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Gaza : Rafah sous les bombes israéliennes, l'indignation internationale secoue aussi Paris

Rédigé par | Mardi 28 Mai 2024 à 11:45

C'est un massacre de plus dont se rend coupable le gouvernement israélien en ciblant aujourd'hui Rafah, qui accueille plus de 1,4 millions de Palestiniens. Les dernières frappes sur cette ville du sud de Gaza, qui ont tué des dizaines de civils, ont suscité une vague d'indignation internationale. La colère s'est aussi exprimée à Paris et ailleurs en France, où les appels aux sanctions contre Israël se font pressants.



Quelque 10 000 personnes se sont rassemblées, lundi 27 mai, à Paris pour dénoncer un énième massacre dans la bande de Gaza. © LFIParis/Twitter
Qui peut croire qu’il s’agisse, comme le prétend Benjamin Netanyahou, d’« un accident tragique » ? L’indignation internationale est forte après la frappe israélienne survenue dans la nuit du dimanche 26 au lundi 27 mai dans un camp de déplacés à Rafah, au sud de la bande de Gaza. Au moins 45 morts et 250 blessés ont été recensés, selon le ministère de la Santé à Gaza. Alors que la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël de cesser son opération militaire dans cette zone qui accueille des centaines de milliers de réfugiés, les images insoutenables qui nous sont parvenues des suites de cette frappe ont suscité une nouvelle onde de choc.

De nombreux gouvernements ont condamné l’opération, à commencer par la France. « Indigné par les frappes israéliennes qui ont fait de nombreuses victimes parmi les déplacés à Rafah. Ces opérations doivent cesser. Il n'y a pas de zones sûres à Rafah pour les civils palestiniens », a fait savoir sur X le président français, Emmanuel Macron, qui appelle « au plein respect du droit international et au cessez-le-feu immédiat » à Gaza.

« Je condamne les actions d’Israël qui ont tué de nombreux civils innocents qui cherchaient seulement à se protéger de ce conflit meurtrier. Il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza. Ces horreurs doivent cesser », a aussi affirmé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence ce mardi 28 mai.

Un massacre de plus... le massacre de trop ?

Le Conseil français du culte musulman (CFCM), qui a récemment dénoncé « la double trahison du droit international et de la religion juive » devant l’horreur à Gaza, s’est dit « horrifié par le énième massacre » commis cette fois à Rafah. « Les images qui nous parviennent sont terribles. (…) Le CFCM soutient pleinement les instances internationales de justice dans leur démarche pour mettre fin à ces crimes abjects d'une autre époque. »

Les réactions indignées ne suffisent malheureusement pas pour qu’Israël cesse ses frappes sanglantes sur Gaza, qu’il justifie au nom d'une lutte sans merci contre le Hamas. Or plus de 36 000 personnes ont été tuées depuis octobre 2023, en très large majorité des civils. C’est donc toujours en toute impunité, avec la complicité de nombreux pays comme les Etats-Unis, que le gouvernement de Benjamin Netanyahou poursuit une opération que ses opposants sont nombreux à qualifier sans complexe de « génocidaire ».

C’est pour dénoncer cette situation que quelque 10 000 personnes se sont rassemblées, lundi 27 mai à Paris, à quelques centaines de mètres de l'ambassade d'Israël, à l’appel de plusieurs collectifs dont Urgence Palestine. « Enfants de Gaza, enfants de Palestine ! C’est l’humanité qu’on assassine ! », scandait la foule. Aujourd'hui plus que jamais, les protestataires, qui jugent la position française bien trop insuffisante face à l'ampleur de la tragédie, réclament des sanctions contre Israël pour mettre fin à son impunité qui n'a que trop duré.

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Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur