On connaît depuis le 1er août denier les nouveaux chiffres du chômage. Le Bureau international du travail (BIT) a publié les chiffres pour la France et ceux-ci révèlent que le chômage a augmenté de 1,1% en juin et de 6,3% sur un an. Malgré une augmentation qui n’épargne personne, le gouvernement campe sur ses positions.
Mauvaise nouvelle pour le gouvernement
Le gouvernement qui, depuis le début de l‘année, a dû faire face à de nombreux conflits sociaux (retraites, décentralisations…) qui ont soulevé d’importants mouvements de grève, n’est pas au bout de ses peines. Les derniers chiffres du chômage publiés le vendredi 1er août montrent une progression de 1,1% par rapport au mois de mai et cela constitue une mauvaise nouvelle pour le gouvernement. Cette hausse est d’autant plus inquiétante qu’elle n’épargne personne. Les jeunes de moins de 25 ans au chômage sont en hausse de 6,5% sur un an, les adultes jusqu’à 50 ans de 7% et les plus de 50 ans de 3,4%.
Cette hausse peut s’expliquer notamment par le climat d’incertitude qui règne depuis le début de l’année et qui fait que les entreprises ont eu beaucoup recours à l’emploi précaire comme variable d’ajustement. Autrement dit, à travers cette vague massive d’inscriptions à l’ANPE s’est exprimée la fin des CDD (+15,2% sur un mois) ainsi que la fin des missions d’intérims (+4,8% sur un an). Un autre facteur inquiétant est celui des licenciements pour motifs personnels desquels ont résulté plus de 47 000 suppressions d’emplois en juin.
Plans sociaux à l’horizon de la rentrée
Le nombre de licenciements économiques a augmenté de 17,7% au mois de juin et les prévisions pour la conjoncture ne laissent guère d’espoirs car elles ne prévoient pas de reprise avant le second semestre 2004. Plusieurs entreprises ont déjà annoncé des plans sociaux pour la rentrée. Ainsi Schneider a fait savoir que près de 2000 emplois seraient supprimés entre 2003 et 2004 et Alstom compte en supprimer autant. Et la liste des groupes qui vont continuer à réduire leurs effectifs est longue.
Mais c’est la situation des PME qui est la plus préoccupante puisque celles-ci génèrent plus de 90% des suppressions d’emplois.
Le gouvernement reste sur ses positions
Le chômage qui augmente continuellement depuis 2002 ne pousse pourtant pas le gouvernement à revoir sa politique. Au contraire, il campe sur ses positions qui s'expriment dans des mesures dites 'actives', telles que les contrats jeunes dans le privé et les Civis dans le public, pour contenir le chômage des moins de 25 ans. D’autre part, il s’est résolu à financer un même volume d’emplois aidés qu’en 2002, soit 240 000.
Pour J.P.Raffarin, la vraie politique de l’emploi réside dans des politiques structurelles : allégement des 35 heures, gèle de la loi de modernisation…, en d’autres termes une politique de l’offre qui est censée stimuler l’investissement des partons.
Il ne faudrait pourtant pas oublier que la consommation des ménages reste un déterminant important de la croissance car une augmentation durable de la demande implique nécessairement de nouveaux investissements et donc de nouveaux emplois. Cependant, le pouvoir d’achats des ménages s’est sérieusement dégradé et les français, qui sont de plus en plus inquiets, risquent d’accroître leur épargne qui reste à des niveaux élevés.
Entre une politique d’offre et une politique de demande, reste à savoir laquelle permet un ajustement plus rapide.