Il y a un aspect choquant − insuffisamment évoqué dans les médias − concernant la confrontation inégale à Gaza entre la résistance palestinienne et Israël, c’est la peu glorieuse position de l’Égypte qui fait d’elle la complice directe d’Israël. En fait, ce n’est pas Israël contre Gaza mais c’est bien Israël et l’Égypte contre Gaza.
Le blocus israélo-égyptien
Le nouveau régime égyptien dans la foulée du coup d’État a coupé tous les ponts avec le mouvement de la résistance islamique Hamas qu’elle a décrétée « entité terroriste », rejoignant en cela l’Europe et les États-Unis et est le seul pays arabe et du tiers-monde à le faire.
Il s’est aussi attelé à sceller encore plus hermétiquement les frontières de l’Égypte avec Gaza, détruisant systématiquement les tunnels qui constituaient le poumon économique de fortune pour les Gazaouis ainsi que, sans nul doute, un canal de réapprovisionnement en armes pour le gouvernement de Hamas dans sa lutte implacable et cyclique avec Israël.
En sus d’appliquer la politique d’Israël, l’Égypte ferma de manière quasi continuelle le poste-frontière de Rafah, bloquant des centaines d’étudiants, de patients et autres habitants de l’enclave, et constituant une punition cruelle de plus infligée à une population assiégée par voies de terre, mer et air. Aujourd’hui même, en peine agression israélienne contre Gaza le terminal de Rafah est totalement fermé.
A-t-elle une obligation légale de le faire ? Certainement pas, mais c’est une manière de se venger du Hamas. Car il ne faudrait pas être naïf au point de croire que le silence des Américains à l’illégitimité criarde du régime de Sissi et à ses violations à grande échelle des droits de l’homme ne soit pas lié à ce rôle de garde-chiourme auxiliaire d’Israël. D’ailleurs, il faut reconnaître qu’elle joue ce rôle infiniment mieux que le régime de Moubarak, qui, malgré sa duplicité avec Israël, avait, à ses heures, des relents de solidarité arabe.
De quelle solidarité arabe, islamique, humaine l’Égypte peut-elle se prévaloir pour agir comme un allié de l’agresseur, elle qui fut le chantre du panarabisme pendant des décades depuis Nasser ? Ce défaut de solidarité doublé d’une turpitude morale, rien ne saura le laver.
Il y a donc deux responsables dans la situation infernale vécue par les Gazaouis. Israël, qui a ses raisons stratégiques, politiques et ethniques à étouffer Gaza et à vaincre à tout prix le mouvement de résistance. Mais il y aussi l’Égypte, sa complice et alliée de fait sur le terrain dans l’exécution de ses basses œuvres, car effectivement pour avoir un blocus, il faut fermer les deux bouts. Et de même qu’il y eut une alliance tripartite franco-britannico-israélienne dans l’occupation du canal de Suez en 1956, il y a aujourd’hui une collusion israélo-égyptienne directe dans l’assaut contre Gaza.
Il s’est aussi attelé à sceller encore plus hermétiquement les frontières de l’Égypte avec Gaza, détruisant systématiquement les tunnels qui constituaient le poumon économique de fortune pour les Gazaouis ainsi que, sans nul doute, un canal de réapprovisionnement en armes pour le gouvernement de Hamas dans sa lutte implacable et cyclique avec Israël.
En sus d’appliquer la politique d’Israël, l’Égypte ferma de manière quasi continuelle le poste-frontière de Rafah, bloquant des centaines d’étudiants, de patients et autres habitants de l’enclave, et constituant une punition cruelle de plus infligée à une population assiégée par voies de terre, mer et air. Aujourd’hui même, en peine agression israélienne contre Gaza le terminal de Rafah est totalement fermé.
A-t-elle une obligation légale de le faire ? Certainement pas, mais c’est une manière de se venger du Hamas. Car il ne faudrait pas être naïf au point de croire que le silence des Américains à l’illégitimité criarde du régime de Sissi et à ses violations à grande échelle des droits de l’homme ne soit pas lié à ce rôle de garde-chiourme auxiliaire d’Israël. D’ailleurs, il faut reconnaître qu’elle joue ce rôle infiniment mieux que le régime de Moubarak, qui, malgré sa duplicité avec Israël, avait, à ses heures, des relents de solidarité arabe.
De quelle solidarité arabe, islamique, humaine l’Égypte peut-elle se prévaloir pour agir comme un allié de l’agresseur, elle qui fut le chantre du panarabisme pendant des décades depuis Nasser ? Ce défaut de solidarité doublé d’une turpitude morale, rien ne saura le laver.
Il y a donc deux responsables dans la situation infernale vécue par les Gazaouis. Israël, qui a ses raisons stratégiques, politiques et ethniques à étouffer Gaza et à vaincre à tout prix le mouvement de résistance. Mais il y aussi l’Égypte, sa complice et alliée de fait sur le terrain dans l’exécution de ses basses œuvres, car effectivement pour avoir un blocus, il faut fermer les deux bouts. Et de même qu’il y eut une alliance tripartite franco-britannico-israélienne dans l’occupation du canal de Suez en 1956, il y a aujourd’hui une collusion israélo-égyptienne directe dans l’assaut contre Gaza.
Le cessez-le-feu de l’ignominie
Comment peut-on sérieusement imaginer que l’agression israélienne déclenchée sur fond de l’enlèvement et l’assassinat des trois jeunes colons de Cisjordanie puisse déboucher sur un cessez-le-feu proposé par l’Égypte, l’ennemi intime du Hamas et le partenaire d’Israël dans son agression contre Gaza ? Ce cessez-le-feu, que le Hamas a appris par les journaux et qu’Israël s’empressa d’accepter, ne remplit bien entendu aucune de ses conditions minimales. Son refus par la partie palestinienne qui le considérera comme une capitulation est devenu un alibi pour qu’Israël redouble d’intensité son pilonnage.
Proposer un cessez-le-feu sans consultation avec le principal concerné selon des conditions où Israël sauve la face sans ne rien céder, est une proposition obscène que seul un régime sans principe moral peut se permettre de mettre sur la table. Les termes de cette proposition de la honte permettent en effet à Israël de perpétuer son siège qui pourra éventuellement être levé lorsque les conditions le permettraient, c’est-à-dire jamais.
Que déjà ce régime responsable du massacre de milliers de ses opposants et de l’emprisonnement de plusieurs dizaines de milliers d’autres depuis le coup d’État et donc meilleur ennemi arabe de Hamas, ose se poser en médiateur est déjà une insulte à l’intelligence et à la dignité humaine. Qu’il insiste à initier une trêve et à en dicter les conditions est le summum de l’ignominie politique.
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Jamal Mimouni est professeur au département de Physique à l'université de Constantine-1 et vice-président de l'Arab Union for Astronomy and Space Sciences.
Proposer un cessez-le-feu sans consultation avec le principal concerné selon des conditions où Israël sauve la face sans ne rien céder, est une proposition obscène que seul un régime sans principe moral peut se permettre de mettre sur la table. Les termes de cette proposition de la honte permettent en effet à Israël de perpétuer son siège qui pourra éventuellement être levé lorsque les conditions le permettraient, c’est-à-dire jamais.
Que déjà ce régime responsable du massacre de milliers de ses opposants et de l’emprisonnement de plusieurs dizaines de milliers d’autres depuis le coup d’État et donc meilleur ennemi arabe de Hamas, ose se poser en médiateur est déjà une insulte à l’intelligence et à la dignité humaine. Qu’il insiste à initier une trêve et à en dicter les conditions est le summum de l’ignominie politique.
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Jamal Mimouni est professeur au département de Physique à l'université de Constantine-1 et vice-président de l'Arab Union for Astronomy and Space Sciences.
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