Les menaces des extrémistes hindous se font toujours plus pesantes en Inde à l’égard des musulmans. Plusieurs sites dont le mythique Taj Mahal sont aujourd’hui dans le collimateur de fanatiques sous prétexte qu’ils auraient été bâtis sur des sites sacrés hindous.
La mosquée Gyanvapi, érigée au XVIIe siècle dans l’antique cité de Varanasi, dans l’État de l’Uttar Pradesh, est la plus menacée. Selon des informations de presse, des fouilles ordonnées par un tribunal ont été conduites sur le site du lieu de culte, et auraient mis au jour un « shiva linga », objet de forme phallique, un « signe » du dieu Shiva pour ses adorateurs. « Cela signifie que c’est le site d’un temple », a aussitôt conclu devant la presse Kaushal Kishore, un ministre de l’État issu du BJP, le parti nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi. En conséquence, les hindous devraient pouvoir y prier, a-t-il estimé.
La cour de justice de Varanasi a récemment ordonné l'interdiction aux musulmans d'effectuer leurs ablutions là où la prétendue relique a été trouvée mais la Cour suprême a retoqué, mardi 17 mai, cette décision. Le lieu en question doit être protégé mais sans pour autant empêcher les fidèles de faire leurs rites habituelles, a affirmé la plus haute instance judiciaire indienne.
Les musulmans craignent malgré tout que la mosquée ne subisse le même sort que la mosquée Babri Masjid d’Ayodhya, bâtie au XVIe siècle. Sa destruction en 1992 avait provoqué des émeutes interconfessionnelles sanglantes, causant la mort de plus de 2 000 personnes, en majorité de confession musulmane.
Un tribunal a accepté, jeudi 19 mai, d’examiner l’une des nombreuses requêtes visant à détruire la mosquée Shahi Idgah à Mathura, toujours dans l’Uttar Pradesh, car elle aurait été construite sur le site d’un temple lui-même bâti sur le lieu de naissance du dieu Krishna, selon les hindous.
La mosquée Gyanvapi, érigée au XVIIe siècle dans l’antique cité de Varanasi, dans l’État de l’Uttar Pradesh, est la plus menacée. Selon des informations de presse, des fouilles ordonnées par un tribunal ont été conduites sur le site du lieu de culte, et auraient mis au jour un « shiva linga », objet de forme phallique, un « signe » du dieu Shiva pour ses adorateurs. « Cela signifie que c’est le site d’un temple », a aussitôt conclu devant la presse Kaushal Kishore, un ministre de l’État issu du BJP, le parti nationaliste hindou du Premier ministre Narendra Modi. En conséquence, les hindous devraient pouvoir y prier, a-t-il estimé.
La cour de justice de Varanasi a récemment ordonné l'interdiction aux musulmans d'effectuer leurs ablutions là où la prétendue relique a été trouvée mais la Cour suprême a retoqué, mardi 17 mai, cette décision. Le lieu en question doit être protégé mais sans pour autant empêcher les fidèles de faire leurs rites habituelles, a affirmé la plus haute instance judiciaire indienne.
Les musulmans craignent malgré tout que la mosquée ne subisse le même sort que la mosquée Babri Masjid d’Ayodhya, bâtie au XVIe siècle. Sa destruction en 1992 avait provoqué des émeutes interconfessionnelles sanglantes, causant la mort de plus de 2 000 personnes, en majorité de confession musulmane.
Un tribunal a accepté, jeudi 19 mai, d’examiner l’une des nombreuses requêtes visant à détruire la mosquée Shahi Idgah à Mathura, toujours dans l’Uttar Pradesh, car elle aurait été construite sur le site d’un temple lui-même bâti sur le lieu de naissance du dieu Krishna, selon les hindous.
Le Taj Mahal en danger ?
Le Taj Mahal, un joyau architectural qui fait la renommée de l’Inde, est aussi dans le viseur des ultranationalistes, qui réclament de pouvoir y prier en arguant que le monument bâti par les Moghols au XVIIe siècle a été édifié sur le site d’un ancien sanctuaire dédié à Shiva.
« Je continuerai à me battre pour cela jusqu’à ma mort. Nous respectons les tribunaux, mais si nécessaire, nous détruirons le Taj et prouverons l’existence d’un temple à cet endroit », a fait savoir Sanjay Jat, porte-parole de l’Hindu Mahasabha, organisation radicale hindoue, admettant de fait que la revendication n’est pas fondée.
Une requête d’un membre BJP a été déposée au cours du mois de mai dans l’Uttar Pradesh afin de contraindre l’Agence archéologique indienne (ASI) à ouvrir 20 pièces du Taj qui, soi-disant, recèleraient des idoles hindoues. Le tribunal a rejeté la demande, l’ASI ayant démenti l’existence de tels objets.
Pour Audrey Truschke, professeure agrégée d’histoire de l’Asie du Sud à l’Université Rutgers, aux États-Unis, ces revendications sont « à peu près aussi raisonnables que de dire que la Terre est plate ». Elle y voit plutôt l’expression d'« une fierté nationaliste furieuse et fragile qui ne permet à rien de non hindou d’être Indien et exige d’effacer l’apport musulman dans l’héritage indien ».
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Une requête d’un membre BJP a été déposée au cours du mois de mai dans l’Uttar Pradesh afin de contraindre l’Agence archéologique indienne (ASI) à ouvrir 20 pièces du Taj qui, soi-disant, recèleraient des idoles hindoues. Le tribunal a rejeté la demande, l’ASI ayant démenti l’existence de tels objets.
Pour Audrey Truschke, professeure agrégée d’histoire de l’Asie du Sud à l’Université Rutgers, aux États-Unis, ces revendications sont « à peu près aussi raisonnables que de dire que la Terre est plate ». Elle y voit plutôt l’expression d'« une fierté nationaliste furieuse et fragile qui ne permet à rien de non hindou d’être Indien et exige d’effacer l’apport musulman dans l’héritage indien ».
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