Nous avons voulu revenir avec lui sur son cheminement spirituel, dans quel contexte celui-ci s’est développé et quelle influence eut son engagement sur ses choix de vie. C'est avec son franc-parler qui lui vaut d’ailleurs son succès qu’il évoque avec nous ce parcours et explique ce qui motive son engagement.
Un contexte familial, un contexte international et une précoce prise de conscience
Lorsqu'on évoque le contexte familial, Hassen Iquioussen nous explique : « À la maison, on pratiquait certains volets, d’autres moins. Le jeûne du mois de Ramadan a toujours été suivi, la prière beaucoup moins... » Néanmoins, les valeurs et l’éthique musulmane ne furent jamais négligées. Le respect des anciens, la pudeur, sont des éléments qui furent transmis très tôt.
Quand on lui demande ce qui peut être qualifié de « tournant » quant à sa prise de conscience et à son engagement, Hassen Iquioussen évoque d’abord un processus endogène, qui est celui de tout être humain normalement constitué lorsqu’il prend conscience et commence à se poser les questions existentielles.
A ces questions auxquelles l’école et la famille apportent des réponses contradictoires éveillent en lui un désir de comprendre : « C’est cette contradiction qui m’a poussé à rechercher les réponses à travers des lectures approfondies. Ces lectures m’ont permis de mieux me réapproprier ma culture d’origine. » Le second élément, il est à chercher dans le contexte international après 1979. Lors de la Révolution iranienne dite « islamique », ce contexte, « hostile », « m’a poussé à prendre la défense de l’islam et des musulmans. Je me suis trouvé dans la situation d’être "l’avocat du diable" ». Pour le prédicateur, le défi à relever était incontournable, « et tout ceci renforce les convictions, ça a réveillé en moi un instinct fort de retour aux sources ».
Quand on lui demande ce qui peut être qualifié de « tournant » quant à sa prise de conscience et à son engagement, Hassen Iquioussen évoque d’abord un processus endogène, qui est celui de tout être humain normalement constitué lorsqu’il prend conscience et commence à se poser les questions existentielles.
A ces questions auxquelles l’école et la famille apportent des réponses contradictoires éveillent en lui un désir de comprendre : « C’est cette contradiction qui m’a poussé à rechercher les réponses à travers des lectures approfondies. Ces lectures m’ont permis de mieux me réapproprier ma culture d’origine. » Le second élément, il est à chercher dans le contexte international après 1979. Lors de la Révolution iranienne dite « islamique », ce contexte, « hostile », « m’a poussé à prendre la défense de l’islam et des musulmans. Je me suis trouvé dans la situation d’être "l’avocat du diable" ». Pour le prédicateur, le défi à relever était incontournable, « et tout ceci renforce les convictions, ça a réveillé en moi un instinct fort de retour aux sources ».
Une formation religieuse en autodidacte, un cursus universitaire brillant interrompu
Lorsqu’on évoque avec Hassen Iquioussen sa formation religieuse, il n’est nullement question d’université islamique ni d’un quelconque cursus théologique : « Mon apprentissage s’est surtout fait à travers mes lectures, beaucoup de lectures ça forge l’esprit critique. Par l’écoute de cassettes également. »
Et puis il évoque avec nostalgie le cheikh Abdelhamid Kichk, un prédicateur de l’époque dont il fut un fervent adepte : « Cet homme avait une verve extraordinaire, une connaissance très éclectique et il parlait de tout sans tabou... » Très vite après, s’en est suivi le travail de da’wa, l’engagement dans la prédication islamique. Ses premiers pas sur le terrain, il les fait avec des étudiants venus de l'étranger, notamment les jeunes organisés au sein de l’AEIF. Ces jeunes-là sont, selon lui, les vrais travailleurs, les pionniers sur ce terrain-là: « J’ai beaucoup appris à leur contact. » Parallèlement à ses études, il s'investit dans l’association islamique de sa ville, la Ligue Islamique du Nord, l'UOIF locale.
Quand on lui demande si son cheminement religieux a encouragé sa quête d'un savoir profane, la réponse est claire : « L’islam pousse à la quête du savoir et plus je m'investissais dans ma religion, plus ma soif d’apprendre s’accroissait. » Son cursus universitaire c’est une licence d’arabe, une maîtrise d’histoire et un troisième cycle universitaire entamé au travers d’un mémoire de DEA entamé mais inachevé du fait du décès de son directeur de recherche. Cette mise en suspens de son travail de recherche le fait réfléchir et il finit par trancher : il décide d’arrêter là ses études et sacrifie une carrière dans la recherche pour l’engagement associatif : « J’ai ressenti ce choix comme une priorité. »
Et puis il évoque avec nostalgie le cheikh Abdelhamid Kichk, un prédicateur de l’époque dont il fut un fervent adepte : « Cet homme avait une verve extraordinaire, une connaissance très éclectique et il parlait de tout sans tabou... » Très vite après, s’en est suivi le travail de da’wa, l’engagement dans la prédication islamique. Ses premiers pas sur le terrain, il les fait avec des étudiants venus de l'étranger, notamment les jeunes organisés au sein de l’AEIF. Ces jeunes-là sont, selon lui, les vrais travailleurs, les pionniers sur ce terrain-là: « J’ai beaucoup appris à leur contact. » Parallèlement à ses études, il s'investit dans l’association islamique de sa ville, la Ligue Islamique du Nord, l'UOIF locale.
Quand on lui demande si son cheminement religieux a encouragé sa quête d'un savoir profane, la réponse est claire : « L’islam pousse à la quête du savoir et plus je m'investissais dans ma religion, plus ma soif d’apprendre s’accroissait. » Son cursus universitaire c’est une licence d’arabe, une maîtrise d’histoire et un troisième cycle universitaire entamé au travers d’un mémoire de DEA entamé mais inachevé du fait du décès de son directeur de recherche. Cette mise en suspens de son travail de recherche le fait réfléchir et il finit par trancher : il décide d’arrêter là ses études et sacrifie une carrière dans la recherche pour l’engagement associatif : « J’ai ressenti ce choix comme une priorité. »
Le choix de la prédication, pour un islam engagé
L’engagement associatif pour Hassen Iquioussen incluait bien évidemment une propagation du savoir qu’il avait acquis. Il a compris l’islam comme un facteur englobant tous les domaines de la vie, un islam engagé : « J’ai tout de suite compris l’islam comme une force qui doit pouvoir pousser la communauté en avant. »
Il insiste également sur l’effet qu’avait sur lui l’image de l’islam véhiculée par les médias : « Cela nous pousse à agir, il y a tant de personnes qui s’acharnent sur l’islam, pourquoi ne deviendrions nous pas des "boucliers" pour défendre l’islam et les musulmans ? » Ces conférences, il les fait très vite pour un public précis : « J’ai toujours eu le souci de tendre la perche à ces jeunes acculturés, surtout ceux avec qui j’ai
grandis, beaucoup sont désemparés. »
Lorsque l’on évoque avec lui les raisons qui pourraient expliquer le succès qu’il a auprès des jeunes, l’humilité est au rendez-vous : « C’est l’islam qui a du succès, nous ne sommes que des vecteurs du message... » Pour lui, ce qui fait cette ferveur, c’est surtout ces générations de Français musulmans qui découvrent ou redécouvrent leur religion. Ces jeunes-là sont assoiffés avides de connaissances : « Ils veulent renouer avec leurs racines que certains ont voulu leur extirper. »
Pour lui, ces jeunes, pour vivre une citoyenneté sans complexe, doivent pouvoir vivre un équilibre intellectuel et spirituel car « celui qui vit déchiré ne peut qu'être déstabilisé et marginalisé dans cette société ».
Quand on lui demande de résumer en quelques mots le message qu’il entend faire passer auprès d’eux, il le fait dans les termes suivants : « Je leur dis grosso modo, recherchez le savoir, pratiquez avec modération, transmettez avec sagesse et vivez votre religion avec votre époque. » Hassen Iquioussen insiste surtout sur le rôle majeur que tout musulman a à jouer aujourd'hui dans un contexte de diabolisation de l'islam. Un devoir à la fois d'expliquer ce qu'est réellement l'islam, - « Nous devons être des ambassadeurs de cette religion » - et de devenir plus visible, plus présents. « Cette visibilité doit se faire par tous les moyens légaux ! Sur le plan politique, intellectuel, culturel. » Dans ces champs de visibilité prioritaires, il pense particulièrement au rôle primordial que doivent jouer les étudiants musulmans : « La communauté musulmane ne pourra avancer sans une élite ! Aujourd'hui plus que jamais le savoir est un devoir ! » Son franc-parler, son pragmatisme et la lecture réaliste et contextuelle des Textes qu’il propose sont autant d’éléments qui expliquent sans doute cette crédibilité qu’il a acquise auprès des jeunes musulmans.
Il insiste également sur l’effet qu’avait sur lui l’image de l’islam véhiculée par les médias : « Cela nous pousse à agir, il y a tant de personnes qui s’acharnent sur l’islam, pourquoi ne deviendrions nous pas des "boucliers" pour défendre l’islam et les musulmans ? » Ces conférences, il les fait très vite pour un public précis : « J’ai toujours eu le souci de tendre la perche à ces jeunes acculturés, surtout ceux avec qui j’ai
grandis, beaucoup sont désemparés. »
Lorsque l’on évoque avec lui les raisons qui pourraient expliquer le succès qu’il a auprès des jeunes, l’humilité est au rendez-vous : « C’est l’islam qui a du succès, nous ne sommes que des vecteurs du message... » Pour lui, ce qui fait cette ferveur, c’est surtout ces générations de Français musulmans qui découvrent ou redécouvrent leur religion. Ces jeunes-là sont assoiffés avides de connaissances : « Ils veulent renouer avec leurs racines que certains ont voulu leur extirper. »
Pour lui, ces jeunes, pour vivre une citoyenneté sans complexe, doivent pouvoir vivre un équilibre intellectuel et spirituel car « celui qui vit déchiré ne peut qu'être déstabilisé et marginalisé dans cette société ».
Quand on lui demande de résumer en quelques mots le message qu’il entend faire passer auprès d’eux, il le fait dans les termes suivants : « Je leur dis grosso modo, recherchez le savoir, pratiquez avec modération, transmettez avec sagesse et vivez votre religion avec votre époque. » Hassen Iquioussen insiste surtout sur le rôle majeur que tout musulman a à jouer aujourd'hui dans un contexte de diabolisation de l'islam. Un devoir à la fois d'expliquer ce qu'est réellement l'islam, - « Nous devons être des ambassadeurs de cette religion » - et de devenir plus visible, plus présents. « Cette visibilité doit se faire par tous les moyens légaux ! Sur le plan politique, intellectuel, culturel. » Dans ces champs de visibilité prioritaires, il pense particulièrement au rôle primordial que doivent jouer les étudiants musulmans : « La communauté musulmane ne pourra avancer sans une élite ! Aujourd'hui plus que jamais le savoir est un devoir ! » Son franc-parler, son pragmatisme et la lecture réaliste et contextuelle des Textes qu’il propose sont autant d’éléments qui expliquent sans doute cette crédibilité qu’il a acquise auprès des jeunes musulmans.