Agée de 21 ans, Hina était pakistanaise et vivait à Srezzo, dans le nord de l’Italie. Comme bien de filles de son entourage elle portait des minijupes et des habits à la mode qui ne couvraient pas son nombril. Travaillant dans une pizzeria, elle rêvait d’une carrière dans le cinéma même si elle était déjà « promise » à un cousin au Pakistan. Et, depuis cinq mois, la jeune fille vivait avec son petit ami, un italien de 32 ans, divorcé et remarié. Pour les siens, son style de vie portait atteinte à l’honneur de la famille. Selon la vieille tradition patriarcale du « crime d’honneur », ils ont décidé d’assassiner Hina pour laver l’honneur de la famille.
Le cadavre de la victime a été découvert dans le petit jardin familial où il avait été enterré. Aux carabiniers qui l'ont interpellé, le père d’Hina a avoué les faits et a déclaré « je ne voulais pas qu’elle devienne une putain comme tant de jeunes filles. » Agé de 55 ans, le père infanticide vivait en règle depuis 1989. Il attendait l’aboutissement de sa demande de naturalisation. Jusqu’alors, rien ne s’y opposait.
Au pays d’Oriana Fallaci, ce « crime d’honneur » est présenté sur le compte de l’islam. En réalité, cette pratique moyenâgeuse dépasse le cadre religieux. Car, bien avant l’avènement de l’islam, la coutume du « crime d’honneur » était connue dans la société arabe comme dans nombre de sociétés patriarcales avec des codes de procédure différents.
Le 30 avril 2005, à Ramallah en Palestine, c’est une famille chrétienne palestinienne qui exécuta sa fille parce qu’elle était amoureuse d’un musulman. La famille de la victime estimait que ce comportement de leur fille portait atteinte à l’honneur de toute la famille. On retrouve le même type de réaction chez les Kurdes, les Indous, mais aussi en Amérique latine, notamment au Brésil et en Equateur, sans que le critère religieux ne soit jamais invoqué.
Pour barbare qu’elle soit, la tradition de verser le sang pour « laver son honneur » n’est pas une exclusivité exotique. En France par exemple, le duel à l’épée était une pratique courante dont les gentilshommes usaient à loisir. Cette coutume était si répandue qu’entre 1588 et 1608, on compte près de 8 000 duellistes tués pour l’honneur. Les édits royaux pour en interdire la pratique resteront sans effet. Un arrêt de la cour de cassation, en 1837, plaçant l’homicide et la blessure infligée en duel dans le cadre du droit commun ne sera pas suivi par les tribunaux. Car jusqu’en 1914, ils acquitteront régulièrement des duellistes accusés d’homicide.
L’on comprend que les ONG investies dans la protection des femmes se heurtent au poids des traditions ancestrales dans les sociétés qui pratiquent le « crime d’honneur ». Au mois d’août 2001 par exemple, Abdul Karim Dughmi, ministre jordanien de la Justice déclarait doctement : « Toutes ces femmes tuées au nom de l'honneur sont des prostituées. Je crois que les prostituées méritent la mort. » La loi jordanienne ne condamne pas une personne qui tue « pour défendre sa vie ou son honneur, ou la vie ou l’honneur d’un autre ».
Pour Nayla Rachdane, ancienne députée jordanienne « Les ONG internationales développent des sujets jusque-là inconnus et étrangers à nos sociétés, dont le libertinage, la sexualité et le divorce… Leur objectif, celui de leur infiltration, est de peser sur nos sociétés afin d'obtenir des amendements législatifs qui aboutissent à la dislocation de la famille et de la société. Je prends l'exemple de l'abolition des crimes d'honneur. Ils veulent que l'homme, s'il surprend sa femme avec un amant, ne puisse pas réagir. Ils veulent faire réprimer ces crimes d'honneur, oubliant que l'homme aussi a sa dignité et son honneur… Je ne défends pas ces crimes, mais je reconnais qu'un homme qui tue sa femme dans des cas pareils doit bénéficier de circonstances atténuantes. »
Dans l’affaire d’Hina, au-delà de l’islamisation abusive d’une tradition tragique, c’est la question de l’accès à la nationalité qui est posée. Car ce drame intervient au moment où le gouvernement de centre gauche s’apprête à faire voter un texte facilitant l’obtention de la nationalité italienne. De plus elle rappelle le cas de Fadime en Suède victime d’un « crime d’honneur » alors qu’elle avait acquis une stature quasi nationale. On se souvient aussi du cas Hatun Sürücü en Allemagne dont le meurtrier, son frère âgé de 18 ans, avait écopé d’une peine de prison ferme de neuf ans et trois mois au terme d’un procès médiatisé !
Les Nations unies estiment à 5000 femmes, le nombre des victimes de crimes d’honneur chaque année.
Le cadavre de la victime a été découvert dans le petit jardin familial où il avait été enterré. Aux carabiniers qui l'ont interpellé, le père d’Hina a avoué les faits et a déclaré « je ne voulais pas qu’elle devienne une putain comme tant de jeunes filles. » Agé de 55 ans, le père infanticide vivait en règle depuis 1989. Il attendait l’aboutissement de sa demande de naturalisation. Jusqu’alors, rien ne s’y opposait.
Au pays d’Oriana Fallaci, ce « crime d’honneur » est présenté sur le compte de l’islam. En réalité, cette pratique moyenâgeuse dépasse le cadre religieux. Car, bien avant l’avènement de l’islam, la coutume du « crime d’honneur » était connue dans la société arabe comme dans nombre de sociétés patriarcales avec des codes de procédure différents.
Le 30 avril 2005, à Ramallah en Palestine, c’est une famille chrétienne palestinienne qui exécuta sa fille parce qu’elle était amoureuse d’un musulman. La famille de la victime estimait que ce comportement de leur fille portait atteinte à l’honneur de toute la famille. On retrouve le même type de réaction chez les Kurdes, les Indous, mais aussi en Amérique latine, notamment au Brésil et en Equateur, sans que le critère religieux ne soit jamais invoqué.
Pour barbare qu’elle soit, la tradition de verser le sang pour « laver son honneur » n’est pas une exclusivité exotique. En France par exemple, le duel à l’épée était une pratique courante dont les gentilshommes usaient à loisir. Cette coutume était si répandue qu’entre 1588 et 1608, on compte près de 8 000 duellistes tués pour l’honneur. Les édits royaux pour en interdire la pratique resteront sans effet. Un arrêt de la cour de cassation, en 1837, plaçant l’homicide et la blessure infligée en duel dans le cadre du droit commun ne sera pas suivi par les tribunaux. Car jusqu’en 1914, ils acquitteront régulièrement des duellistes accusés d’homicide.
L’on comprend que les ONG investies dans la protection des femmes se heurtent au poids des traditions ancestrales dans les sociétés qui pratiquent le « crime d’honneur ». Au mois d’août 2001 par exemple, Abdul Karim Dughmi, ministre jordanien de la Justice déclarait doctement : « Toutes ces femmes tuées au nom de l'honneur sont des prostituées. Je crois que les prostituées méritent la mort. » La loi jordanienne ne condamne pas une personne qui tue « pour défendre sa vie ou son honneur, ou la vie ou l’honneur d’un autre ».
Pour Nayla Rachdane, ancienne députée jordanienne « Les ONG internationales développent des sujets jusque-là inconnus et étrangers à nos sociétés, dont le libertinage, la sexualité et le divorce… Leur objectif, celui de leur infiltration, est de peser sur nos sociétés afin d'obtenir des amendements législatifs qui aboutissent à la dislocation de la famille et de la société. Je prends l'exemple de l'abolition des crimes d'honneur. Ils veulent que l'homme, s'il surprend sa femme avec un amant, ne puisse pas réagir. Ils veulent faire réprimer ces crimes d'honneur, oubliant que l'homme aussi a sa dignité et son honneur… Je ne défends pas ces crimes, mais je reconnais qu'un homme qui tue sa femme dans des cas pareils doit bénéficier de circonstances atténuantes. »
Dans l’affaire d’Hina, au-delà de l’islamisation abusive d’une tradition tragique, c’est la question de l’accès à la nationalité qui est posée. Car ce drame intervient au moment où le gouvernement de centre gauche s’apprête à faire voter un texte facilitant l’obtention de la nationalité italienne. De plus elle rappelle le cas de Fadime en Suède victime d’un « crime d’honneur » alors qu’elle avait acquis une stature quasi nationale. On se souvient aussi du cas Hatun Sürücü en Allemagne dont le meurtrier, son frère âgé de 18 ans, avait écopé d’une peine de prison ferme de neuf ans et trois mois au terme d’un procès médiatisé !
Les Nations unies estiment à 5000 femmes, le nombre des victimes de crimes d’honneur chaque année.