Depuis quelques jours, les gilets jaunes suscitent l’intérêt de toute une nation, des politiques et des télévisions. L’intérêt est d’autant plus grand que la forme de mobilisation est inédite, désorganisée, sans leader identifiable ou identifié, suscitant peu de récupération politique, et ancré à une certaine distance des traditionnels corps intermédiaires qu’ont été les syndicats et les associations.
Les sondages sont unanimes : 75 % des Français soutiennent le mouvement des gilets jaunes. Alors qu’ils sont moins de 5 % des journalistes, des élites, des intellectuels et des politiciens à en faire de même, qu’est-ce qui explique cette nouvelle rupture entre deux France ?
Je crois profondément que l’on peut comprendre la mobilisation des gilets jaunes tout en étant écolo, libéral ou même socialiste, sans appartenir à la classe moyenne et sans même posséder ou vouloir posséder une voiture.
➔ On peut être libéral et comprendre les gilets jaunes car le libéralisme a trahi son idéal de départ. La liberté économique instituant des plus forts et des plus fragiles reposait alors sur la responsabilité des plus robustes de protéger les plus vulnérables. Or les vingt dernières années n’ont cessé de montrer une rémunération irresponsable et illimitée du capital aux dépens du travail et de l’action sociale.
➔ On peut être écolo et comprendre les gilets jaunes car l’écologie n’a aucun sens si la planète est préservée mais qu’il n’y a plus personne pour vivre dedans. La taxe sur le carburant pourrait être appliqué aux entreprises qui en vendent comme aux entreprises qui en achètent et qui en sont exonérées comme les compagnies aériennes. Ainsi les moins aisés n’assumeraient pas seuls les coûts de la responsabilité environnementale.
➔ On peut être socialiste et comprendre les gilets jaunes car les taxes et l’impôt, sur lesquels repose le contrat social, doivent être juste. Or les taxes pour les plus riches, comme l’ISF, disparaissent au moment où les plus pauvres contraints d’utiliser un véhicule loin des centres-villes seront condamnés à payer plus cher leur carburant.
Ainsi, soyons clairs, la réponse des gilets verts appelant à maintenir les taxes pour l’environnement n’est crédible que dans une totale prise en compte des impératifs de justice sociale.
Jean Jaurès disait en son temps : « La République est laïque et sociale, mais elle saura rester laïque si elle sait rester sociale. » Emmanuel Macron doit comprendre maintenant : « La République est environnementale et sociale, mais elle saura rester environnementale si elle sait rester sociale. »
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Chronique publiée en partenariat avec RCF et Médiapart
Les sondages sont unanimes : 75 % des Français soutiennent le mouvement des gilets jaunes. Alors qu’ils sont moins de 5 % des journalistes, des élites, des intellectuels et des politiciens à en faire de même, qu’est-ce qui explique cette nouvelle rupture entre deux France ?
Je crois profondément que l’on peut comprendre la mobilisation des gilets jaunes tout en étant écolo, libéral ou même socialiste, sans appartenir à la classe moyenne et sans même posséder ou vouloir posséder une voiture.
➔ On peut être libéral et comprendre les gilets jaunes car le libéralisme a trahi son idéal de départ. La liberté économique instituant des plus forts et des plus fragiles reposait alors sur la responsabilité des plus robustes de protéger les plus vulnérables. Or les vingt dernières années n’ont cessé de montrer une rémunération irresponsable et illimitée du capital aux dépens du travail et de l’action sociale.
➔ On peut être écolo et comprendre les gilets jaunes car l’écologie n’a aucun sens si la planète est préservée mais qu’il n’y a plus personne pour vivre dedans. La taxe sur le carburant pourrait être appliqué aux entreprises qui en vendent comme aux entreprises qui en achètent et qui en sont exonérées comme les compagnies aériennes. Ainsi les moins aisés n’assumeraient pas seuls les coûts de la responsabilité environnementale.
➔ On peut être socialiste et comprendre les gilets jaunes car les taxes et l’impôt, sur lesquels repose le contrat social, doivent être juste. Or les taxes pour les plus riches, comme l’ISF, disparaissent au moment où les plus pauvres contraints d’utiliser un véhicule loin des centres-villes seront condamnés à payer plus cher leur carburant.
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Chronique publiée en partenariat avec RCF et Médiapart
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