Face à la fronde du monde universitaire, Frédérique Vidal ne désarme pas. Dans une interview accordée au JDD samedi 20 février, la ministre de l’Enseignement supérieur a confirmé vouloir demander le lancement d’une enquête sur « l’islamo-gauchisme » à l’université « au sens sociologique du terme » afin de « un état des lieux de ce qui se fait en recherche en France sur ces sujets », une semaine après ses propos polémiques.
Après la réponse sans concession du CNRS adressée à Frédérique Vidal, celle-ci indique que « l'islamo-gauchisme n'a pas de définition scientifique évidemment mais il correspond à un ressenti de nos concitoyens d'abord, et à un certain nombre de faits aussi » citant « des enseignants qui ne se sentent pas libres d'enseigner comme ils le souhaitent ».
« En fonction des résultats, (…) cela permettra de déconstruire l’idée qu’il y aurait une pensée unique sur certains sujets ou, au contraire, veiller si c’est nécessaire à protéger le pluralisme des idées à l’université », déclare-t-elle, précisant que « tout l’enjeu » de l'étude, souhaitée avec « une approche rationnelle et scientifique du sujet », est de « faire la part des choses entre le travail des scientifiques et ceux qui se servent de ces travaux pour porter une idéologie et nourrir l’activisme ».
Après la réponse sans concession du CNRS adressée à Frédérique Vidal, celle-ci indique que « l'islamo-gauchisme n'a pas de définition scientifique évidemment mais il correspond à un ressenti de nos concitoyens d'abord, et à un certain nombre de faits aussi » citant « des enseignants qui ne se sentent pas libres d'enseigner comme ils le souhaitent ».
« En fonction des résultats, (…) cela permettra de déconstruire l’idée qu’il y aurait une pensée unique sur certains sujets ou, au contraire, veiller si c’est nécessaire à protéger le pluralisme des idées à l’université », déclare-t-elle, précisant que « tout l’enjeu » de l'étude, souhaitée avec « une approche rationnelle et scientifique du sujet », est de « faire la part des choses entre le travail des scientifiques et ceux qui se servent de ces travaux pour porter une idéologie et nourrir l’activisme ».
La démission de la ministre exigée
La colère ne retombe pas au sein du monde universitaire. Dans une tribune publiée par Le Monde samedi 20 février, plus de 600 enseignants et chercheurs ont exigé « avec force la démission de Frédérique Vidal », qualifiant sa requête de « chasse aux sorcières ».
« Si le propos manque de cohérence, l’intention est dévastatrice : il s’agit de diffamer une profession et, au-delà, toute une communauté, à laquelle, en tant qu’universitaire, Frédérique Vidal appartient pourtant, et qu’il lui appartient, en tant que ministre, de protéger », indique-on. « Mais, plus encore, nous nous insurgeons contre l’indignité de ce qu’il faut bien qualifier de chasse aux sorcières. La violence du projet redouble la lâcheté d’une ministre restée silencieuse sur la détresse des étudiants et étudiantes pendant la pandémie. »
« Si les universitaires qui ne me connaissent pas ont pu se sentir froissés, ce n’était pas mon intention. Chacun doit pouvoir s’exprimer, c’est aussi dans le désaccord qu’on avance », a indiqué la ministre face à cet appel. « Ce sujet suscite beaucoup de réactions, mais ce n’est pas notre priorité aujourd’hui. La priorité, c’est la situation des étudiants et la pandémie », a-t-elle ajouté.
Ce message de la ministre, soutenue publiquement par Gérald Darmanin et Jean-Michel Blanquer, est bel et bien brouillé par cette polémique, qui a trouve un bel écho dans les rangs de la droite. Des parlementaires des Républicains réclament une mission d'information sur « la pénétration de l'islamo-gauchisme à l'université ». Une demande formulée en novembre 2020 mais jusque-là restée sans suite à l'Assemblée nationale.
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« Si les universitaires qui ne me connaissent pas ont pu se sentir froissés, ce n’était pas mon intention. Chacun doit pouvoir s’exprimer, c’est aussi dans le désaccord qu’on avance », a indiqué la ministre face à cet appel. « Ce sujet suscite beaucoup de réactions, mais ce n’est pas notre priorité aujourd’hui. La priorité, c’est la situation des étudiants et la pandémie », a-t-elle ajouté.
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