Rencontres, déceptions, émerveillement, épreuves… Les souvenirs des pèlerins de La Mecque se bousculent et ne se ressemblent pas. A chacun son Hajj.
Le pèlerinage à La Mecque est un concentré de sentiments extrêmement forts et paradoxaux. « Je me souviens d’un mélange de sentiments multiples : joie, excitation mais aussi beaucoup d’appréhension et même de crainte de revenir “inchangée” », raconte Fatima, 47 ans, assistante de direction, qui a accompli son hajj avec ses parents en 1996, alors qu’elle était âgée de 30 ans.
État de grâce
« Nous avions commencé notre pérégrination par Médine », continue Fatima. « Dans la mosquée du Prophète, on prie bien sûr, mais on s’y ressource. J’avais la nette impression de retrouvailles avec moi-même, avec mes parents et, chose extraordinaire, avec le Prophète Muhammad à des siècles de séparation. Je me sentais vraiment privilégiée. »
Cet état de grâce, c’est à la station d’Arafat que le ressent Samia, conseillère bancaire de 32 ans, en pèlerinage en 2010. Pourtant, les conditions n’y sont, ce jour-là, pas des plus propices. En effet, « sous une chaleur caniculaire nous étions entassées sous une tente », relate-t-elle.
« La promiscuité empêchait toute intimité propice au recueillement. Après la prière de l’après-midi, je décidai de sortir sur la grande esplanade longeant le camp des tentes. À ma grande surprise, des centaines de personnes s’y tenaient debout. Nous avions eu la même idée de trouver un endroit paisible pour nous recueillir. » « L’émotion m’envahit. Plus je faisais d’invocations, plus mes jambes défaillaient. Les larmes coulaient. Je dus m’asseoir pour ne pas m’évanouir. »
Cet état de grâce, c’est à la station d’Arafat que le ressent Samia, conseillère bancaire de 32 ans, en pèlerinage en 2010. Pourtant, les conditions n’y sont, ce jour-là, pas des plus propices. En effet, « sous une chaleur caniculaire nous étions entassées sous une tente », relate-t-elle.
« La promiscuité empêchait toute intimité propice au recueillement. Après la prière de l’après-midi, je décidai de sortir sur la grande esplanade longeant le camp des tentes. À ma grande surprise, des centaines de personnes s’y tenaient debout. Nous avions eu la même idée de trouver un endroit paisible pour nous recueillir. » « L’émotion m’envahit. Plus je faisais d’invocations, plus mes jambes défaillaient. Les larmes coulaient. Je dus m’asseoir pour ne pas m’évanouir. »
Rencontres
Lieu de rendez-vous annuel mondial, le hajj est un lieu propice à la rencontre, fortuite ou pas. Pour Fatima, son pèlerinage aura été l’occasion d’une « amitié profonde avec Yasmina, pèlerine de l’île de La Réunion », avec qui elle est restée « amie depuis 1996 ».
Pour Samia, la rencontre a eu lieu un soir, le jour de l’Aïd, sous un orage violent. « Tous les détritus entassés depuis cinq jours étaient détrempés et se déversaient dans les allées de Mina. À mon arrivée au camp de Mina, je me rendis aux toilettes. Elles étaient inondées. Je fis demi-tour », se souvient la jeune femme.
« C’est alors qu’une vieille dame aveugle me prit la main et me demanda de l’accompagner aux toilettes. Comment pouvais-je lui refuser mon aide ? Je l’accompagnais donc. Ses pieds chaussés de tongs trempaient dans cette eau immonde qu’elle ne pouvait voir. Elle me demanda d’où je venais. Je lui ai dit de Paris mais que mon papa était Marocain. Elle aussi était du Maroc, de Taza plus précisément. Là, je n’ai pu retenir mes larmes : mon père est aussi de Taza », évoque Samia. « Le bon Dieu nous avait fait nous rencontrer pour me forcer à me rendre compte des bienfaits qu’Il m’accordait dans ma vie quotidienne. »
Pour Samia, la rencontre a eu lieu un soir, le jour de l’Aïd, sous un orage violent. « Tous les détritus entassés depuis cinq jours étaient détrempés et se déversaient dans les allées de Mina. À mon arrivée au camp de Mina, je me rendis aux toilettes. Elles étaient inondées. Je fis demi-tour », se souvient la jeune femme.
« C’est alors qu’une vieille dame aveugle me prit la main et me demanda de l’accompagner aux toilettes. Comment pouvais-je lui refuser mon aide ? Je l’accompagnais donc. Ses pieds chaussés de tongs trempaient dans cette eau immonde qu’elle ne pouvait voir. Elle me demanda d’où je venais. Je lui ai dit de Paris mais que mon papa était Marocain. Elle aussi était du Maroc, de Taza plus précisément. Là, je n’ai pu retenir mes larmes : mon père est aussi de Taza », évoque Samia. « Le bon Dieu nous avait fait nous rencontrer pour me forcer à me rendre compte des bienfaits qu’Il m’accordait dans ma vie quotidienne. »
Épreuves
Mais si les rencontres sont souvent aussi belles qu’inattendues, elles peuvent aussi se révéler décevantes. « Physiquement et nerveusement, le pèlerin est soumis à rudes épreuves », estime Hanène, 35 ans, chargée de projets scientifiques. « Et c’est l’humain dans toute sa “splendeur” qui se révèle : égoïsme, agressivité, irrespect des règles et de l’autre, etc. »
Pour cette jeune femme qui a effectué son hajj en 2008, malheureusement ses « plus beaux souvenirs ne sont pas ceux qui l’ont marquée ».Victime d’organisateurs peu scrupuleux, il lui aura « fallu batailler pour récupérer ce qui (lui) revenait de droit ». « Je pense à cet hôtel situé à 300 m du Haram qui se transforme en appartement insalubre avec sanitaires communs et vue sur une décharge publique », raconte Hanène. « Et quand nos voix s’élèvent pour dire “non” parce qu’on n’a pas signé pour “ça”, on nous réplique que nous avons des goûts de luxe. »
« On finit par nous donner une somme d’argent afin de nous débrouiller pour trouver mieux, poursuit-elle. Ce que nous faisons, non sans difficultés. Ce qui n’est pas le cas de cette cinquantenaire qui a mis toutes ses économies de côté pour ce voyage tant attendu et qui a passé son temps à pleurer dans cet appartement poisseux au lieu de profiter de la Mosquée sacrée », souligne une Hanène amère.
On le voit bien, le hajji peut passer par divers sentiments. L’essentiel étant de prendre le maximum de précautions pour que les meilleurs souvenirs soient les plus nombreux.
Pour cette jeune femme qui a effectué son hajj en 2008, malheureusement ses « plus beaux souvenirs ne sont pas ceux qui l’ont marquée ».Victime d’organisateurs peu scrupuleux, il lui aura « fallu batailler pour récupérer ce qui (lui) revenait de droit ». « Je pense à cet hôtel situé à 300 m du Haram qui se transforme en appartement insalubre avec sanitaires communs et vue sur une décharge publique », raconte Hanène. « Et quand nos voix s’élèvent pour dire “non” parce qu’on n’a pas signé pour “ça”, on nous réplique que nous avons des goûts de luxe. »
« On finit par nous donner une somme d’argent afin de nous débrouiller pour trouver mieux, poursuit-elle. Ce que nous faisons, non sans difficultés. Ce qui n’est pas le cas de cette cinquantenaire qui a mis toutes ses économies de côté pour ce voyage tant attendu et qui a passé son temps à pleurer dans cet appartement poisseux au lieu de profiter de la Mosquée sacrée », souligne une Hanène amère.
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