Economie

Hajj 2016 : les travaux de La Mecque au point mort

Rédigé par | Jeudi 18 Aout 2016 à 09:00



La Makkah Royal Clock Tower, quatrième plus haute tour du monde, avait été construite par le géant du BTP Binladen, aujourd'hui mis à l'amende et exclu des appels d'offres du marché public saoudien à la suite de l'effondrement d'une grue, à La Mecque, en septembre 2015.
Le roi Abdullah d’Arabie Saoudite annonçait, le 20 août 2011, des travaux d’agrandissement de la Grande Mosquée de La Mecque pour faire face au nombre croissant de pèlerins, et répondre aux problématiques sécuritaires et sanitaires du pèlerinage. En l’an 638, les travaux du calife ‘Umar ibn al-Khattâb ont permis à Masjid al-Haram d’atteindre la superficie de 560 m², aujourd’hui elle couvre une surface de 320 000 m².

Le géant du BTP Binladen, en charge de la plupart des travaux publics saoudiens, s’est vu confier la tâche d’ajouter 400 000 m² supplémentaires, afin d’accueillir plus de 2,2 millions de pèlerins au même moment. Le projet pharaonique comprenait la construction d’un bâtiment de 6 étages pour la prière, 680 escalators, 24 ascenseurs pour les personnes à mobilité réduite ainsi que 21 000 toilettes et autres lieux d’ablutions.

Effondrement des revenus du pétrole

La nouvelle version de Masjid al-Haram devait être livrée à l’occasion du mois de ramadan 2016, mais les travaux sont loin d’être finis.

Les ambitions du royaume saoudien se sont heurtées à deux catastrophes d’envergure au cours de la fin de l’année 2015. En premier lieu, le tragique accident du 11 septembre, lorsqu’une grue du chantier de la Grande Mosquée de La Mecque s’est effondrée, entrainant la mort de 109 personnes et blessant 400 autres. Binladen Group a été aussitôt sanctionné par une mise à l’écart de tous les appels d’offres pour des chantiers publics.

La deuxième catastrophe est l’effondrement, cette fois, des revenus du pétrole. Le royaume saoudien a pris la décision d’opérer d’importantes coupes budgétaires. Le groupe de BTP a été contraint, début mai, de licencier 38 % de ses travailleurs étrangers, dont la plupart n’ont pas été payé durant les 6 derniers mois.

Sans ouvriers ni argent, le chantier de la Grande Mosquée est aujourd’hui à l’arrêt. L’État saoudien et les entreprises de bâtiment se rejettent mutuellement la faute et communiquent très peu sur l’avancée des travaux. Une gestion qui ne rassure pas les agences de voyages en charge d’organiser la venue des pèlerins.

La rénovation avait en effet pour but de répondre aux problèmes de circulation à proximité des Lieux saints. Un an après le décès de plus de 2 000 personnes lors d’une bousculade à Mina, près de La Mecque, la question de la sécurité des fidèles reste entière.