Sur le vif

Guerre en Ukraine : Robert Ménard plaide « coupable » pour son traitement passé des réfugiés musulmans

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 11 Mars 2022 à 15:00



Alors que les témoignages de solidarité vis-à-vis des réfugiés ukrainiens sont très forts en France et en Europe depuis le début de l’invasion russe, Robert Ménard a surpris son monde en faisant part de ses regrets pour ses multiples déclarations et actions passées à l’encontre des réfugiés syriens et irakiens.

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« J'ai dit, écrit, publié à Béziers un certain nombre choses par exemple au moment des combats en Syrie, en Irak et l’arrivée des réfugiés chez nous que je regrette, que j'ai honte d’avoir dit et fait parce que moralement, ce n'était pas bien », a indiqué sur LCI, mercredi 9 mars, le maire d’extrême droite de Béziers, qui a parrainé Marine Le Pen pour l'élection présidentielle.

« Il n'y a pas deux sortes de victimes. Il n'y a pas des Européens chrétiens qu'il faudrait défendre et des gens au Moyen-Orient, musulmans, qu'on aurait eu raison de ne pas accepter chez nous », a ajouté l’ancien dirigeant de Reporters sans frontières (RSF). « Cette attitude-là, c'est une faute, et je me l'applique. (…) Ce deux poids deux mesures n'est pas glorieux pour nous et pour moi. »

Robert Ménard a également fait son mea culpa sur Public Sénat jeudi 10 mars : « Quand il y a eu la crise en Syrie, j’ai fait des déclarations, le journal municipal a fait des Unes, des affiches... que je ne referais plus. Pour tout vous dire, que j’ai honte d'avoir faites. »

De telles paroles sont bienvenues dans le champ politique. Mais sont-ce des regrets sincères ou des déclarations qui s’inscrivent dans la stratégie de « dédiabolidation » lancée par le Rassemblement national sous Marine Le Pen, aujourd'hui mise à mal par la candidature d'Eric Zemmour ?

« Un responsable politique devrait être précisément responsable de ses actes devant les citoyens. Cela n’implique pas simplement de savoir reconnaître ses torts, mais aussi d’être capable d’en tirer toutes les conséquences », estime le chroniqueur Clément Viktorovitch sur France Info. « Robert Ménard continue de soutenir Marine Le Pen alors qu’il a qualifié l’une de ses positions de "faute" et de "honte". Au-delà, il exploite cette occasion pour attaquer un concurrent. Voilà, a minima, une forme très inachevée de mea culpa. »