Sur le vif

Ghana : les religions, nécessaires soutiens dans la lutte contre la corruption

Rédigé par Lina Farelli | Jeudi 16 Aout 2018 à 13:15



Dans le classement des pays africains où la corruption est endémique, le Ghana occupe la 13e place. C’est pour dénoncer et tenter de mettre fin à cette pratique que l'ONG Ghana Intergrity Initiative (GII), la section locale de Transparency International, a présenté le projet « Speak Up, Resist and Report Corruption » (« Dénonce, résiste et signale la corruption ») lors d’une conférence de presse donnée mercredi 8 août à Accra.

Cette fois, le GII, a choisi une approche basée sur le morale et la foi en sollicitant le soutien des communautés religieuses du pays contre la corruption.

A la conférence, des représentants religieux du Ghana ont répondu présents : Mgr Charles Palmer Buckle, archevêque de Cape Coast, Cheikh Aremeyaw Shaibu, porte-parole du Grand Imam de Ghana, le révérend Richard Quayson, pasteur d’une église évangélique et membre d'une commission gouvernementale pour les droits humains et la justice administrative.

Richard Quayson, cité par La Croix, a appelé les responsables religieux à « prendre position afin qu’ils enseignent à leurs fidèles qu’ils ont tous une responsabilité au sein de la société », en évoquant la capacité de la foi à « provoquer un véritable changement intérieur » chez les fidèles.

De son côté, Aremeyaw Shaibu a attiré l’attention de ses auditeurs sur le potentiel « destructeur » de la corruption sur « une nation et son peuple ». Le cheikh n’a pas manqué de rappeler, lors de sa prise de parole, la rupture du lien de confiance entre gouvernants et gouvernés que la corruption pourrait causer.

Choisissant un ton plus accusateur, Mgr Charles Palmer Buckle a rappelé que 90 % de la population ghanéenne sont de confession musulmane et chrétienne, déduisant alors que « chrétiens et musulmans sont donc responsables de 90 % de la corruption dans le pays ». Une forte proportion de la population qui, selon lui, avait « pourtant reçu la lumière de Dieu afin de reconnaître le mal dans la corruption ». C’est sur cette note un peu provocante que l’archevêque a exprimé son désir de « reconfigurer moralement, socialement et culturellement la société ghanéenne ».

L’Union Africaine a désigné 2018 comme l’année de lutte contre la corruption. Comme nombre de pays africains, le Ghana a encore un long chemin à parcourir.