La mobilisation contre Eric Zemmour a eu raison d'une collaboration. Après une semaine de polémiques intenses autour de ses déclarations sur la « déportation » des musulmans, la direction d'iTélé a décidé de mettre un terme à sa collaboration avec le chroniqueur.
L'émission hebdomadaire « Ca se dispute » n’a pas été diffusée vendredi 19 décembre et elle ne reprendra pas, a fait savoir la directrice de la rédaction de la chaîne Céline Pigalle au Monde.
« Nous avons perçu du trouble et de la colère autour des propos d’Eric Zemmour mais nous n’avons pas voulu agir dans la précipitation, pour ne pas qu’on puisse dire que nous avons manipulés ou instrumentalisés », a-t-elle déclaré.
« Nous sommes très soucieux de respecter la liberté d’expression. Et nous avons défendu celle d’Eric pendant plus de dix ans, pour que ses idées soient prises en compte, contredites et débattues. Mais aujourd’hui, on a l’impression que c’est lui qui fixe les règles et de quoi on parle. On a de moins en moins le sentiment qu’on peut débattre. Le dialogue est devenu de plus en plus difficile, voire impossible. On a l’impression qu’il se parle à lui-même et à son public », a encore indiqué Céline Pigalle, qui avait été appelée à réagir par les journalistes de sa rédaction, où l'indignation grondait.
« Nous avons vu le journaliste du Corriere della Sera, puis nous avons sollicité et filmé un entretien avec Eric Zemmour, pour qu’il puisse exposer ses arguments. Mais les réponses qu’il a apportées n’ont pas dissipé le trouble », raconte-t-elle. Finalement, l’entretien, un temps prévu pour être diffusé vendredi soir à la place de « Ça se dispute », ne l'a pas été, par souci de « cohérence ».
Depuis plusieurs jours, les appels d’associations et de personnalités se sont multipliés auprès des médias qui emploient Eric Zemmour afin que cesse leur collaboration. La société des journalistes de RTL s’est désolidarisée publiquement des propos du polémiste. La direction de RTL n’a pas réagi pour le moment au scandale, qui a provoqué le dépôt de plusieurs plaintes contre son chroniqueur mais la mobilisation perdure.
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