Ahmed Shaheed, rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction. © ONU
Au bout d’une mission de 12 jours au Sri Lanka, Ahmed Shaheed, rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction, a lancé un appel aux dirigeants de l'île afin de prendre des mesures urgentes contre « la propagande haineuse visant les communautés musulmanes », devenue virulente depuis les attentats sanglants de Pâques en avril revendiqués par Daesh.
Les épisodes récurrents de violence qui en ont découlé risquent de provoquer un exode massif des Sri-Lankais musulmans, a prévenu Ahmed Shaheed lundi 26 août.
« Alors que le gouvernement a plus ou moins maîtrisé promptement la situation après les attentats à la bombe, plusieurs communautés religieuses demeurent très préoccupées par leur sécurité en raison de l’incitation à la haine et à la violence commise par des religieux extrémistes », a expliqué le rapporteur. Pour exemple, au mois de juin, un moine bouddhiste de haut rang, Warakagoda Sri Gnanarathana, a accusé sans preuve un médecin musulman d’avoir stérilisé plusieurs femmes bouddhistes et a indiqué que les musulmans devraient être lapidés. Cette situation, selon lui, a entraîné un « grave déficit de confiance parmi les communautés ethnoreligieuses ».
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Pour Ahmed Shaheed, le Sri Lanka doit contenir au plus vite les propagandes haineuses dirigées contre les musulmans et qui sont « diffusées par des médias non réglementés qui utilisent cette tension ethnoreligieuse à des fins politiques ». Si le gouvernement persiste à rester inactif sur cette question, cela « permettra à l’extrémisme de s’intensifier et posera de sérieux problèmes pour la consolidation de la paix ».
Le Sri Lanka a réussi à établir une coexistence fragile après la guerre civile qui a ravagé le pays. Cette paix relative, dans ce pays à majorité bouddhiste, se trouve aujourd’hui menacée par « une politisation croissante de la religion, une division des communautés par le biais d’une éducation ségrégationniste basée sur l’identité ethnoreligieuse, (...) un ressentiment envers ce qui est perçu comme un privilège pour la majorité (bouddhiste), une frustration croissante quant à l’application arbitraire de la loi et la propagation de l’extrémisme religieux ».
Ahmed Shaheed a préconisé l’application d’un « certain nombre d’outils mis au point par l'ONU, notamment le Plan d’action de Rabat contre les discours de haine et le Plan d’action de Fès sur la lutte contre l’incitation à la violence pouvant conduire à des atrocités de masse ». Une sensibilisation des médias, des acteurs de la société civile, des chefs religieux et des dirigeants politiques sera nécessaire, selon lui, pour contenir les discours haineux.
« Il est temps pour le Sri Lanka d’adopter des mesures énergiques pour protéger les droits de tout son peuple et considérer la responsabilité des auteurs, indépendamment de leurs origines ethnoreligieuses », a conclu Ahmed Shaheed, qui devra remettre un rapport officiel et détaillé au Conseil des droits de l’homme des Nations unies d'ici à mars 2020.
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« Alors que le gouvernement a plus ou moins maîtrisé promptement la situation après les attentats à la bombe, plusieurs communautés religieuses demeurent très préoccupées par leur sécurité en raison de l’incitation à la haine et à la violence commise par des religieux extrémistes », a expliqué le rapporteur. Pour exemple, au mois de juin, un moine bouddhiste de haut rang, Warakagoda Sri Gnanarathana, a accusé sans preuve un médecin musulman d’avoir stérilisé plusieurs femmes bouddhistes et a indiqué que les musulmans devraient être lapidés. Cette situation, selon lui, a entraîné un « grave déficit de confiance parmi les communautés ethnoreligieuses ».
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Pour Ahmed Shaheed, le Sri Lanka doit contenir au plus vite les propagandes haineuses dirigées contre les musulmans et qui sont « diffusées par des médias non réglementés qui utilisent cette tension ethnoreligieuse à des fins politiques ». Si le gouvernement persiste à rester inactif sur cette question, cela « permettra à l’extrémisme de s’intensifier et posera de sérieux problèmes pour la consolidation de la paix ».
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Ahmed Shaheed a préconisé l’application d’un « certain nombre d’outils mis au point par l'ONU, notamment le Plan d’action de Rabat contre les discours de haine et le Plan d’action de Fès sur la lutte contre l’incitation à la violence pouvant conduire à des atrocités de masse ». Une sensibilisation des médias, des acteurs de la société civile, des chefs religieux et des dirigeants politiques sera nécessaire, selon lui, pour contenir les discours haineux.
« Il est temps pour le Sri Lanka d’adopter des mesures énergiques pour protéger les droits de tout son peuple et considérer la responsabilité des auteurs, indépendamment de leurs origines ethnoreligieuses », a conclu Ahmed Shaheed, qui devra remettre un rapport officiel et détaillé au Conseil des droits de l’homme des Nations unies d'ici à mars 2020.
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