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Hijab et Decathlon : sport pour tous !

Rédigé par | Mercredi 27 Février 2019 à 15:35



Bien sûr qu’il existe une pseudo-révolution, n’ayant de révolutionnaire que le nom, où le port d’un voile dissimulant la nuque et les cheveux est devenue une obligation exclusive destinée aux femmes. Pourtant, les femmes qui portent un voile dans les sociétés occidentales ne sont confrontées ni aux mollahs ni à ce même patriarcat.

Bien sûr qu’il existe une forme de pression frériste, organisée par des confréries islamistes, qui, depuis des années, ont utilisé la promotion du voile comme outil de l’islam identitaire et politique dans les sociétés occidentales. Pourtant, 25 % des femmes françaises musulmanes seulement portent un voile aujourd’hui, et 64 % aimeraient le faire s’il n’y avait pas de discriminations.

Bien sûr que le voile sur les cheveux, le hijab, peut choquer une certaine idée du féminisme. Pourtant, il n’en demeure pas moins un choix individuel, personnellement consenti, pour celles qui décident de se l’approprier en liberté.

La peur de l'islam ne disparaîtra pas plus avec la fin du voile

Bien sûr que certains quartiers ont imposé une neutralité viriliste de l’espace public. Pourtant, la domination des hommes sur les femmes n’est pas le fait d’une religion plutôt qu’une autre mais elle recouvre bien une certaine universalité en rassemblant peuples et cultures autour des inégalités.

Bien sûr que certaines femmes se battent pour choisir de ne pas porter le voile. Pourtant, certaines femmes se battent aussi pour choisir de le porter parce que choisir est la seule chose qui compte, sans être contrainte, ni interdite, et que cette liberté est garantie par les droits humains à l’article 18 : « Chacune est libre d’avoir une conviction, et d’enchanger, d’exprimer sa conviction religieuse seule ou en commun, en public ou privé. »

Bien sûr qu’une certaine idée de la laïcité paraît incompatible avec la vente légale d’un produit correspondant à certaines options religieuses personnelles. Pourtant, la laïcité ne s’applique qu’à l’État car elle est laneutralité des agents et non pas la neutralisation des individus et qu’elle ne concerne en rien les initiatives libres d’entreprises privées.

Bien sûr que le hijab fait peur, qu’il choque, perturbe, indispose certaines et certains. Mais comme l’homosexualité, le féminisme ou la couleur de peau, ni le racisme, l’homophobie ou le sexisme n’ont un jour échoué en étant combattu par la disparition de ceux sur quoi leurs peurs respectives se projetaient.

Ainsi, la peur de l’islam ne disparaîtra pas plus avec la fin du voile que le racisme n’aurait pu disparaître avec la fin des personnes noires ou que l’homophobie n’aurait pu disparaître avec la fin des personnes homosexuelles.

En attendant des centaines de milliers de femmes ont en France fait le choix libre et indépendant de porter un voile. En échange de ce choix, pourtant protégé par les droits humains et l’idéal républicain, pour faire du sport, elles doivent encore attendre demain.

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Samuel Grzybowski est entrepreneur social et militant associatif. Il est fondateur de Coexister… En savoir plus sur cet auteur