Communiqués officiels

Ilan Halimi, le message de l'Union juive française pour la paix

Communiqué

Rédigé par Union juive française pour la paix | Samedi 25 Février 2006 à 02:38



Ilan Halimi : contre tous les racismes, contre toute récupération de la douleur et de l'émotion.


L’assassinat d’Ilan Halimi est un crime barbare et l’UJFP tient à exprimer son émotion et son indignation.

Pour autant, le caractère antisémite de cet acte n’est pas avéré. Le Procureur de la République de Paris a déclaré : « Pendant le week-end, certaines personnes entendues ont pu dire, de manière indirecte, que le choix d’un Juif garantissait le paiement de la rançon. Le juge a donc considéré qu’il y avait éventuellement là un mobile antisémite … ».

Personne ne sait de façon sûre si l’antisémitisme a joué un rôle déterminant dans ce crime et les nombreux précédents, notamment les affaires du RER D ou de la rue Popincourt devraient inciter à la prudence. Il faut laisser l’enquête se poursuivre de façon normale, sans pression.

Pourtant le ministre Sarkozy a immédiatement déclaré qu’on avait trouvé des documents « propalestiniens » et « salafistes » chez le principal suspect. Et la LDJ (Ligue de défense juive, organisation d’extrême droite) s’est une fois de plus livrée en toute impunité à des violences racistes lors du premier rassemblement à la mémoire d’Ilan.

Prompte à réagir cette fois-ci avant même d’avoir une quelconque certitude, la « classe politique » ne réagit pas de la même façon face aux nombreux actes racistes et cette indignation sélective est dangereuse et provocatrice. Y aurait-il des crimes racistes moins importants que d’autres ou moins dignes d’une mobilisation ? Et selon quel critère ?

L’UJFP tient à renouveler son rejet de toutes les formes de racisme, que celui-ci frappe les Arabes, les Noirs, les Roms ou les Juifs. Elle met en garde contre le danger de transformer cet assassinat en une criminalisation d’une partie de la population. Elle invite les médias à faire preuve de prudence avant de propager n’importe quelle rumeur. Elle déplore que certains accréditent d’office la thèse du crime antisémite. Une telle attitude est porteuse d’une logique d’affrontements communautaires. Enfin l’UJFP regrette vivement que certains profitent de l’immense émotion pour entretenir des réflexes de peur et de repli communautariste.

Le 24 février 2006