Ici, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. © Capture d’écran BFM TV
Invité sur le plateau de BFM TV mardi 20 octobre, pour parler de la lutte contre le terrorisme et l'islamisme radical après l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a livré un avis très subjectif sur la présence de rayons halal et casher dans les hypermarchés en France. « Ça m’a toujours choqué de rentrer dans un hypermarché de voir un rayon de telle cuisine communautaire. », a-t-il déclaré. Avant de poursuivre : « Je pense que c’est comme ça que le communautarisme commence. » « Moi, j’ai mon opinion. Heureusement que toutes mes opinions ne font pas partie de la loi de la République », a-t-il reconnu.
Le ministre ne s’est toutefois pas indigné de la vente de produits halal ou casher dans les supermarchés à proprement parler, mais sur la présence de rayons dédiés exclusivement à ce type de produits. « Je ne critique par les consommateurs mais ceux qui leur vendent quelque chose. Je comprends très bien que la viande halal soit vendue dans des supermarchés, ce que je regrette, ce sont les rayons. Pourquoi dois-je faire un rayon différent ? J'ai donc le rayon pour les musulmans, le rayon casher, et puis tous les autres... Pourquoi des rayons spécifiques ? », s'interroge-t-il.
Le ministre ne s’est toutefois pas indigné de la vente de produits halal ou casher dans les supermarchés à proprement parler, mais sur la présence de rayons dédiés exclusivement à ce type de produits. « Je ne critique par les consommateurs mais ceux qui leur vendent quelque chose. Je comprends très bien que la viande halal soit vendue dans des supermarchés, ce que je regrette, ce sont les rayons. Pourquoi dois-je faire un rayon différent ? J'ai donc le rayon pour les musulmans, le rayon casher, et puis tous les autres... Pourquoi des rayons spécifiques ? », s'interroge-t-il.
Pour le ministre de l'Intérieur, les chefs d'entreprises agro-alimentaires françaises sont en partie responsables de cette distinction qui est d’après lui, l'une des causes du repli communautaire. « Quand on vend des vêtements communautaires, peut-être qu'on a une petite responsabilité dans le communautarisme. (...) Ce n' est pas parce qu’on a des part de marchés en flattant quelques bas instincts qu’on rend service au bien commun », lance-il.
« Qu’on aille dans un hypermarché casher ou halal pour acheter des produits, chacun peut le faire. Je dis juste que des grandes entreprises françaises qui ont organisé parfois le marketing direct ne s’adressent pas à ce type de population parce qu’elles avaient envie d’offrir tel type de consommation tout à fait respectable, mais parce qu’elles ont envie de gagner de l’argent sur le communautarisme et moi, personnellement, ça me choque. »
Gérald Darmanin a ainsi appelé les dirigeants « à se rendre compte qu'eux aussi peuvent contribuer à la paix publique ». Tous les tenants du capitalisme sont par ailleurs concernés à en croire le ministre : « Permettez-moi de vous dire que si on peut demander des comptes aux hommes politiques, et c’est tout à fait normal, on peut dire au capitalisme qu’il peut être de temps en temps patriote. »
« Qu’on aille dans un hypermarché casher ou halal pour acheter des produits, chacun peut le faire. Je dis juste que des grandes entreprises françaises qui ont organisé parfois le marketing direct ne s’adressent pas à ce type de population parce qu’elles avaient envie d’offrir tel type de consommation tout à fait respectable, mais parce qu’elles ont envie de gagner de l’argent sur le communautarisme et moi, personnellement, ça me choque. »
Gérald Darmanin a ainsi appelé les dirigeants « à se rendre compte qu'eux aussi peuvent contribuer à la paix publique ». Tous les tenants du capitalisme sont par ailleurs concernés à en croire le ministre : « Permettez-moi de vous dire que si on peut demander des comptes aux hommes politiques, et c’est tout à fait normal, on peut dire au capitalisme qu’il peut être de temps en temps patriote. »
Des propos incompris et dénoncés
Ces propos n’ont pas manqué de faire réagir en masse les internautes mais aussi des élus, qui ne comprennent pas le rapport entre halal, casher et terrorisme. L’ancienne ministre et actuelle sénatrice (PS) de l’Oise, Laurence Rossignol, a partagé mercredi 21 octobre, son indignation sur son compte Twitter. « Dans le viseur du ministre de l’Intérieur : les rayons halal, thaï, kasher, indien, asiatique... Sans oublier le rayon bio, ce repère de la cuisine communautaire Amish ! » « La laïcité, ce n'est pas la police des assiettes ! », a réagi, de son côté, le député (LFI) de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière.
Appelé à réagir sur la polémique devant Jean-Jacques Bourdin, Richard Ferrand s'est inscrit en faux contre les propos du ministre de l'Intérieur. « Quand je fais mes courses, je vais au rayon 'produits bretons', parce que je suis breton. Et je vais vers les produits du terroir. Ça ne me choque pas », a déclaré le président de l’Assemblée nationale, rappelant que, dans sa circonscription à Châteaulin, dans le Finistère, « il y a une grande entreprise qui exporte 500 000 tonnes de poulets par an vers l’Arabie saoudite et c’est du poulet halal (en référence au volailler France Poultry, ex-Doux, ndlr). Alors je constate que quand ça permet à des filières entières de vivre, à des entreprises de prospérer, eh bien on considère qu’on s’adapte à la demande du marché, donc ce n’est pas un sujet ».
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