas sérieux ».
Voir aussi la vidéo de La Casa del Hikma : l'homophobie, une haine admissible au nom des religions ?
Lire aussi :
Affaire Idrissa Gueye : quand la religion est convoquée à tort et à travers contre l'homophobie
L'homophobie dénoncée par quatre hommes de religion
Et le responsable associatif de poser la question de l’influence des religions sur le sujet. « Le conservatisme religieux revient en force. Je trouve que c’est assez inquiétant. En 2023, je suis obligé de prendre des cours de théologie pour en parler, même avec les jeunes. Il y a cinq ou dix ans, on parlait simplement de laïcité. La religion n’était pas si importante que ça ». Yoann Lemaire affirme qu’il faut « parler aux joueurs et expliquer pourquoi il faut donner de la visibilité à la lutte contre l’homophobie ». Il relativise cependant le refus de « quelques joueurs sur plus de 800. Il y a des clubs comme Montpellier qui ont montré l’exemple avec un magnifique maillot ».
Reste que pour Julien Pontes, porte-parole de Rouge Direct, un collectif contre l’homophobie dans le sport, la « mode » des maillots arc-en-ciel manque d’efficacité. Il faut « changer de méthode et y aller plus franchement », a-t-il déclaré. Il appelle à des sanctions et accuse la LFP et les clubs de rester « dans le silence ». « Le foot français est un grand corps malade et l'homophobie est un des principaux foyers d'infection, a-t-il ajouté. On soigne cette infection avec des paillettes arc-en-ciel, ce n'est pas sérieux ».
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