Le soutien inconditionnel de l’administration Biden envers Israël ne faiblit pas, plus de deux mois après l’attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas. Le rejet par les Etats-Unis du projet de résolution présenté vendredi 8 décembre devant le Conseil de sécurité de l’ONU et exigeant d’Israël un cessez-le-feu humanitaire immédiat en est la parfaite illustration, au grand dam de la centaine de pays dont la France qui ont soutenu le texte.
La bande de Gaza n’en finit plus de compter ses morts, plus de 18 400 en date du mercredi 13 décembre, tandis que les ONG, tout comme le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, crient chaque jour leur désarroi face à la catastrophe humanitaire sans précédent dans laquelle s’enfonce l’enclave palestinienne. Rien n’y fait, et cela a le don de mettre en rogne les communautés musulmanes à travers le monde, particulièrement celles installées aux Etats-Unis qui élèvent aujourd’hui leurs voix contre les choix « inhumains » opérés ces dernières semaines par Joe Biden.
La bande de Gaza n’en finit plus de compter ses morts, plus de 18 400 en date du mercredi 13 décembre, tandis que les ONG, tout comme le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, crient chaque jour leur désarroi face à la catastrophe humanitaire sans précédent dans laquelle s’enfonce l’enclave palestinienne. Rien n’y fait, et cela a le don de mettre en rogne les communautés musulmanes à travers le monde, particulièrement celles installées aux Etats-Unis qui élèvent aujourd’hui leurs voix contre les choix « inhumains » opérés ces dernières semaines par Joe Biden.
Une colère qui grandit chaque jour
Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), l’une des principales organisations musulmanes outre-Atlantique, s’est dernièrement indignée du vote « inadmissible » des Etats-Unis contre le cessez-le-feu humanitaire à Gaza. Pour son directeur exécutif Nihad Awad, « il est inadmissible que l’administration Biden vote seule en faveur de la poursuite du nettoyage ethnique, de la famine et du génocide perpétrés par le gouvernement d’extrême droite israélien à Gaza ». « On ne sait pas exactement quel niveau de souffrance du peuple palestinien inciterait les dirigeants de notre nation à agir pour sa défense », a-t-il déploré.
A 81 ans, Joe Biden entend se représenter à l’élection présidentielle américaine prévue en novembre 2024. Mais jamais sa cote de popularité n’a été aussi basse du côté des électeurs musulmans qui l'avaient largement préféré sur Donald Trump en 2020. Elle l’est aussi du côté des électeurs d’ascendance arabe qui se révoltent contre le soutien constant des Etats-Unis à un pays accusé de commettre un génocide, dernièrement par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH).
Linda Sarsour en est l’une des activistes les plus emblématiques. D’origine palestinienne, l’ancienne directrice exécutive de l'Association des Arabes Américains de New York, aujourd’hui à la tête de l’organisation MPower Change, spécialisée dans le plaidoyer et l'engagement des musulmans dans la scène politique, a participé à une semaine de grève de la faim fin novembre devant la Maison Blanche pour exhorter la présidence à prôner le cessez-le-feu permanent à Gaza.
En outre, elle se fait depuis des années un des relais médiatiques de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre Israël malgré les accusations d’antisémitisme dont le mouvement fait tristement l’objet. « Nous pensons que la responsabilité est essentielle pour garantir la justice pour tous. Le gouvernement américain protège les violations des droits humains commises par Israël et les crimes de guerre contre le peuple palestinien. Il est complice en protégeant Israël de toute responsabilité. Ensemble, nous devons nous désengager de l’oppression que notre gouvernement perpétue à l’échelle mondiale en notre nom », celui des Américains, plaidait déjà en 2021 MPower Change.
A 81 ans, Joe Biden entend se représenter à l’élection présidentielle américaine prévue en novembre 2024. Mais jamais sa cote de popularité n’a été aussi basse du côté des électeurs musulmans qui l'avaient largement préféré sur Donald Trump en 2020. Elle l’est aussi du côté des électeurs d’ascendance arabe qui se révoltent contre le soutien constant des Etats-Unis à un pays accusé de commettre un génocide, dernièrement par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH).
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En outre, elle se fait depuis des années un des relais médiatiques de la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre Israël malgré les accusations d’antisémitisme dont le mouvement fait tristement l’objet. « Nous pensons que la responsabilité est essentielle pour garantir la justice pour tous. Le gouvernement américain protège les violations des droits humains commises par Israël et les crimes de guerre contre le peuple palestinien. Il est complice en protégeant Israël de toute responsabilité. Ensemble, nous devons nous désengager de l’oppression que notre gouvernement perpétue à l’échelle mondiale en notre nom », celui des Américains, plaidait déjà en 2021 MPower Change.
Un non franc contre un second mandat pour Biden
L’échiquier politique américain est certes largement dominé par les Démocrates et les Républicains mais des alternatives existent pour les électeurs refusant de soutenir les partis traditionnels. Les déçus de la gestion du conflit israélo-palestinien par Joe Biden, habitués à voter pour le Parti démocrate, pourraient ainsi voter blanc ou bien encore se tourner vers des candidats indépendants qui plaident non seulement pour la justice sociale mais aussi pour une paix juste et durable au Proche-Orient impliquant le respect des droits légitimes des Palestiniens. Ce désamour, s’il se concrétise dans les urnes, pourrait alors coûter cher à Joe Biden dans plusieurs Etats clés comme le Michigan, qui abrite la plus importante communauté musulmane du pays.
De nombreux leaders musulmans issus de plusieurs de ces « swing states » se sont ainsi réunis début décembre à Dearborn, dans le Michigan, pour le lancement d’une campagne nationale baptisée « Abandon Biden, ceasefire now » visant à empêcher la réélection de Joe Biden en 2024 face à son refus d’appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, désormais devenu « un charnier à ciel ouvert ». A moins que l’actuel locataire de la Maison Blanche ne fasse une volte-face surprenante dans son rapport à Israël, la coalition est partie pour convaincre les électeurs musulmans (et plus) à sanctionner le chef des file des Démocrates.
Le mouvement anti-Biden a émergé quelques semaines plus tôt dans le Minnesota avec l’aide active de la section locale du CAIR avant d’être reprise ailleurs comme en Arizona, dans le Wisconsin, en Floride, en Géorgie, dans le Nevada et en Pennsylvanie. « Nous n’avons pas deux options. Nous avons de nombreuses options. Et nous allons les mettre en œuvre », a déclaré à l’AP le directeur du CAIR Minnesota, Jaylani Hussein, un des leaders de la coalition. Car « la colère au sein de notre communauté dépasse l’entendement. Ce qui nous met encore plus en colère est le fait que la plupart d’entre nous ont voté pour le président Biden. Il s’est même produit un incident au cours duquel un chef religieux m’a demandé : "Comment puis-je obtenir mon bulletin de vote de 2020 pour pouvoir le détruire ?" », raconte-t-il. Et de poursuivre qu’en tant d’Américains musulmans, « nous sommes puissants. Nous n’avons pas seulement l’argent, nous avons aussi les voix. Et nous les utiliserons pour sauver cette nation d'elle-même ».
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