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Israël - Palestine : pourquoi le « plan de paix » de Trump au Proche-Orient n'a aucun avenir

Rédigé par Benjamin Andria | Mercredi 29 Janvier 2020 à 13:01

Depuis son accession à la Maison Blanche, Donald Trump ne cesse d’afficher son soutien plein et entier à Israël, au mépris des revendications légitimes des Palestiniens. Le président américain en a encore fait la démonstration lors de la présentation, mardi 28 janvier, de son « plan de paix » au Proche-Orient, mort-né tant elle n'établit en rien une paix juste et durable dans la région.



La paix au Proche-Orient, ce n’est pas pour maintenant. Donald Trump a dévoilé, mardi 28 janvier, son « plan de paix » pour régler le conflit israélo-palestinien… sans les Palestiniens. C’est, en effet, aux côtés du seul Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, que le président américain s’est présenté au monde pour présenter ce qui est, pour lui, le « Deal du siècle » : une solution à deux Etats mais favorisant très largement Israël, qui n’a rien de « gagnant-gagnant » pour les Palestiniens, appelés, eux seuls, à faire d’énormes concessions à leurs revendications.

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Un plan qui a tout pour satisfaire Israël

Le plan prévoit, d’une part, que Jérusalem est « la capitale indivisible » de l’Etat hébreu. Les Palestiniens se voient, quant à eux, proposer pour leur Etat une capitale « à l’est de Jérusalem », cantonnée à Abu Dis,, une commune proche de Jérusalem-Est située au-delà du mur de séparation.

Israël se voit également accorder la souveraineté sur la vallée du Jourdain ainsi que la reconnaissance de l'annexion des territoires où sont implantées les colonies en Cisjordanie occupée.

En plus d’être morcelé, le futur Etat palestinien, « démilitarisé » dans la vision américaine, est plus petit que jamais, avec des frontières non définies sur la base de celles de 1967 comme l’ONU déclare s’en tenir, comme en témoigne la carte du plan dévoilée par Donald Trump (image à droite).

Enfin, le plan n’inclut pas le droit au retour pour les réfugiés palestiniens, chassés de leurs terres lors de la création de l’Etat d’Israël, et pour leurs descendants.

Sans surprise, les Palestiniens ont rejeté en bloc le plan présenté par Donald Trump, qui n’a, dans les faits, rien d’une « chance historique » pour parvenir à une paix juste et durable dans la région.

Avant même la présentation du plan, le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a appelé la communauté internationale à boycotter un projet qu'il a qualifié de contraire au droit international. « Ce n'est pas un plan de paix pour le Moyen-Orient », a-t-il affirmé, jugeant que l'initiative visait avant tout à protéger « Trump de la destitution » et « Netanyahou de la prison ».

Des réactions contrastées dans le monde arabo-musulman

Tandis que la Grande-Bretagne, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Dominic Raab, a parlé du plan de Donald Trump comme d'« une proposition sérieuse », la France a indiqué, mercredi 29 janvier, son attachement à une solution à deux Etats, « en conformité avec le droit international et les paramètres internationalement agréés » afin d'établir une paix juste et durable au Proche-Orient, et se déclare pour cela « attentive au respect et à la prise en compte des aspirations légitimes des Israéliens comme des Palestiniens ». Toutefois, elle a « salué les efforts du président Trump » et entend « étudier avec attention le plan de paix qu'il a présenté ».

Du côté des pays arabes, les réactions sont contrastées. L'Arabie saoudite, l'Egypte, les Emirats arabes unis et même le Qatar ont salué les efforts de Donald Trump pour parvenir à un règlement du conflit israélo-palestinien, malgré l'asymétrie évidente du plan en faveur d'Israël. La Jordanie, la Turquie et l'Iran ont, en revanche, déclaré leur opposition au plan de paix qui n'a, indubitablement, pas d'avenir.

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