La crise financière internationale et les récentes attaques terroristes auraient bien pu faire émerger un des deux grands partis du pays, le BJP (droite nationaliste hindoue), ou le Parti du Congrès, actuellement au pouvoir. Que nenni. Signe de la profonde crise sociale du pays, de nouveaux partis locaux hétéroclites s'ajoutent au paysage électoral. L' intérêt régional semble désormais primer sur l'intérêt national. C'est, d'après les analystes, à double tranchant : d'une part, cela permet une plus grande mobilisation des électeurs, notamment des castes les plus défavorisées, mais, d'autre part, cela risque de déstabiliser davantage le pays, qui devra fonctionner sur un système de coalition fragile.
Thriller électoral...
L' hebdomadaire India Today se montre sceptique : "Cette éruption régionale de dirigeants annonce la montée de nombreuses petites Indes", poursuivant : "Ce "troisième front" est un groupe amorphe composé de pachydermes régionaux, qui pensent que leur heure pour diriger le pays est arrivée. L'Inde va entrer dans un "thriller" de mathématique électorale et de mégalomanie."
Sur fond de suspicions confessionnelles
Majoritairement hindou (80,5 % de la population), le pays a traversé de sombres épisodes interreligieux. Depuis l'affaire du train incendié – qui s'est révélé accidentel –, où ont péri 59 pèlerins hindous en 2001, la communauté musulmane (13,5 %) est montrée du doigt. Près de 2000 musulmans seront alors pourchassés, abattus et pris pour cible.
Des violences interconfessionnelles que n'aura pas stoppées Narendra Modi, le Premier ministre actuel, du BJP, dont l'idéologie nationaliste vante la supériorité de l'« hindutva » (l'hindouité). Une politique que dénoncera à maintes reprises Sonia Gandhi, la présidente du Congrès, la qualifiant de « politique de haine », visant à attiser la discorde entre hindous, musulmans et chrétiens.
Les attentats de Bombay, en novembre dernier, n'ont certes pas engendré de nouvelles émeutes confessionnelles. Mais les tensions pèsent toujours et la communauté musulmane en ressent les impacts. Varun Gandhi, un des seuls descendants de Nehru à s'être rallié au Parti nationaliste, et candidat dans une circonscription du nord-est de l'Inde, insulte les musulmans et fait scandale : « Après les élections, ma main tranchera la gorge de ces chiens de musulmans », scande-t-il lors d'un meeting électoral. Les belles paroles de la socialiste Sonia Gandhi risquent de ne pas faire grand effet sur le scrutin.
Déçue par des promesses non tenues, la communauté musulmane risque fort de se rabattre sur les petits partis émergents (représentés par quelque mille candidats). Ce qui ne fera sans doute qu'accroître la régionalisation de la vie politique indienne.
Des violences interconfessionnelles que n'aura pas stoppées Narendra Modi, le Premier ministre actuel, du BJP, dont l'idéologie nationaliste vante la supériorité de l'« hindutva » (l'hindouité). Une politique que dénoncera à maintes reprises Sonia Gandhi, la présidente du Congrès, la qualifiant de « politique de haine », visant à attiser la discorde entre hindous, musulmans et chrétiens.
Les attentats de Bombay, en novembre dernier, n'ont certes pas engendré de nouvelles émeutes confessionnelles. Mais les tensions pèsent toujours et la communauté musulmane en ressent les impacts. Varun Gandhi, un des seuls descendants de Nehru à s'être rallié au Parti nationaliste, et candidat dans une circonscription du nord-est de l'Inde, insulte les musulmans et fait scandale : « Après les élections, ma main tranchera la gorge de ces chiens de musulmans », scande-t-il lors d'un meeting électoral. Les belles paroles de la socialiste Sonia Gandhi risquent de ne pas faire grand effet sur le scrutin.
Déçue par des promesses non tenues, la communauté musulmane risque fort de se rabattre sur les petits partis émergents (représentés par quelque mille candidats). Ce qui ne fera sans doute qu'accroître la régionalisation de la vie politique indienne.