Un gouvernement incomplet
Le parlement irakien
Le Premier ministre irakien désigné, Nouri al-Maliki, doit présenter samedi pour investiture au Parlement un gouvernement d'union nationale incomplet, après plus de cinq mois d'âpres tractations. "Le gouvernement va être présenté sans les titulaires des ministères de l'Intérieur et de la Défense", a déclaré Abbas al-Bayati, un député de l'Alliance unifiée irakienne (AUI), le bloc chiite conservateur. M. Maliki, dont le parti Dawa est membre de l'AUI, "va occuper par intérim les postes de l'Intérieur et de la Défense pendant une semaine", a ajouté M. Bayati. Le choix des deux ministres en charge de la sécurité, dans un pays ravagé par une insurrection et des violences confessionnelles, bloque depuis plusieurs semaines la formation du premier gouvernement permanent de l'après-guerre.
Les différends ont été réglés
M. Bayati a indiqué par ailleurs que les différends entre la liste du Front de la Concorde (sunnite) et celle du chiite laïque Iyad Allaoui avaient été réglés "par l'échange de ministères entre les deux listes". Le Front de la Concorde, la principale coalition sunnite, a remporté 44 sièges et la liste Allaoui 25 aux législatives du 15 décembre 2005, remportées par l'AUI avec 128 sièges sur 275. Désigné le 22 avril, M. Maliki a jusqu'au 22 mai pour présenter son gouvernement. Depuis sa nomination, il a déjà raté deux délais qu'il s'était lui-même fixés pour annoncer le nouveau gouvernement. Aux termes de la Constitution irakienne, les députés devront approuver le nom de chaque ministre individuellement, avant de se prononcer sur le programme de gouvernement afin que celui-ci soit officiellement considéré comme investi et prête serment.
Une cérémonie prévue à 07H00
La cérémonie, prévue à 07H00 GMT, doit se dérouler en présence des membres du corps diplomatique présents à Bagdad, selon une source occidentale. La formation d'un gouvernement d'union nationale rassemblant pour la première fois les représentants élus des communautés chiite, sunnite et kurde est considérée par les Etats-Unis comme le meilleur moyen d'endiguer l'insurrection sunnite et les violences confessionnelles. Ces dernières se sont multipliées en Irak depuis un attentat le 22 février contre le mausolée chiite de la ville sunnite de Samarra, au nord de Bagdad.