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Gaza, Liban : les pays arabes et musulmans tiennent Israël pour responsable de l’échec des négociations de cessez-le-feu

Rédigé par | Mardi 12 Novembre 2024 à 07:45

Les États arabes et musulmans ont ensemble condamné « les crimes horribles et choquants commis par l’armée d’occupation israélienne » à Gaza, où se commet un « génocide » contre lequel la communauté internationale est appelée à réagir. Ils ont mis en garde contre la politique du « deux poids, deux mesures » dans l'application du droit international qui laisse Israël dans l'impunité.



Les dirigeants de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) ont réaffirmé ensemble, lundi 11 novembre 2024, leur solidarité envers Gaza et le Liban face aux agressions israéliennes. © OCI
A l'issue d'un sommet extraordinaire réunissant, lundi 11 novembre à Riyad, les dirigeants des Etats membres de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), une résolution condamnant dans les termes les plus forts les agressions israéliennes contre les peuples palestinien et libanais a été adoptée.

Ensemble, ils ont exprimé « l’appréciation pour les efforts inlassables déployés par la République arabe d’Égypte et l’État du Qatar, en coopération avec les États-Unis d’Amérique, pour un cessez-le-feu immédiat et permanent dans la bande de Gaza et pour la libération des otages et des prisonniers » et ont clairement tenu Israël « pour responsable de l’échec de ces efforts, en raison du non-respect du gouvernement israélien des accords conclus par les négociateurs ».

Des « crimes horribles et choquants » commis par Israël « dans la foulée du génocide »

Les dirigeants ont réitéré « l’impératif de contrecarrer la brutale agression israélienne contre la bande de Gaza et le Liban » et d'« œuvrer à mettre fin à ses répercussions humanitaires catastrophiques sur les civils ».

Ils ont dénoncé « les crimes horribles et choquants commis par l’armée d’occupation israélienne dans la bande de Gaza, dans la foulée du génocide, y compris les fosses communes, la torture, les exécutions sommaires, les disparitions forcées, les pillages et le nettoyage ethnique » ainsi que « la politique de sanction collective menée par Israël et l’utilisation du blocus et de la famine comme armes contre les civils ».

Des sanctions exigées

L'OCI et la Ligue arabe ont exhorté la communauté internationale « à entreprendre des démarches pratiques immédiates pour mettre fin à la catastrophe humanitaire causée par l’agression, en contraignant notamment Israël à se retirer complètement de la bande de Gaza et à ouvrir tous les points de passage (afin de lever) toutes les restrictions et obstacles qui se dressent devant un accès humanitaire sûr, rapide et inconditionnel à (Gaza), en application de ses obligations en tant que puissance occupante ».

En ce sens, ils ont exigé « le retrait immédiat des forces d’occupation israéliennes du terminal de Rafah et du Corridor de Salaheddine » qui sépare l'Egypte de Gaza, et « le retour de l’Autorité nationale palestinienne pour gérer le terminal de Rafah ».

Ils ont aussi demandé à la même communauté internationale « à pleinement mettre en œuvre l’avis consultatif de la Cour internationale de justice, en date du 19 juillet 2024, visant à mettre fin à l’occupation israélienne » dans les territoires palestiniens, y compris en Cisjordanie où « les actes terroristes commis par les colons israéliens contre les citoyens palestiniens et leurs biens s’intensifient de manière organisée avec le soutien et l’armement du gouvernement d’occupation israélien ».

Mettant en garde contre la politique du « deux poids, deux mesures » dans l’application du droit international, « qui risque de compromettre gravement la crédibilité des États qui immunisent Israël », les deux instances souhaitent des sanctions contre Israël, évoquant notamment l'interdiction de toute exportation d'armes et la suspension de la participation d’Israël à l’Assemblée générale de l'ONU et à tous ses organismes. Elles ont aussi réaffirmé leur volonté de voir naître un État palestinien. avec Jerusalem-Est pour capitale, aujourd'hui largement compromis par des mesures israéliennes « qui sapent la solution à deux États et anéantissent toutes les chances de parvenir à une paix juste et globale dans la région ».

Une incapacité des pays musulmans à réagir contre Israël « de manière adéquate »

Au cours du sommet, la Turquie a critiqué la faiblesse des pays musulmans face à Israël. « Une poignée de pays occidentaux ont apporté toutes sortes de soutien à Israël, tandis que l'incapacité des pays musulmans à réagir de manière adéquate a conduit à la situation actuelle », a fait savoir le président Recep Tayyip Erdogan, encourageant selon l'agence Anadolu « un maximum de pays à intervenir dans le procès (pour génocide, ndlr) engagé par l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice ».

Car au-delà des discours, des actes forts sont attendus de ces pays régulièrement critiqués pour leur inaction, voire même leur complicité pour certains d'entre eux. Un processus de normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays musulmans a été engagé ces dernières années, aboutissant à des accords qui sont, avec la guerre à Gaza et au Liban, plus que jamais contestés. Les appels à rompre les relations avec l'entité israélienne se sont multipliés dans le monde musulman, en particulier au Maroc où des manifestations réunissant des dizaines de milliers de personnes ont été organisées en octobre dernier, sans grand succès. L'Arabie Saoudite a, pour sa part, imposé comme condition à toute normalisation la création d'un État palestinien. Une perspective que refuse catégoriquement à ce jour le gouvernement de Benjamin Netanyahou, qui compte dans ses rangs des ministres d'extrême droite partisans d'une colonisation sur l'ensemble de la Cisjordanie et de Gaza.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur