Sur le vif

Interpellations dans la communauté tamoule

Rédigé par Laila Elmaaddi | Lundi 2 Avril 2007 à 09:14



Dimanche matin, dix-sept membres présumés des Tigres tamouls ont été interpellés tôt à Paris et en région parisienne dans le cadre d'une enquête sur un racket de la diaspora en France pour financer leur organisation classée comme terroriste.

Présentés comme des "cadres" de l'organisation des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), ils ont aussitôt été placés en garde à vue à la sous-direction antiterroriste (SDAT), a-t-on appris de sources proches du dossier.

La justice les suspecte d'avoir organisé un racket au sein de leur communauté.

"L'impôt révolutionnaire" prélevé en 2006 en France est estimé à six millions d'euros: il est destiné à financer des activités terroristes au Sri-Lanka, selon les mêmes sources.

Chaque famille était tenue de verser 2.000 euros par an à l'organisation, et les commerçants jusqu'à 6.000 euros, selon les mêmes sources. Des menaces étaient exercées sur les récalcitrants, majoritaires, qui pouvaient être séquestrés, ou sur leurs proches restés au Sri-Lanka.

Les LTTE sont inscrits depuis le 29 mai 2006 sur la liste des organisations terroristes par l'Union européenne.

Les mis en cause ont été arrêtés à Paris, majoritairement dans le XVIIIe mais aussi dans le Xe arrondissement ainsi qu'en Seine-et-Marne, en Seine-Saint-Denis, dans les Yvelines, le Val-de-Marne et le Val-d'Oise, a-t-on précisé de mêmes sources. L'un des suspects est désigné comme le responsable de la collecte dans le XVIIIe arrondissement mais également comme étant chargé du service d'ordre de l'organisation.

Les policiers de la SDAT agissaient dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en juillet 2006 par le parquet de Paris pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, financement et extorsion de fonds en lien avec des activités terroristes", a-t-on appris de source judiciaire.

Les rebelles du mouvement des LTTE combattent pour l'autodétermination du tiers nord-est du Sri Lanka depuis trois décennies; ce conflit a déjà fait quelque 65.000 morts.

La guérilla, forte d'environ 15.000 combattants est connue pour ses commandos-suicide qui ont multiplié les attentats depuis 1987. Les Tamouls, majoritairement hindous, représentent quelque 18% des 20 millions de Sri-Lankais.