Religions

Intégration et sépulture à Wattrelos

| Mercredi 17 Septembre 2008 à 13:53

L’association Wattrelos pour tous a interpellé le maire, Dominique Baert, dans une lettre remise le 11 septembre, à propos de l’introduction de carrés musulmans dans les cimetières de cette ville du Nord où il n’en existe pas. Son président Nordine Bellal voulait profiter du mois de Ramadan pour donner plus de visibilité à cette demande qui interroge plus, selon lui, sur la volonté d'intégration des municipalités.



« Qu’on arrête de chanter l’intégration, il faut la faire, et notre demande d’introduire des carrés musulmans dans les cimetières de Wattrelos va dans le sens de cette prise de position » déclare Nordine Bellal, président de Wattrelos pour tous. Jeudi dernier, cette association « citoyenne, sans couleur politique et ouverte », telle qu’elle se définit, a interpellé Dominique Baert, député-maire de la ville, en demandant que cette question soit soumise au prochain conseil municipal. « C’est une demande laïque et républicaine » insiste son représentant. De plus, « elle est prête depuis longtemps, mais nous avons voulu profiter de ce mois de Ramadan pour plus de visibilité » confie Nordine Bellal. Car selon lui, il s’agit d’une requête récurrente de la part des habitants de confession musulmane dans cette ville du Nord de 42 000 âmes. Et ceux qui n’ont pas les moyens de faire rapatrier les défunts dans les pays d’origines sont enterrés « malgré eux, en dépit de leurs convictions religieuses. Même dans leur dernières volontés, ils ne sont pas respectés » s’indigne-t-il.

L’association attend de la municipalité une position officielle à l’image des villes voisines. Lille, Roubaix ou Hem ont déjà « honoré » leurs habitants musulmans en intégrant des carrés spécifiques dans leurs cimetières, est-il souligné dans la lettre adressée à la municipalité. Joint par téléphone, le cabinet du Maire a fait savoir que Dominique Beart ne souhaitait commenter ni la démarche de l’association ni la question de l’introduction de ces espaces confessionnels dans ses cimetières wattrelosiens.

Aujourd’hui, près de 20 % des musulmans souhaitent être inhumés en France et les demandes locales sont en constante progression. Car même si le nombre de rapatriements est encore de l’ordre de 80% selon le CRCM Rhône-Alpes, il concerne moins les générations nées ou élevées en France. En revanche, l’offre de sépulture est très largement insuffisante. Sur le territoire métropolitain, il existe un peu plus de 70 carrés et un seul cimetière musulman civil à Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour 6 millions de coreligionnaires. Dans une circulaire incitative diffusée en février dernier, le ministère de l’intérieur encourage les maires à développer ces espaces. Quand certains maires se montrent encore réticents, d’autres s’efforcent de trouver des solutions. Ainsi à Marseille 1700 places ont été ouvertes ces six dernières années.