La récente décision de la Cour suprême indonésienne marque un sérieux coup d'arrêt aux mariages interconfessionnels dans le pays. Une circulaire émise le 17 juillet interdit désormais aux tribunaux d'accéder à toute demande de légalisation du mariage interreligieux alors qu'elle figure aujourd'hui comme une condition pour son enregistrement au bureau de l'état civil, en vertu d'une loi de 2006 sur l'administration civile.
« Le tribunal ne peut accepter aucune demande d'enregistrement de mariages entre personnes de religions et de convictions différentes », stipule la Cour suprême, estimant qu'un mariage n'est valide que lorsqu'il est célébré entre personnes d'une même religion, conformément à la loi sur le mariage de 1974.
Tandis que le Conseil indonésien des oulémas (MUI) a salué la circulaire, des organisations de défense des droits comme l'Institut Setara dénoncent l'interdiction, perçue comme un recul qui anéantit les chances des couples interreligieux à voir aujourd'hui leur union reconnue par l'État.
« La circulaire met fin à tout progrès réalisé par les institutions judiciaires de l'État pour garantir les droits des citoyens de divers horizons », a fait savoir son directeur exécutif Halili Hasan, cité par Asia News.
La circulaire intervient alors que des groupes musulmans ont contesté ces derniers mois la légalisation d'unions islamo-chrétiennes par des cours de justice. Elle contredit pourtant une décision de la Cour suprême de 1986 selon laquelle les mariages interreligieux sont légaux en Indonésie par le biais d'une ordonnance du tribunal.
Selon Ahmad Nurcholish, le directeur des programmes pour la section indonésienne de la Conférence sur la religion et la paix, la décision de la Cour suprême pourrait pousser des couples à devoir se marier à l'étranger ou encore des personnes à être contraints de choisir une religion, même temporairement, juste pour faire légaliser leur mariage. Interrogé par UCA News, celui qui est aussi conseiller conjugal pour les couples interreligieux appelle les autorités à réviser la loi sur le mariage en vigueur depuis 1974 de sorte à ce qu'elle soit conforme avec la Pancasila, la philosophie de l'Etat indonésienne, et à ce qu'elle tienne compte de la diversité du pays.
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« La circulaire met fin à tout progrès réalisé par les institutions judiciaires de l'État pour garantir les droits des citoyens de divers horizons », a fait savoir son directeur exécutif Halili Hasan, cité par Asia News.
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Selon Ahmad Nurcholish, le directeur des programmes pour la section indonésienne de la Conférence sur la religion et la paix, la décision de la Cour suprême pourrait pousser des couples à devoir se marier à l'étranger ou encore des personnes à être contraints de choisir une religion, même temporairement, juste pour faire légaliser leur mariage. Interrogé par UCA News, celui qui est aussi conseiller conjugal pour les couples interreligieux appelle les autorités à réviser la loi sur le mariage en vigueur depuis 1974 de sorte à ce qu'elle soit conforme avec la Pancasila, la philosophie de l'Etat indonésienne, et à ce qu'elle tienne compte de la diversité du pays.
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