Société

« Ils sont notre histoire » : l’hommage de Gérald Darmamin aux soldats musulmans morts pour la France

Rédigé par Lina Farelli | Jeudi 30 Juillet 2020 à 11:15

C'est près de Verdun que Gérald Darmamin a rendu, mercredi 29 juillet, un hommage appuyé aux combattants musulmans morts pour la France. « La France, la patrie leur doit une dette éternelle, celle du sang versé et du sacrifice consenti », a affirmé le ministre de l'Intérieur.



Gérald Darmanin s’est rendu, mercredi 29 juillet, au Mémorial de Douaumont, érigé à la mémoire des soldats de la bataille de Verdun de 1916, pour rendre hommage aux soldats musulmans morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale.

Accompagné de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée à la Mémoire et des Anciens combattants auprès de la ministre des armées, et de Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), ou encore de Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, le ministre de l'Intérieur a décrit ces combattants comme « des héros et des repères pour tous les Français, pour notre jeunesse parfois en proie à une perte de sens, pour tous les Français qui pourraient croire qu'ils n'ont pas leur place dans la République ».

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« Une dette éternelle » de la France

« Ils venaient souvent du soleil, celui de l'Algérie, de la Tunisie, du Maroc, mais aussi du Sénégal ou du Mali, en fait des quatre coins du monde, et ils sont morts ici, à Verdun, souvent dans le froid et dans la peur », a affirmé Gérald Darmanin. « Les combattants musulmans ont fait notre histoire, ils sont notre histoire. La France, la patrie leur doit une dette éternelle, celle du sang versé et du sacrifice consenti. »

« La République ne préfère aucune religion, ne combat aucune religion », a également appuyé le ministre, mettant en garde contre « tout dévoiement de l'esprit de la République », un « dévoiement insidieux qui évoque à mot couvert la prétendue incompatibilité qu'il pourrait y avoir entre le fait de croire et d'être républicain ».

« La Nation n'oublie aucun de ses enfants tombés au champ d'honneur. Les combattants musulmans sont des modèles de dévouement et de courage. Ils ont consenti au sacrifice ultime. Ils sont devenus Français par la plus belle des actions, la plus dure aussi, celle du sang versé. Aujourd’hui, ce sacrifice nous engage tous », a-t-il conclu.

« Au moment où les promoteurs de la division et de la haine sont à l’œuvre, il est important que nous célébrions ces symboles de notre unité et de notre cohésion », a déclaré, pour sa part, Mohammed Moussaoui. « Témoins et acteurs de notre passé, ils nous invitent à nous souvenir et à lire ce passé au temps présent. Ils nous invitent à entretenir leur mémoire en continuant à faire vivre les valeurs pour lesquelles ils ont consenti le sacrifice de leur vie. »

Gérald Darmanin rend régulièrement hommage à ces combattants. Il est lui-même le petit-fils d’un tirailleur algérien durant la Seconde Guerre mondiale, par ailleurs harki. « Mon grand-père priait Allah et mon deuxième prénom est Moussa », du prénom de son grand-père maternel, Moussa Ouakid, a-t-il affirmé à l’Assemblée nationale peu après sa prise de fonctions Place Beauvau.

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