Le Comte de Bouderbala.
L'ambiance n'était pas à la rigolade et pourtant. Quatre jours après la fusillade de Toulouse, le public était présent au débat « Islam, mon humour » de l'ICI, ce jeudi 22 mars.
Vanessa Rousselot, réalisatrice du documentaire « Blagues à part », le Comte de Bouderbala, humoriste, actuellement sur la scène de l'Alhambra à Paris, Farid Abdelkrim, auteur du stand-up « Je vous déclare la paix » et l’artiste-plasticien Ali Ghessoum, dont les œuvres (sous l’intitulé « Travail d’Arabe », qui détourne les affiches publicitaires) sont actuellement exposées à l'ICI, ont eu des échanges plaisants avec une salle à l'écoute.
Vanessa Rousselot, réalisatrice du documentaire « Blagues à part », le Comte de Bouderbala, humoriste, actuellement sur la scène de l'Alhambra à Paris, Farid Abdelkrim, auteur du stand-up « Je vous déclare la paix » et l’artiste-plasticien Ali Ghessoum, dont les œuvres (sous l’intitulé « Travail d’Arabe », qui détourne les affiches publicitaires) sont actuellement exposées à l'ICI, ont eu des échanges plaisants avec une salle à l'écoute.
Rire pour mieux se connaître
Peut-on avoir un regard décalé sur le monde qui nous entoure ? La dérision peut-elle nous montrer les affres de la société ? Comment rire des autres mais surtout de soi-même ? L’humour est-il islamo-compatible ? Est-il politiquement correct ? L’humour n’a-t-il pas une fonction thérapeutique ?... Une salve de questions auxquelles les intervenants ont répondu sur un rythme endiablé.
« Si vous prenez un calepin et faites cinquante mosquées en prenant des notes, vous avez un spectacle humoristique » , relève d'emblée Farid Abdelkrim. Cette note d'humour déridera le public de l'ICI. Hilare, l'auditoire se laisse peu à peu aller dans la décontraction au sein d'un débat qui tombe finalement à pic en ces temps troublés de l'actualité.
Et s'il se permet d'en rire aussi facilement, c'est aussi parce que Farid Abdelkrim le connaît bien ce fameux « islam de France », lui qui a passé 25 ans à donner des conférences, notamment en tant que cofondateur des JMF (Jeunes musulmans de France), revendique désormais une « évolution ». Une envie de sortir de ces échanges formalisés pour monter sur scène et proposer au public un spectacle « stand-up » interactif.
« Ce n'est pas tout à fait le même public que lors de mes conférences mais j'en retire souvent des échanges fort intéressants », confie-t-il. Loin de l'état d'esprit de ceux qui veulent « tout islamiser », Farid Abdelkrim utilise l'humour pour aborder les thèmes les plus sensibles. Bien connaître les sujets sur lesquels on a envie de rire, n'est-ce pas après tout le plus important ?
« Il faut rire ensemble les uns des autres », poursuit le Comte de Bouderbala. L'humoriste n'épargne d'ailleurs personnes dans son spectacle : d'abord lui-même (« une tête de Portugais sur un corps de Turc ») et sa propre famille, puis les Roms, les fans de foot, les gays, les Chinois, la France vue des States, les rappeurs, tout y passe... Une façon de « dédramatiser » des situations de tensions, alors que « le paternalisme et la condescendance » sont les pires « plaies » de notre société actuelle, selon l'humoriste.
« Si vous prenez un calepin et faites cinquante mosquées en prenant des notes, vous avez un spectacle humoristique » , relève d'emblée Farid Abdelkrim. Cette note d'humour déridera le public de l'ICI. Hilare, l'auditoire se laisse peu à peu aller dans la décontraction au sein d'un débat qui tombe finalement à pic en ces temps troublés de l'actualité.
Et s'il se permet d'en rire aussi facilement, c'est aussi parce que Farid Abdelkrim le connaît bien ce fameux « islam de France », lui qui a passé 25 ans à donner des conférences, notamment en tant que cofondateur des JMF (Jeunes musulmans de France), revendique désormais une « évolution ». Une envie de sortir de ces échanges formalisés pour monter sur scène et proposer au public un spectacle « stand-up » interactif.
« Ce n'est pas tout à fait le même public que lors de mes conférences mais j'en retire souvent des échanges fort intéressants », confie-t-il. Loin de l'état d'esprit de ceux qui veulent « tout islamiser », Farid Abdelkrim utilise l'humour pour aborder les thèmes les plus sensibles. Bien connaître les sujets sur lesquels on a envie de rire, n'est-ce pas après tout le plus important ?
« Il faut rire ensemble les uns des autres », poursuit le Comte de Bouderbala. L'humoriste n'épargne d'ailleurs personnes dans son spectacle : d'abord lui-même (« une tête de Portugais sur un corps de Turc ») et sa propre famille, puis les Roms, les fans de foot, les gays, les Chinois, la France vue des States, les rappeurs, tout y passe... Une façon de « dédramatiser » des situations de tensions, alors que « le paternalisme et la condescendance » sont les pires « plaies » de notre société actuelle, selon l'humoriste.
Un humour universel ?
D'ailleurs, rire des situations que l'on connaît semble avoir un potentiel comique universel. « Les ressorts de l'humour sont toujours les mêmes, seuls les codes changent », explique Vanessa Rousselot, réalisatrice de « Blagues à part » sur l'humour palestinien. Un documentaire, sélectionné dans une vingtaine de festivals, et qui a notamment remporté une étoile de la SCAM, le prix de la meilleure première œuvre et le prix du public au PRIMED (prix du reportage et du documentaire méditerranéen), le prix du jeune public à La Rochelle.
La démarche de la réalisatrice a été d’interviewer les personnes rencontrées au hasard de ses déambulations en différents endroits de Palestine et de leur faire raconter des blagues. Autant certains Palestiniens se sont prêtés au jeu, autant d’autres non, déclarant tout de go : « Notre Histoire est une succession de blagues. »
Pourtant, « lorsqu'une personne rit, elle n'est plus en position de victime », souligne la réalisatrice. A l'instar de ces jeunes qui, lors de l'Intifada, avaient manifesté sur la place centrale de Ramallah et avaient perdu un ami ou avaient été blessés, mais qui revenaient toujours en inventant et en racontant des blagues. Il y a pourtant des thématiques qui ne suscitent pas de blagues chez le peuple palestinien, comme le thème des colons israéliens...
Cependant, pour les conférenciers de ce débat, rire est toujours un signe positif. « Les personnes rient plus facilement des situations sur lesquelles elles ont éventuellement un impact. » Hors du discours officiel, hors du discours cadré, policé, politiquement, religieusement et socialement correct, l’humour permet ainsi d'exprimer les vérités dérangeantes, celles qui ne sont pas toujours bonnes à dire (racisme, discriminations, inégalités...), mais celles que beaucoup vivent au quotidien. Pour mieux les dépasser, mieux les expurger. L'humour, synonyme d'espoir ?
La démarche de la réalisatrice a été d’interviewer les personnes rencontrées au hasard de ses déambulations en différents endroits de Palestine et de leur faire raconter des blagues. Autant certains Palestiniens se sont prêtés au jeu, autant d’autres non, déclarant tout de go : « Notre Histoire est une succession de blagues. »
Pourtant, « lorsqu'une personne rit, elle n'est plus en position de victime », souligne la réalisatrice. A l'instar de ces jeunes qui, lors de l'Intifada, avaient manifesté sur la place centrale de Ramallah et avaient perdu un ami ou avaient été blessés, mais qui revenaient toujours en inventant et en racontant des blagues. Il y a pourtant des thématiques qui ne suscitent pas de blagues chez le peuple palestinien, comme le thème des colons israéliens...
Cependant, pour les conférenciers de ce débat, rire est toujours un signe positif. « Les personnes rient plus facilement des situations sur lesquelles elles ont éventuellement un impact. » Hors du discours officiel, hors du discours cadré, policé, politiquement, religieusement et socialement correct, l’humour permet ainsi d'exprimer les vérités dérangeantes, celles qui ne sont pas toujours bonnes à dire (racisme, discriminations, inégalités...), mais celles que beaucoup vivent au quotidien. Pour mieux les dépasser, mieux les expurger. L'humour, synonyme d'espoir ?