'Ce que l'on peut reprocher à Sharon, c'est de manquer d'horizon politique. Je suis le premier à dire qu'on ne terminera pas cette guerre avec le seul volet militaire. Mais, en même temps, le volet militaire était inéluctable', estime Elie Barnavi, ambassadeur d'Israël en France, 'l'erreur la plus importante d'Israël (...), c'est de n'avoir jamais défini, avec la paix et même sans la paix, les objectifs ultimes de notre combat national. Si on avait dit : 'Voilà les frontières vers lesquelles nous tendons, voilà l'objectif stratégique de notre combat, voilà les liens que nous voulons finir par obtenir avec les Palestiniens', tout aurait été différent.
En d’autres termes, il déplore le manque de fermeté de la politique israélienne qui a déja coûté la vie de 2.563 palestiniens en l’espace de deux années. Les événements actuels font penser que l’on a atteint un point de non-retour.
Après la tentative d’élimination politique de chef de l’autorité palestinienne par l’occupation du QG d’Arafat qui a duré 10 jours, Tsahal redouble de violence dans les territoires occupés.
Le sud de la bande de gaza a été hier le théâtre de l’une des incursions les plus meurtrière depuis le début de l’intifada. Des chars israéliens appuyés par des hélicoptères d’assaut sont entrés avant l’aube dans le camp de réfugiés de Khan Younès donnant la mort à 14 palestiniens âgés de 14 à 52 et 110 autres blessés dont 25 dans un état critique.
Un peuple en deuil.
Près de 15000 personnes ont pris part aux funérailles hier dans l’après midi. C’est tout un peuple qui s’est levé pour dénoncer les assauts de Tsahal. Un des principaux conseillers du président de l'Autorité palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a, de son côté, appelé l'ONU à envoyer une force de protection internationale dans les territoires palestiniens : 'Nous demandons également aux dirigeants arabes de se réunir de manière urgente pour évaluer la situation et en particulier les massacres sans fin commis par le gouvernement israélien contre le peuple palestinien.'
Réactions internationales.
Cette flambée de violence intervient alors que le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Javier Solana, effectue une visite dans la région. Ce dernier s'est dit choqué par le nombre des victimes de l'incursion de Khan Younès. 'C'est d'autant plus dramatique au regard des efforts que le peuple palestinien faisait pour sortir du chemin de la violence ces dernières semaines', a-t-il déclaré.L'Union européenne a également condamné le raid israélien et a demandé aux Palestiniens de ne pas répliquer. 'Rien ne peut justifier des actions militaires dirigées sans distinction contre des quartiers civils, qu'ils soient palestiniens ou israéliens', ont affirmé les Quinze dans un communiqué.
Sous couvert d’anonymat un responsable israélien a quant à lui déclaré : «(…) Israël continue d’avoir le droit de se défendre et de combattre les organisations terroristes»
Les responsables palestiniens réclament des réactions et condamnations plus vives de la part de la communauté internationale.