C'est sous les ors de la République que la soixantaine de participants qui animent le Forum de l'islam de France (Forif) depuis un an se sont réunis, jeudi 16 février, au Palais de l'Elysée, à l'invitation d'un Emmanuel Macron désireux de voir avancer le dossier bien complexe de l'organisation de l'islam de France. Exit le Conseil français du culte musulman (CFCM) que les querelles de minarets ont fini par achever, le Forif fait place nette (voir encadré).
Depuis son lancement en février 2022, la plateforme de dialogue entre les pouvoirs publics et les acteurs musulmans en a fait du chemin. En témoigne le bilan d'étape des travaux dressé lors de la dernière session plénière début février à deux pas de l'Elysée, Place Beauvau, et aujourd'hui présenté devant un chef de l'Etat averti mais attentif. En présence d'un parterre de journalistes, chaque groupe – quatre au total – s'est employé, par l'intermédiaire de leurs rapporteurs, d'exposer dans les grandes lignes les conclusions de leurs travaux, en présence du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau.
Lire aussi : Un an après le lancement du Forum de l'islam de France, place au concret
Une occasion offerte pour Mourad Dali, porte-parole du Conseil des institutions musulmanes des Yvelines (CIMY) et rapporteur du groupe de travail sur l’organisation et la gestion des aumôneries musulmanes, de saluer ouvertement « un symbole fort de respect pour l’islam de France et la réaffirmation de la volonté (présidentielle) d’accompagner sa structuration ». Le Forif est « une opportunité » pour les musulmans qui, en un an, a réalisé des avancées « extrêmement significatives (…) dans le cadre d’un format de dialogue constructif, légitime et efficace », abonde Sandrine Oddon, rapporteure du groupe droit et gestion des associations du culte musulman, à l’initiative d’une étude sur l’inclusion bancaire des mosquées. Ce qu’Emmanuel Macron a salué une fois la restitution des travaux terminée.
Depuis son lancement en février 2022, la plateforme de dialogue entre les pouvoirs publics et les acteurs musulmans en a fait du chemin. En témoigne le bilan d'étape des travaux dressé lors de la dernière session plénière début février à deux pas de l'Elysée, Place Beauvau, et aujourd'hui présenté devant un chef de l'Etat averti mais attentif. En présence d'un parterre de journalistes, chaque groupe – quatre au total – s'est employé, par l'intermédiaire de leurs rapporteurs, d'exposer dans les grandes lignes les conclusions de leurs travaux, en présence du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Sylvie Retailleau.
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Une occasion offerte pour Mourad Dali, porte-parole du Conseil des institutions musulmanes des Yvelines (CIMY) et rapporteur du groupe de travail sur l’organisation et la gestion des aumôneries musulmanes, de saluer ouvertement « un symbole fort de respect pour l’islam de France et la réaffirmation de la volonté (présidentielle) d’accompagner sa structuration ». Le Forif est « une opportunité » pour les musulmans qui, en un an, a réalisé des avancées « extrêmement significatives (…) dans le cadre d’un format de dialogue constructif, légitime et efficace », abonde Sandrine Oddon, rapporteure du groupe droit et gestion des associations du culte musulman, à l’initiative d’une étude sur l’inclusion bancaire des mosquées. Ce qu’Emmanuel Macron a salué une fois la restitution des travaux terminée.
Une nouvelle formule de dialogue validée au sommet
« Derrière cet engagement, il y a un pacte de connaissance, de reconnaissance et de volonté », affirme le chef de l’Etat, qui se dit soucieux d’avoir « un débat apaisé, de plein pied, entre l’Etat et le culte musulman » et de le faire « sans que ce soit l’occasion d’une difficulté, d’un drame, d’une crise ». « Le Forif participe de cette ambition d'un réveil républicain », soulignée lors de son discours aux Mureaux en 2020, et qui entend assurer aux musulmans « l’accès à un islam des Lumières ».
L’accès aussi à la connaissance du monde musulman à travers l'Institut français d'islamologie (IFI), « lequel a vocation à devenir un pôle d'excellence universitaire, de formation et de recherche ». Signe du soutien vigoureux qu’Emmanuel Macron accorde à l’IFI (et dont a bien besoin la Fondation de l’islam de France, en cruel manque de ressources financières), son président Claudio Galderesi a été invité à la tribune, fier de « l’engagement politique, institutionnelle et intellectuelle » de l’exécutif en la matière.
L’accès aussi à la connaissance du monde musulman à travers l'Institut français d'islamologie (IFI), « lequel a vocation à devenir un pôle d'excellence universitaire, de formation et de recherche ». Signe du soutien vigoureux qu’Emmanuel Macron accorde à l’IFI (et dont a bien besoin la Fondation de l’islam de France, en cruel manque de ressources financières), son président Claudio Galderesi a été invité à la tribune, fier de « l’engagement politique, institutionnelle et intellectuelle » de l’exécutif en la matière.
Une feuille de route dressée
Avec le Forif, c’est « une vraie démarche fédérative » qui réunit « les forces vives de la foi musulmane », des « éclaireurs de millions de Français musulmans » qui offrent, à leur manière, « le meilleur rempart face aux entreprises de séparatisme », affirme Emmanuel Macron, avant de souligner ses attentes. « Je souhaite que les prochains mois soient des mois de traduction pratiques, qu'elles soient législatives, réglementaires ou organisationnelles, pour que vos travaux puissent tout de suite démontrer en quelque sorte qu'ils se traduisent en actes, ce qui est un signe de confiance, de crédibilité », lance-t-il devant l’assistance. « Nous n'avons pas de temps à perdre. »
En parallèle, « nous devons avancer sur plusieurs autres sujets éminemment difficiles » dont celui du financement du culte qui ne figure pas, à ce stade, au cœur des travaux du Forif alors qu’il est un défi majeur pour la structuration de l'islam de France. « Nous ne sommes qu’au début du chemin », souligne-t-il, rappelant le lancement cette semaine des Assises territoriales de l'islam de France (ATIF). Loin de la lumière médiatique déclenchée par l'opération de communication du jour et qui présage d'une plus importante implication de l'Elysée à l'avenir sur ce dossier.
En parallèle, « nous devons avancer sur plusieurs autres sujets éminemment difficiles » dont celui du financement du culte qui ne figure pas, à ce stade, au cœur des travaux du Forif alors qu’il est un défi majeur pour la structuration de l'islam de France. « Nous ne sommes qu’au début du chemin », souligne-t-il, rappelant le lancement cette semaine des Assises territoriales de l'islam de France (ATIF). Loin de la lumière médiatique déclenchée par l'opération de communication du jour et qui présage d'une plus importante implication de l'Elysée à l'avenir sur ce dossier.
Le CFCM hors-jeu
Le Forif porte aujourd’hui le sceau de la confiance de l'Etat au sommet. Le CFCM n’en dira pas autant. « Nous avons décidé de mettre fin au CFCM de manière très claire et à ses activités. » C’est en ces termes forts, qui en a surpris plus d'un, qu’Emmanuel Macron a publiquement tiré un trait définitif sur l’instance dans son rôle d’interlocuteur de l’Etat. « Je ne veux pas sous-estimer ce qui avait été fait (…). Mais l'Etat discutait bien souvent aussi avec d'autres Etats dans le cadre d'une forme de rémanence, pas simplement diplomatique, mais qui embarquait aussi toute une histoire dont il fallait progressivement sortir. »
« Nous avons reçu le message assez fort du président de la République », nous indique à la sortie de l’Elysée Ibrahim Alci, qui copréside le CFCM avec Mohammed Moussaoui. Alors qu’une assemblée générale de l’instance est prévue dimanche 19 février, le président du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) plaide pour une réforme des statuts, en gardant à l’esprit que toutes les options sont sur la table, y compris la dissolution. Une mort qui peut ensuite déboucher à une renaissance est aussi possible, dit-il. Mais ce sera au CFCM seul d’en décider. « On ne va pas se battre pour sa survie », lâche-t-il, tout en affirmant à Saphirnews qu’il existe « un travail de partenariat à faire avec le Forif », qui n’a pas le monopole de la représentativité du terrain. Mais pour des participants du Forif qui reflètent aussi un changement générationnel, le CFCM doit se résoudre à « laisser la main à de nouveaux acteurs ».
Le Forif porte aujourd’hui le sceau de la confiance de l'Etat au sommet. Le CFCM n’en dira pas autant. « Nous avons décidé de mettre fin au CFCM de manière très claire et à ses activités. » C’est en ces termes forts, qui en a surpris plus d'un, qu’Emmanuel Macron a publiquement tiré un trait définitif sur l’instance dans son rôle d’interlocuteur de l’Etat. « Je ne veux pas sous-estimer ce qui avait été fait (…). Mais l'Etat discutait bien souvent aussi avec d'autres Etats dans le cadre d'une forme de rémanence, pas simplement diplomatique, mais qui embarquait aussi toute une histoire dont il fallait progressivement sortir. »
« Nous avons reçu le message assez fort du président de la République », nous indique à la sortie de l’Elysée Ibrahim Alci, qui copréside le CFCM avec Mohammed Moussaoui. Alors qu’une assemblée générale de l’instance est prévue dimanche 19 février, le président du Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) plaide pour une réforme des statuts, en gardant à l’esprit que toutes les options sont sur la table, y compris la dissolution. Une mort qui peut ensuite déboucher à une renaissance est aussi possible, dit-il. Mais ce sera au CFCM seul d’en décider. « On ne va pas se battre pour sa survie », lâche-t-il, tout en affirmant à Saphirnews qu’il existe « un travail de partenariat à faire avec le Forif », qui n’a pas le monopole de la représentativité du terrain. Mais pour des participants du Forif qui reflètent aussi un changement générationnel, le CFCM doit se résoudre à « laisser la main à de nouveaux acteurs ».
Mise à jour vendredi 17 février : « Il faudra veiller à des objectifs réalistes et conformes aux intérêts et besoins mutuels aussi bien des musulmans que de l'Etat. » A l'issue de la rencontre, le politologue Haoues Seniguer fait le point sur Saphirnews, l'interview.
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De premiers ateliers franco-allemands qui dressent le portrait d’un islam qui s’enracine aux pays de Goethe et d’Hugo