Il y a, en islam, des mots qui résonnent et qui révolutionnent, qui invitent à se réinventer, de réformer, et qui troublent ou installent la sérénité dans nos poitrines…
Ces quelques mots que je vous propose de méditer, d’incarner, accompagnent les croyants depuis des siècles, mais les ont-ils compris ? Peut-être un jour, constitueront-ils un lexique pour l’amour des femmes, un lexique philogyne, simple prolongement de l’attitude prophétique. C’est en effet pour lutter contre les stéréotypes négatifs intégrés dans la Oumma que nous devons mener cette lexico-thérapie, cette redéfinition positive et fidèle à l’esprit de la Révélation, de mots et expressions clés.
Amatullah : les servantes de Dieu, et uniquement de Dieu. C’est ainsi que les croyantes, quelle que soit leur condition, leur religiosité ou leur statut social sont appelées par le Prophète, lui-même se présentant comme esclave de Dieu et néanmoins Messager. Cet attribut empêche quiconque tente d’imposer, de commander, de s’interposer sur celles qui ne s’offrent et ne se confient qu’à leur Seigneur. « N’interdisez pas aux servantes de Dieu, les maisons de Dieu », ordonnait le Prophète.
En d’autres termes, laissez-les développer leur spiritualité, construire leur tissu social, s’épanouir comme elles l’entendent, et vous les verrez vous dépasser… Les faits sont là ! Je témoigne devant Dieu que la majorité des effectifs associatifs est féminin. Présentes pour nourrir les nécessiteux, défendre l’égalité ou plancher sur la science et sa transmission, les femmes conduisent la communauté vers l’arborescence du bonheur par les branches de la foi. Un big respect pour l’association Amatullah, rencontrée en pleine maraude ce week-end !
Bent en-ness : les filles de gens, en signifiant l’attachement de chaque femme à une famille, c’est en considérant notre respect de soi, de notre propre famille. Accepterai-je de faire du mal à une fille de gens braves, toute en refusant d’imaginer ce mal envers ma propre fille ? De nos temps, beaucoup d’hommes développent une sacralité vis-à-vis des femmes de leur entourage, les « hormas », qui n’a d’égal que le mépris envers les autres femmes, les « étrangères ». Car il est facile de juger par l’aspect, le dress-code ou la situation familliale de certaines avec sévérité. Mais par ce simple attribut, les hommes raisonnables tempèrent leur machisme et s’efforcent de respecter d’égale façon toutes les femmes.
« Et respectez l’utérus (s4, v1) : » je ne pense pas très utile de rappeler l’approximation de traductions qui sont également une porte ouverte à la diversité des avis, à condition de fidélité à l’esprit des textes. Al Arham est traduit par le lien privilégié de famille, la matrice dans laquelle l’homme dépose sa semence, le giron utérin qui est réellement le premier foyer de l’être. Le terme que Dieu emploie dans ce verset est un appel à la haute considération envers la femme, et son pouvoir de donner vie, par la permission de Dieu. Par conséquent, c’est une hymne à la sacralité de la femme, autant dans son intimité, que dans sa centralité dans la société, à l’origine de la vie.
« Et soyez justes envers vos femmes (voir s4, v129) : » dans la facilité syntaxique exacerbé par la fantasme polygame, les hommes ont souvent réduit cette ordre à la justice envers plusieurs épouses. C’est très limitatif, mais surtout dangereux. En effet, les femmes dont parle Dieu sont l’épouse, mais aussi la mère, la sœur, la fille, la grand-mère, la belle-mère, la belle-sœur, la voisine, la cousine, la collègue … bref tout l’entourage féminin ! Etre juste selon Dieu, c’est adopté une attention constante, une attitude excellente, car nous sommes les référents masculins qui rassureront et honoreront ces dames. C’est saluer chaleureusement la maman, comme la belle-sœur, embrasser sa fille et sa femme, servir courtoisement sa grand-mère et sa voisine ou encore, défendre l’honneur de sa sœur tout comme la passante.
Mouhsannet, femme « citadelle » (s4, v25) : là aussi, la traduction classique est mise en défaut. En effet, ce terme est traduit par femmes chastes, ce qui est indirectement un jugement des mœurs intimes. Alors que, le terme « hasn » signifie dans le Coran « forteresse, bâtisse solide » (sourate 59, verset 2). Appliquée aux femmes, et par extension, aux hommes, cela signifie des âmes de caractère, solides devant l’adversité, capable de bercer les siens dans la douceur d’un havre de paix, à l’abri des tumultes. Or, toutes les femmes possèdent ces qualités de façon innée et parfaite. Dieu s’est-il trompé en les rendant gardiennes de la plus abouties de ses créatures ? Se dévoient-elles de leur mission, de leur responsabilité ? Non. Car, dans les familles classiques, monoparentales, ou encore au cœur des fratries, ce sont elles qui se battent pour la survie de l’espèce et la transmission des vertus.
Les femmes sont les sœurs des hommes : le prophète a redessiné les relations fraternelles en les élargissant à l’humanité. Dans une parole, un hadith, il a surligné ce lien sincère, désintéressé de soutien entre les gentes féminines et masculines. Car s’il est vrai qu’il subsiste de nombreuses incompréhensions à la source de tant de maux, il n’est pas question d’abroger ce lien « familial ». En effet, en considérant toutes les femmes comme mes sœurs, je saisis la portée de mon attitude, ma courtoisie, et le sens de l’égalité du genre. Nous sommes différents dans l’anatomie, mais nos rêves, nos projets peuvent se ressembler, s’entrecroiser, sans stéréotypes. N’avons-nous pas souvenir du Prophète, père au foyer, alors que sa femme Khadija dirigeait une affaire prospère ? N’y avait-il pas une reine, Balqis, qui, grâce à sa foi et sa grande intelligence, guida son peuple vers l’excellence économique, politique et spirituelle.
Je vous recommande envers les femmes, de la bonté : lors du sermon d’adieu du Saint Prophète, il répéta plusieurs fois cette formule centrale. Ce sermon tenait lieu de feuille de route pour la société des croyants, al jama’a. Mais pourquoi tant d’insistance ? Ne sommes-nous pas les libérateurs des femmes de la jahililiyya, la période pré-islamique ? Cela ne suffit-il pas comme gage historique ? Evidemment non. La bonté s’incarne en chaque croyant à travers sa courtoisie, sa prévenance vis-à-vis des femmes mais aussi la place qu’il leur accorde en société. A l’heure où l’on débat dans certains pays pour autoriser ou non aux femmes la conduite, et qu’il est admis que sa place essentielle est en ses murs, nous réclamons une relecture du féminisme musulman. Quand les hommes sont coupables de la majorité des crimes, accidents de la route ou injustices, quand nous ressentons la présence féminine comme un facteur de stabilité dans un groupe, à condition du respect de la part des hommes, nous ne pouvons qu’encourager la bonté envers les femmes et leur émancipation choisie.
Que le présent transmette aux absents : cette formule clôturait le sermon d’adieu. Mais désormais, notons que les absents le sont par leur manque d’implication et leur léthargie face à leurs défis. Je cite :
- les fils absents, ingrats envers leurs mère, distants depuis qu’ils trouvèrent la chaleur dans les bras de leur femme. « Soyez présents à Dieu, et aux service de votre mère qui vous a tant aimé. » (s46, v15)
- les frères absents : habitués à se servir les premiers et à être servis par leur mère ou leur sœur. Ou furent-ils lorsque leurs sœurs souhaitaient cette présence rassurante, cette jovialité, cet accueil et ce réconfort ?
- les maris absents : convaincus que leur service et désormais assurés par leur femme, loin de l’attitude prophétique témoignée par Aicha, i[« [le Prophète] était au service de sa famille »]i. Où sont les maris compréhensifs, tendres et disponibles ? Les amoureux qui savent combler leur absence par l’attente langoureuse de leur retour…
- les pères absents : ces petites filles, dès leur naissance sont attentives aux stimuli affectifs. Et encore plus venant de leur père. Cet amour paternel est essentiel pour leur développement émotionnel, et fera d’elles des femmes entières.
- les grands-pères absents : le rôle des aïeux, des grands-parents est aussi d’offrir cette compréhension en alternative aux relations parfois tendues avec les parents. Si les jeunes filles retrouvaient cette complicité sans âge, cette douceur, cette consolation, elles s’épanouiraient…
Voici quelques notions issues de ma petite conscience, irriguée par la foi en Dieu et l’amour des femmes. Cela peut sembler utopique, voire excessif, mais, c’est en visant les étoiles que l’on atteint les sommets parait-il… C’est aussi par l’effort et la prise de conscience de chacun que nous y arriverons.
Femmes, aidez-nous à vous défendre, soyez dignes, belles, et vous trouverez votre plénitude parmi vos frères. Hommes, rectifiez courageusement la trajectoire des mentalités, soyez bons et droits, osez revenir à la courtoisie prophétique, vous verrez alors les femmes, vos sœurs, heureuses, et construire un monde nouveau.
Ces quelques mots que je vous propose de méditer, d’incarner, accompagnent les croyants depuis des siècles, mais les ont-ils compris ? Peut-être un jour, constitueront-ils un lexique pour l’amour des femmes, un lexique philogyne, simple prolongement de l’attitude prophétique. C’est en effet pour lutter contre les stéréotypes négatifs intégrés dans la Oumma que nous devons mener cette lexico-thérapie, cette redéfinition positive et fidèle à l’esprit de la Révélation, de mots et expressions clés.
Amatullah : les servantes de Dieu, et uniquement de Dieu. C’est ainsi que les croyantes, quelle que soit leur condition, leur religiosité ou leur statut social sont appelées par le Prophète, lui-même se présentant comme esclave de Dieu et néanmoins Messager. Cet attribut empêche quiconque tente d’imposer, de commander, de s’interposer sur celles qui ne s’offrent et ne se confient qu’à leur Seigneur. « N’interdisez pas aux servantes de Dieu, les maisons de Dieu », ordonnait le Prophète.
En d’autres termes, laissez-les développer leur spiritualité, construire leur tissu social, s’épanouir comme elles l’entendent, et vous les verrez vous dépasser… Les faits sont là ! Je témoigne devant Dieu que la majorité des effectifs associatifs est féminin. Présentes pour nourrir les nécessiteux, défendre l’égalité ou plancher sur la science et sa transmission, les femmes conduisent la communauté vers l’arborescence du bonheur par les branches de la foi. Un big respect pour l’association Amatullah, rencontrée en pleine maraude ce week-end !
Bent en-ness : les filles de gens, en signifiant l’attachement de chaque femme à une famille, c’est en considérant notre respect de soi, de notre propre famille. Accepterai-je de faire du mal à une fille de gens braves, toute en refusant d’imaginer ce mal envers ma propre fille ? De nos temps, beaucoup d’hommes développent une sacralité vis-à-vis des femmes de leur entourage, les « hormas », qui n’a d’égal que le mépris envers les autres femmes, les « étrangères ». Car il est facile de juger par l’aspect, le dress-code ou la situation familliale de certaines avec sévérité. Mais par ce simple attribut, les hommes raisonnables tempèrent leur machisme et s’efforcent de respecter d’égale façon toutes les femmes.
« Et respectez l’utérus (s4, v1) : » je ne pense pas très utile de rappeler l’approximation de traductions qui sont également une porte ouverte à la diversité des avis, à condition de fidélité à l’esprit des textes. Al Arham est traduit par le lien privilégié de famille, la matrice dans laquelle l’homme dépose sa semence, le giron utérin qui est réellement le premier foyer de l’être. Le terme que Dieu emploie dans ce verset est un appel à la haute considération envers la femme, et son pouvoir de donner vie, par la permission de Dieu. Par conséquent, c’est une hymne à la sacralité de la femme, autant dans son intimité, que dans sa centralité dans la société, à l’origine de la vie.
« Et soyez justes envers vos femmes (voir s4, v129) : » dans la facilité syntaxique exacerbé par la fantasme polygame, les hommes ont souvent réduit cette ordre à la justice envers plusieurs épouses. C’est très limitatif, mais surtout dangereux. En effet, les femmes dont parle Dieu sont l’épouse, mais aussi la mère, la sœur, la fille, la grand-mère, la belle-mère, la belle-sœur, la voisine, la cousine, la collègue … bref tout l’entourage féminin ! Etre juste selon Dieu, c’est adopté une attention constante, une attitude excellente, car nous sommes les référents masculins qui rassureront et honoreront ces dames. C’est saluer chaleureusement la maman, comme la belle-sœur, embrasser sa fille et sa femme, servir courtoisement sa grand-mère et sa voisine ou encore, défendre l’honneur de sa sœur tout comme la passante.
Mouhsannet, femme « citadelle » (s4, v25) : là aussi, la traduction classique est mise en défaut. En effet, ce terme est traduit par femmes chastes, ce qui est indirectement un jugement des mœurs intimes. Alors que, le terme « hasn » signifie dans le Coran « forteresse, bâtisse solide » (sourate 59, verset 2). Appliquée aux femmes, et par extension, aux hommes, cela signifie des âmes de caractère, solides devant l’adversité, capable de bercer les siens dans la douceur d’un havre de paix, à l’abri des tumultes. Or, toutes les femmes possèdent ces qualités de façon innée et parfaite. Dieu s’est-il trompé en les rendant gardiennes de la plus abouties de ses créatures ? Se dévoient-elles de leur mission, de leur responsabilité ? Non. Car, dans les familles classiques, monoparentales, ou encore au cœur des fratries, ce sont elles qui se battent pour la survie de l’espèce et la transmission des vertus.
Les femmes sont les sœurs des hommes : le prophète a redessiné les relations fraternelles en les élargissant à l’humanité. Dans une parole, un hadith, il a surligné ce lien sincère, désintéressé de soutien entre les gentes féminines et masculines. Car s’il est vrai qu’il subsiste de nombreuses incompréhensions à la source de tant de maux, il n’est pas question d’abroger ce lien « familial ». En effet, en considérant toutes les femmes comme mes sœurs, je saisis la portée de mon attitude, ma courtoisie, et le sens de l’égalité du genre. Nous sommes différents dans l’anatomie, mais nos rêves, nos projets peuvent se ressembler, s’entrecroiser, sans stéréotypes. N’avons-nous pas souvenir du Prophète, père au foyer, alors que sa femme Khadija dirigeait une affaire prospère ? N’y avait-il pas une reine, Balqis, qui, grâce à sa foi et sa grande intelligence, guida son peuple vers l’excellence économique, politique et spirituelle.
Je vous recommande envers les femmes, de la bonté : lors du sermon d’adieu du Saint Prophète, il répéta plusieurs fois cette formule centrale. Ce sermon tenait lieu de feuille de route pour la société des croyants, al jama’a. Mais pourquoi tant d’insistance ? Ne sommes-nous pas les libérateurs des femmes de la jahililiyya, la période pré-islamique ? Cela ne suffit-il pas comme gage historique ? Evidemment non. La bonté s’incarne en chaque croyant à travers sa courtoisie, sa prévenance vis-à-vis des femmes mais aussi la place qu’il leur accorde en société. A l’heure où l’on débat dans certains pays pour autoriser ou non aux femmes la conduite, et qu’il est admis que sa place essentielle est en ses murs, nous réclamons une relecture du féminisme musulman. Quand les hommes sont coupables de la majorité des crimes, accidents de la route ou injustices, quand nous ressentons la présence féminine comme un facteur de stabilité dans un groupe, à condition du respect de la part des hommes, nous ne pouvons qu’encourager la bonté envers les femmes et leur émancipation choisie.
Que le présent transmette aux absents : cette formule clôturait le sermon d’adieu. Mais désormais, notons que les absents le sont par leur manque d’implication et leur léthargie face à leurs défis. Je cite :
- les fils absents, ingrats envers leurs mère, distants depuis qu’ils trouvèrent la chaleur dans les bras de leur femme. « Soyez présents à Dieu, et aux service de votre mère qui vous a tant aimé. » (s46, v15)
- les frères absents : habitués à se servir les premiers et à être servis par leur mère ou leur sœur. Ou furent-ils lorsque leurs sœurs souhaitaient cette présence rassurante, cette jovialité, cet accueil et ce réconfort ?
- les maris absents : convaincus que leur service et désormais assurés par leur femme, loin de l’attitude prophétique témoignée par Aicha, i[« [le Prophète] était au service de sa famille »]i. Où sont les maris compréhensifs, tendres et disponibles ? Les amoureux qui savent combler leur absence par l’attente langoureuse de leur retour…
- les pères absents : ces petites filles, dès leur naissance sont attentives aux stimuli affectifs. Et encore plus venant de leur père. Cet amour paternel est essentiel pour leur développement émotionnel, et fera d’elles des femmes entières.
- les grands-pères absents : le rôle des aïeux, des grands-parents est aussi d’offrir cette compréhension en alternative aux relations parfois tendues avec les parents. Si les jeunes filles retrouvaient cette complicité sans âge, cette douceur, cette consolation, elles s’épanouiraient…
Voici quelques notions issues de ma petite conscience, irriguée par la foi en Dieu et l’amour des femmes. Cela peut sembler utopique, voire excessif, mais, c’est en visant les étoiles que l’on atteint les sommets parait-il… C’est aussi par l’effort et la prise de conscience de chacun que nous y arriverons.
Femmes, aidez-nous à vous défendre, soyez dignes, belles, et vous trouverez votre plénitude parmi vos frères. Hommes, rectifiez courageusement la trajectoire des mentalités, soyez bons et droits, osez revenir à la courtoisie prophétique, vous verrez alors les femmes, vos sœurs, heureuses, et construire un monde nouveau.
Du même auteur :
Maladie du cœur, de l’esprit et de l’âme : la santé, d’abord !
Le moteur de la foi
Pamphlet contre l’islamophobie
Le ring de la vie
L’eau-raison et l’eau-de-vie
Courir pendant le Ramadan
La marche de la vie
Gagner sa liberté
Un cœur d’or, une volonté de fer, une âme douce
Âmes rebelles : que justice soit faite !
Le parfum de la foi
S’éclairer en Coran continu
Le banquet divin
Dress code de l'être intérieur
L'arbre de la foi
D'une génération à l'autre
L'abeille t'enseigne...
Construis ta vie !
Droit de regard
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