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'Il faut sortir de la victimisation par notre force de proposition et d'action'

Entretien avec Adnan Azzam, président de l'association La France qui marche

Rédigé par Propos reccueillis par Assmaâ Rakho Mom | Vendredi 23 Novembre 2007 à 17:09

Les samedi 24 et dimanche 25 novembre prochains, une marche menée par l'association 'La France qui marche', doit partir de la préfecture de Bobigny, en Seine-Saint-Denis (93) pour arriver à Paris le lendemain. Organisée en partenariat, entre autres, avec Saphirnews.com, la marche, qui en est à sa troisième édition, aura cette année pour thème, "une citoyenneté égale pour tous, par l'insertion professionnelle et l'engagement pour tous". A la veille de l'événement, Saphirnews a choisi de donner la parole à Adnan Azzam, président de l'association organisatrice, afin de revenir avec lui sur les objectifs et finalités de la manifestation.



Saphirnews : Pour cette 3ème édition de la Marche, pourquoi avoir choisi le thème d'une citoyenneté égale pour tous, par l'insertion professionnelle et l'engagement ?

Adnan Azzam, président de l'association La France en marche
Adnan Azzam : Tout d'abord, comme vous le dites, 3e édition, l'égalité des chances est un combat de tous les jours, de tous les temps, par tous les moyens et aujourd'hui avec la percée que nous avons faite il faut continuer à combattre pour l'égalité des chances.
Toutes ces belles paroles doivent être traduites dans la réalité par la pratique. D'une part par l'insertion professionnelle car il n'y a pas d'équilibre social sans travail, ou en laissant des gens au bord de la route et d'autre part par l'engagement citoyen qui se traduit par une responsabilité indispensable de l'homme dans la société, un contrat entre le citoyen et l'Etat.

Quel message souhaitez-vous véhiculer en partant cette année du département de Seine-Saint-Denis (93) pour vous diriger vers Paris ?

A. A. : La Seine Saint Denis est le département qui a probablement le plus d'atouts humains pour devenir un département phare en France dans la prochaine décennie. C'est un véritable creuset de jeunesse d'origines différentes et proche de Paris.
Aujourd'hui, l'image véhiculée par les médias et dans l'esprit des gens est très négative.
C'est par ces évènements démonstratifs qu'il faut frapper l'imaginaire, révolutionner les mentalités. L'homme qui marche est un homme debout, il attire l'attention. Il faut sortir de la victimisation qui a marqué notre combat depuis une trentaine d'années par notre force de proposition et d'action.

A l'approche des élections municipales, cette marche est-elle un moyen de sensibiliser les élus aux difficultés auxquelles fait face la jeunesse française (logement, emplois, pouvoir d'achat, insertion, etc.) ?

A. A. : La période électorale est certes la période la plus propice au dialogue et à la
concertation pour dynamiser, remuer, croiser toutes les idées. Les candidats aux élections doivent être sensibles aux difficultés de ces quartiers. Sans prendre la tournure d'un marchandage, il faut plus que jamais que le vote soit un engagement, un contrat entre les élus et les administrés. D'autre part cette période pré électorale est le moment ou jamais de s'engager en politique.

Enfin, quel rapport avec la Marche des beurs de 1983 ?

A. A. : Toute expérience humaine s'inscrit dans la continuité, qu'elle soit la grande marche de Mao Tse Toung, la marche de Martin Luther King, ou les grandes marches des pèlerins pour arriver à la marche pour l'égalité de 83. Nos expériences se nourrissent et s'inspirent les unes des autres.