Sur le vif

Frêche relaxé

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 14 Septembre 2007 à 09:30



Jeudi, le président de la région Languedoc-Roussillon Georges Frêche (divers gauche, ex-PS) a été relaxé par la cour d'appel de Montpellier, alors qu'il était poursuivi pour "injure envers un groupe de personnes en raison de son appartenance ethnique, raciale ou religieuse", après avoir traité des harkis de "sous-hommes" en février 2006.

A la sortie de la salle d'audience, les harkis qui avaient porté plainte se sont dit "abasourdis" par l'arrêt et ont déclaré qu'ils formeraient un pourvoi en cassation.

"Un président, un élu de la République française qui tient de tels propos, c'est inadmissible. Certains élus (allusion au Parti socialiste en Languedoc-Roussillon, NDLR) continuent à le soutenir alors qu'ils doivent être garants de la République, des droits de l'Homme, de la loi", a réagi Abdelkader Chebaïki, président d'une association de harkis, qui avait été directement apostrophé par Georges Frêche le 11 février 2006.

Concernant les raisons de ce revirement, Me Alain Scheuer, défenseur de l'association, parle d'une "question purement juridique". En effet, a-t-il expliqué, "le texte de loi de 2007 ayant trait à la religion, aux ethnies et aux groupes d'hommes a ajouté la notion de harkis; il prévoit que des injures visant ce groupe de personnes constituent un délit, mais la sanction de ce délit n'a pas été clairement établie par les parlementaires (...) ce flou profite à l'accusé et non à l'accusation".

Version radicalement différente pour Me Gilles Gauer, défenseur de Georges Frêche. A ses yeux, c'est "la fin d'un procès politique", au cours duquel "un ministre de la Justice avait donné des ordres aux magistrats et pensait qu'on pouvait le faire".

Me Gauer concède le terme d'"insulte" envers les deux personnes mais, selon lui, "ce n'était en aucun cas une injure raciste".

Le 21 juin dernier, l'avocat général avait requis, lors du procès en appel, la confirmation de la condamnation en première instance à une amende de 15.000 euros. Le 25 janvier 2007, M. Frêche avait en effet été condamné par le tribunal correctionnel de Montpellier à payer ce montant et à la publication du jugement dans six journaux.

Une condamnation plutôt légère puisqu'il encourait une peine de six mois de prison et 22.500 euros d'amende.