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Sur le vif

Georges Frêche devant la justice

| Jeudi 30 Novembre 2006 à 10:41

           


Jeudi, le président socialiste de la région Languedoc-Roussillon Georges Frêche comparaît devant la justice pour des propos tenus en février à des harkis, alors que la polémique n'est pas retombée après ses déclarations mi-novembre sur le nombre de "blacks" dans l'équipe de France de foot.

Il comparaît devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour "injure envers un groupe de personnes en raison de son appartenance ethnique, raciale ou religieuse". Un "Collectif national Justice pour les Harkis" a appelé ses sympathisants à un rassemblement à l'ouverture du procès.

Le 11 février, lors d'une cérémonie à Montpellier en hommage à un ancien porte-parole de la communauté pied-noire, M. Frêche avait apostrophé des harkis ayant participé le même jour à une manifestation UMP : "Ils (les gaullistes) ont massacré les vôtres en Algérie et vous allez leur lécher les bottes ! Mais vous n'avez rien du tout, vous êtes des sous-hommes, vous n'avez aucun honneur".

Ces propos, pour lesquels il a été mis en examen le 24 mars, avaient suscité un tollé notamment au PS qui, malgré des excuses publiques, avait décidé en mai de l'exclure pour deux ans de la direction du parti.

Pour un autre dérapage verbal - cette fois ses déclarations sur la couleur de peau des footballeurs - il risque l'exclusion du PS, après la décision la semaine dernière du bureau national de saisir la commission des conflits du parti.

Devant la justice, son avocat, Me André Ferran, a indiqué à l'AFP qu'il plaiderait la relaxe de son client, M. Frêche s'étant adressé non pas à une communauté mais à deux individus : M. Frêche "n'a pas attaqué la communauté ou un groupe de harkis, mais seulement deux individus, dans un contexte particulier, venus faire pression pour parler d'appartements ou de villas qu'on ne leur donnait pas", a déclaré l'avocat.

"Quand M. Frêche a su qu'ils s'étaient rendus le matin même à la manifestation de l'UMP à laquelle assistaient des membres du Front national, il leur a reproché d'être allés chez des gens qui ont abandonné leurs pères au massacre des nouveaux gouvernants" en Algérie, a-t-il ajouté.

Le Collectif Justice pour les Harkis s'est pour sa part déclaré "confiant" dans "la Justice de la République" et attend d'elle "qu'elle sanctionne" les propos de M. Frêche et montre "que nul n'est au-dessus de la loi".




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