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Georges W. Bush délesté d’un « fardeau »

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 28 Octobre 2005 à 20:45

La droite de la droite républicaine, ultra conservatrice et très chrétienne, a réussi après de vives attaques et des critiques virulentes, à faire capituler Harriet Miers. La candidate choisie par Georges W. Bush pour siéger à la Cour Suprême, pas assez conservatrice au goût de ses détracteurs, a renoncé hier au poste qui lui était promis. L'aile radicale du parti républicain reprochait entre autres à Harriet Miers sa tiédeur concernant son opposition à l'avortement. Ce retrait affaiblit encore un peu plus le président américain qui doit compter à présent avec ses extrémistes, et avec les démêlés avec la justice de son entourage immédiat.



Un « f ardeau ». Ainsi s'est définie Harriet Miers à l'égard du président américain Georges W. Bush, qui souhaitait la voir siéger à la Cour suprême en remplacement de la juge Sandra Day O'Connor, partie en retraite. Cette dernière, auparavant conseillère juridique à la Maison Blanche, a du renoncer hier au poste auquel l'avait nommée le Président le 3 octobre dernier, et ce sous la pression de la frange la plus radicale de son parti qui ne voulait pas entendre parler de sa nomination, la considérant comme trop tiède sur des sujets sensibles.

Le président américain a quant a lui exprimé son regret ://à cette nouvelle. Il aurait « accepté à contrecoeur sa décision » mais celle-ci démontre selon lui « son profond respect de cet aspect crucial de la séparation constitutionnelle des pouvoirs, et confirme mes profonds respect et admiration pour elle ».

Les critiques avaient débuté par un éditorial paru dans le Washington Post et signé du très conservateur Charles Krauthammer. Le titre du papier était plus qu'explicite puisqu'il enjoignait au président américain : « Retirez cette candidate ». L'auteur y estimait cette potentielle nomination comme « un repli désolant dans la petitesse ». Plusieurs sénateurs républicains faisaient depuis plusieurs semaines pression sur le président afin qu'il retire sa candidate ; lui reprochant de ne pas tenir sa promesse de ne nommer que des conservateurs à la Cour Suprême. Par ailleurs, le président Bush avait refusé de rendre publics des documents confidentiels et internes à la Maison Blanche contenant les avis s'agissant de Mme Miers. «Cela briserait la confidentialité, qui est très importante, leur a-t-il rétorqué. C'est une ligne rouge que je ne veux pas franchir».

Pourtant, le renoncement de Mme Miers au poste de juge à la Cour Suprême devrait plutôt soulager M. Bush, puisque l'affaire prenait de l'ampleur et devenait indémêlable. De plus, entre les démêlés judiciaires de deux de ses très proches dans l'affaire Valerie Plame et la contestation de plus en plus virulente s'agissant de la guerre qu'il mène en Iraq, George W. Bush se trouve sur le plan intérieur en position de faiblesse. L'affaire Valerie Plame, qui a vu celui que tout le monde surnomme le « cerveau » du président, Karl Rove, ainsi que le chef de cabinet du vice président Dick Cheney, accusés d'avoir livré à la presse le nom d'un agent de la CIA couverte par le secret, met actuellement en émoi et préoccupe la Maison Blanche, qui attend aujourd'hui la décision à leur égard du juge Patrick Fitzgerald.