Les musulmans ont été la cible de près de la moitié des crimes haineux motivés par l’intolérance religieuse, selon le ministère de l’Intérieur britannique, qui a publié les dernières statistiques officielles en la matière au cours du mois d’octobre.
Les services de police d’Angleterre et d’Ecosse ont enregistré 124 091 crimes de haine jusqu’en mars 2021, en progression de 9 % en un an. Selon le ministère de l’Intérieur, « l'augmentation du nombre de crimes haineux enregistrés par la police au cours des dernières années est due aux progrès dans l'enregistrement des crimes et à une meilleure identification de ce qui constitue un crime haineux ».
Trois quarts d’entre eux (85 268) sont des crimes ciblant la race ou l’origine ethnique, avec une progression entre mars 2020 et mars 2021 de 12 %. Les crimes haineux ciblant la religion ont, pour leur part, baissé de 18 %, représentant 5 627 des crimes haineux déclarés. Les musulmans sont le groupe religieux le plus touché avec 2 703 actes antimusulmans enregistrés (45 %), suivis des juifs avec 1 300 crimes recensés à leur encontre (22 %). Des données qui inquiètent les organisations antiracistes, musulmanes en particulier, toujours décidées à mobiliser les pouvoirs publics à mieux lutter contre l’islamophobie.
C’est dans ce contexte que le « Mois de la sensibilisation contre l’islamophobie » (IAM) fait son retour en Grande-Bretagne. Cette campagne, qui a lieu chaque année au mois de novembre, est portée depuis 2012 par plusieurs organisations musulmanes britanniques, parmi lesquelles MEND (Muslim Engagement and Development), dans le but de « déconstruire et remettre en cause les stéréotypes sur l'islam et les musulmans » qui font le lit de crimes haineux. Dans ce cadre, un travail de co-construction est engagé avec les services de police, les élus locaux, les députés, les journalistes, les médias, les mosquées, les universités, les écoles, les enseignants, les organisations communautaires et bien d’autres afin de « sensibiliser à la menace de l'islamophobie et encourager un meilleur signalement des incidents à la police », lit-on sur le site officiel de la campagne.
Les services de police d’Angleterre et d’Ecosse ont enregistré 124 091 crimes de haine jusqu’en mars 2021, en progression de 9 % en un an. Selon le ministère de l’Intérieur, « l'augmentation du nombre de crimes haineux enregistrés par la police au cours des dernières années est due aux progrès dans l'enregistrement des crimes et à une meilleure identification de ce qui constitue un crime haineux ».
Trois quarts d’entre eux (85 268) sont des crimes ciblant la race ou l’origine ethnique, avec une progression entre mars 2020 et mars 2021 de 12 %. Les crimes haineux ciblant la religion ont, pour leur part, baissé de 18 %, représentant 5 627 des crimes haineux déclarés. Les musulmans sont le groupe religieux le plus touché avec 2 703 actes antimusulmans enregistrés (45 %), suivis des juifs avec 1 300 crimes recensés à leur encontre (22 %). Des données qui inquiètent les organisations antiracistes, musulmanes en particulier, toujours décidées à mobiliser les pouvoirs publics à mieux lutter contre l’islamophobie.
C’est dans ce contexte que le « Mois de la sensibilisation contre l’islamophobie » (IAM) fait son retour en Grande-Bretagne. Cette campagne, qui a lieu chaque année au mois de novembre, est portée depuis 2012 par plusieurs organisations musulmanes britanniques, parmi lesquelles MEND (Muslim Engagement and Development), dans le but de « déconstruire et remettre en cause les stéréotypes sur l'islam et les musulmans » qui font le lit de crimes haineux. Dans ce cadre, un travail de co-construction est engagé avec les services de police, les élus locaux, les députés, les journalistes, les médias, les mosquées, les universités, les écoles, les enseignants, les organisations communautaires et bien d’autres afin de « sensibiliser à la menace de l'islamophobie et encourager un meilleur signalement des incidents à la police », lit-on sur le site officiel de la campagne.
La France citée en mauvais élève dans la lutte contre l’islamophobie
Tout au long du mois, conférences, manifestations et divers événements sont organisés. Les initiateurs de la campagne ont également appelé les imams à consacrer leur sermon (khotba) du vendredi 19 novembre à la cause de la lutte contre l’islamophobie. Un discours a même été préparé par les initiateurs d'IAM à l'attention des prédicateurs qui souhaitent participer à cette opération. Et le ton se veut offensif.
« L'islamophobie se manifeste de plusieurs manières, qu'il s'agisse de ridiculiser notre religion, d'inciter à la haine envers l'islam et les musulmans ou, dans le pire des cas, d'attaquer physiquement les musulmans. Ce qui nous inquiète, c'est que ces attaques semblent être en augmentation et deviennent de plus en plus courantes. Ce qui est encore plus préoccupant, c'est la façon dont l'islamophobie s'est enracinée et institutionnalisée au sein de certains médias et même du gouvernement », peut-on lire du texte dont Saphirnews a pris connaissance.
La France y est explicitement citée comme l’exemple à ne pas suivre en matière de lutte contre ladite islamophobie en ces termes : « Il suffit de regarder du côté de la France pour voir ce qui se passe lorsque le gouvernement commence à diriger son islamophobie au travers des changements de règles et de législation. » « Plus tôt cette année, ils ont adopté un projet de loi visant à renforcer la surveillance gouvernementale des mosquées et visant à renforcer la surveillance gouvernementale des mosquées et à restreindre davantage les libertés religieuses (en référence à la loi contre le séparatisme, adoptée en juillet dernier, ndlr). C'est une situation extrêmement préoccupante et c’est ce qui pourrait arriver à l'avenir dans ce pays », entend-t-on prévenir. Outre-Manche, mais aussi outre-Atlantique, le combat contre « le séparatisme islamiste » tel qu'il est mené en France fait l'objet de nombreuses et lourdes critiques au sein des communautés musulmanes et au-delà, dégradant ainsi l'image de l'Hexagone.
« L'islamophobie se manifeste de plusieurs manières, qu'il s'agisse de ridiculiser notre religion, d'inciter à la haine envers l'islam et les musulmans ou, dans le pire des cas, d'attaquer physiquement les musulmans. Ce qui nous inquiète, c'est que ces attaques semblent être en augmentation et deviennent de plus en plus courantes. Ce qui est encore plus préoccupant, c'est la façon dont l'islamophobie s'est enracinée et institutionnalisée au sein de certains médias et même du gouvernement », peut-on lire du texte dont Saphirnews a pris connaissance.
La France y est explicitement citée comme l’exemple à ne pas suivre en matière de lutte contre ladite islamophobie en ces termes : « Il suffit de regarder du côté de la France pour voir ce qui se passe lorsque le gouvernement commence à diriger son islamophobie au travers des changements de règles et de législation. » « Plus tôt cette année, ils ont adopté un projet de loi visant à renforcer la surveillance gouvernementale des mosquées et visant à renforcer la surveillance gouvernementale des mosquées et à restreindre davantage les libertés religieuses (en référence à la loi contre le séparatisme, adoptée en juillet dernier, ndlr). C'est une situation extrêmement préoccupante et c’est ce qui pourrait arriver à l'avenir dans ce pays », entend-t-on prévenir. Outre-Manche, mais aussi outre-Atlantique, le combat contre « le séparatisme islamiste » tel qu'il est mené en France fait l'objet de nombreuses et lourdes critiques au sein des communautés musulmanes et au-delà, dégradant ainsi l'image de l'Hexagone.
L’islamophobie, « l’affaire de la société » qui mérite l’engagement de tous
Le sermon se présente aussi comme « un rappel que nous ne devons pas rester les bras croisés et ignorer les problèmes auxquels notre communauté est confrontée. Ou fermer les yeux dans l'espoir que cela ne nous affectera pas directement. Ou avoir l'attitude de ne nous soucier que de nous-mêmes et de notre foi individuel. Si telle est notre attitude, alors nous sommes sûrement voués à l'échec en tant que communauté ».
« Notre religion nous encourage à travailler pour le bénéfice mutuel de tous et à ne pas nous mettre la tête dans le sable, en espérant que d'autres s'impliqueront en notre nom », lit-on encore. « Ne rien faire n’est pas une option. » Alors à quelles actions les musulmans sont-ils appelés à participer ? Ils sont encouragés à porter plainte à chaque fois qu’un crime haineux les visant est commis, à sensibiliser leur entourage non-musulman au fait que « l’islamophobie est un problème pour l’ensemble de la société, et non pas uniquement des musulmans » et à soutenir les organisations de lutte contre l’islamophobie au travers d’un engagement bénévole et/ou financier.
« Notre religion nous encourage à travailler pour le bénéfice mutuel de tous et à ne pas nous mettre la tête dans le sable, en espérant que d'autres s'impliqueront en notre nom », lit-on encore. « Ne rien faire n’est pas une option. » Alors à quelles actions les musulmans sont-ils appelés à participer ? Ils sont encouragés à porter plainte à chaque fois qu’un crime haineux les visant est commis, à sensibiliser leur entourage non-musulman au fait que « l’islamophobie est un problème pour l’ensemble de la société, et non pas uniquement des musulmans » et à soutenir les organisations de lutte contre l’islamophobie au travers d’un engagement bénévole et/ou financier.
Le député Afzal Khan
Le gouvernement appelé à ses responsabilités
En parallèle, les organisations musulmanes dont le Conseil musulman de Grande-Bretagne (MCB) sont toujours mobilisées à voir la définition de l’islamophobie, portée par un groupe parlementaire multipartite (APPG) depuis décembre 2018, adopter par le gouvernement britannique. Celle-ci, rejetée à ce jour par le Parti conservateur au pouvoir, est définie en ces termes : « L’islamophobie est enracinée dans le racisme et en constitue une forme qui cible les expressions de ce qui est musulman ou de ce qui est perçu comme étant musulman. »
En signe de reconnaissance du Mois de la sensibilisation à l'islamophobie, « les députés de tous bords se réuniront pour la première fois dans le cadre d’un débat dans le palais de Westminster (le siège du Parlement britannique, ndlr) pour enrayer une fois pour toute l'islamophobie. Il est maintenant temps pour le gouvernement d'agir et d'adopter des changements significatifs pour protéger nos communautés à la fois en ligne et hors ligne », plaide dans une tribune Afzal Khan, député du Parti travailliste et organisateur du débat. Il figure également parmi les premiers soutiens du travail engagé par l’APPG, avec le maire de Londres Sadiq Khan.
« Comment la communauté musulmane peut-elle faire confiance au gouvernement conservateur pour s'attaquer à cette haine, si elle ne sait même pas la nommer ? », appuie-t-il, exhortant l’exécutif à « amorcer un changement radical dans son approche de cette question en reconnaissant et en adoptant la définition de l'islamophobie formulée par l’APPG ». Avant de conclure : « Il est temps que le gouvernement change de comportement et saisisse cette opportunité à deux mains. Après tout, en tant que représentants politiques, il est de notre responsabilité de protéger toutes les communautés, quelle que soit leur race ou leur religion. »
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« Comment la communauté musulmane peut-elle faire confiance au gouvernement conservateur pour s'attaquer à cette haine, si elle ne sait même pas la nommer ? », appuie-t-il, exhortant l’exécutif à « amorcer un changement radical dans son approche de cette question en reconnaissant et en adoptant la définition de l'islamophobie formulée par l’APPG ». Avant de conclure : « Il est temps que le gouvernement change de comportement et saisisse cette opportunité à deux mains. Après tout, en tant que représentants politiques, il est de notre responsabilité de protéger toutes les communautés, quelle que soit leur race ou leur religion. »
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