Au nom de la loi fort controversée sur le blasphème en Indonésie, une Chinoise de confession bouddhiste a été condamnée à 18 mois de prison par le tribunal de la ville de Medan, sur l’île de Sumatra.
En 2016, Meiliana avait exhorté les responsables de la mosquée locale, située près de son domicile, à baisser le volume des haut-parleurs au moment de l'appel à la prière car ceux-ci lui faisaient mal aux oreilles. Toutefois, selon la justice locale, les propos et les plaintes de cette femme ont déclenché des émeutes qui se sont soldées par le pillage de plusieurs temples bouddhistes.
Deux ans après ces déclarations, le tribunal de Medan s’est prononcé et l’a « légalement et irréfutablement reconnu coupable (…) d’avoir commis un blasphème contre une religion professée en Indonésie ».
Pour Amnesty International, il s’agit d’une « violation flagrante de la liberté d’expression ». Usman Hamid, directeur de la section indonésienne de cette organisation internationale, a d’ailleurs précisé que « condamner quelqu’un à 18 mois de prison pour quelque chose de si trivial est une flagrante démonstration de l’application de plus en plus arbitraire et répressive de la loi sur le blasphème ». D’autres défenseurs de droits de l’homme soutiennent d’ailleurs que cette affaire aurait dû être réglée à l’amiable.
Un responsable de l’Institut indonésien d’aide juridique a reconnu auprès du Jakarta Post qu’il s’agissait d’une « vieille affaire » qui a refait surface. Pour lui, la pression populaire a sans nul doute joué dans les poursuites et le jugement du tribunal. « Dans une affaire de blasphème comme celle-ci (ceux qui sont chargés d’appliquer la loi) écoutent souvent les fatwas du MUI », le Conseil indonésien des oulémas, a-t-il ajouté.
L'emprisonnement de Mieliana est la dernière en date d’une série de condamnations très critiquées au nom de la loi contre le blasphème dans ce pays à majorité musulmane. L’avocat de cette quadragénaire, Ranto Sibarani, a déclaré qu’il fera appel au jugement du tribunal.
Mise à jour mardi 9 avril : Condamnée en août 2018 à 18 mois de prison ferme pour « blasphème », Meiliana a perdu son procès en appel. Le verdict, sévère, a été confirmé lundi 8 avril 2019 par la Cour suprême indonésienne. Selon une organisation indonésienne citée par Ucanews, 25 affaires de « blasphème » ont été soumis à la justice en Indonésie en 2018 contre 7 uniquement en 2017, signe d'une dérive de la loi qui inquiète les défenseurs des droits humains.
Cette affaire a tout de même poussé le ministère des Affaires religieuses à réglementer le volume des hauts-parleurs des mosquées.
Lire aussi :
Indonésie : une ado en prison après avoir avorté d’un enfant conçu de viols incestueux
Indonésie : en plein séisme, un imam continue de diriger la prière plutôt que de fuir (vidéo)
En 2016, Meiliana avait exhorté les responsables de la mosquée locale, située près de son domicile, à baisser le volume des haut-parleurs au moment de l'appel à la prière car ceux-ci lui faisaient mal aux oreilles. Toutefois, selon la justice locale, les propos et les plaintes de cette femme ont déclenché des émeutes qui se sont soldées par le pillage de plusieurs temples bouddhistes.
Deux ans après ces déclarations, le tribunal de Medan s’est prononcé et l’a « légalement et irréfutablement reconnu coupable (…) d’avoir commis un blasphème contre une religion professée en Indonésie ».
Pour Amnesty International, il s’agit d’une « violation flagrante de la liberté d’expression ». Usman Hamid, directeur de la section indonésienne de cette organisation internationale, a d’ailleurs précisé que « condamner quelqu’un à 18 mois de prison pour quelque chose de si trivial est une flagrante démonstration de l’application de plus en plus arbitraire et répressive de la loi sur le blasphème ». D’autres défenseurs de droits de l’homme soutiennent d’ailleurs que cette affaire aurait dû être réglée à l’amiable.
Un responsable de l’Institut indonésien d’aide juridique a reconnu auprès du Jakarta Post qu’il s’agissait d’une « vieille affaire » qui a refait surface. Pour lui, la pression populaire a sans nul doute joué dans les poursuites et le jugement du tribunal. « Dans une affaire de blasphème comme celle-ci (ceux qui sont chargés d’appliquer la loi) écoutent souvent les fatwas du MUI », le Conseil indonésien des oulémas, a-t-il ajouté.
L'emprisonnement de Mieliana est la dernière en date d’une série de condamnations très critiquées au nom de la loi contre le blasphème dans ce pays à majorité musulmane. L’avocat de cette quadragénaire, Ranto Sibarani, a déclaré qu’il fera appel au jugement du tribunal.
Mise à jour mardi 9 avril : Condamnée en août 2018 à 18 mois de prison ferme pour « blasphème », Meiliana a perdu son procès en appel. Le verdict, sévère, a été confirmé lundi 8 avril 2019 par la Cour suprême indonésienne. Selon une organisation indonésienne citée par Ucanews, 25 affaires de « blasphème » ont été soumis à la justice en Indonésie en 2018 contre 7 uniquement en 2017, signe d'une dérive de la loi qui inquiète les défenseurs des droits humains.
Cette affaire a tout de même poussé le ministère des Affaires religieuses à réglementer le volume des hauts-parleurs des mosquées.
Lire aussi :
Indonésie : une ado en prison après avoir avorté d’un enfant conçu de viols incestueux
Indonésie : en plein séisme, un imam continue de diriger la prière plutôt que de fuir (vidéo)