Sur le vif

Italie: un soldat américain jugé par contumace

Rédigé par Laila Elmaaddi | Mardi 15 Mai 2007 à 09:07



Un soldat américain jugé par contumace à Rome pour le meurtre d'un agent du renseignement italien en Irak a déclaré lundi n'avoir rien fait de mal et a imputé sa mort à la journaliste italienne que Nicola Calipari était venu secourir.

Washington a refusé de livrer Mario Lozano, qui est membre de la Garde nationale. La justice italienne le juge donc par contumace pour avoir tué Calipari alors qu'il escortait Giuliana Sgrena, une journaliste italienne détenue en otage en Irak qui venait d'être libérée, vers l'aéroport de Bagdad en 2005.

Lozano était posté à un barrage sur la route menant à l'aéroport de Bagdad. Il dit avoir ouvert le feu sur la voiture transportant Calipari et Sgrena car son chauffeur avait ignoré ses tirs de semonce et refusé de s'arrêter.

Dans un entretien accordé à Reuters, le soldat impute à la journaliste la mort de l'agent secret car, selon lui, elle s'est mise dans une situation l'exposant à un enlèvement. Elle a été kidnappée alors qu'elle réalisait des interviews devant l'Université de Bagdad, et détenue pendant un mois.

"A cause d'elle j'ai porté le deuil dans une autre famille. C'est sa faute, je ne voulais pas causer du tort à cet homme, je ne faisais que mon travail", a déclaré Lozano, qui se trouvait en Irak depuis six mois au moment des faits.

Des procureurs italiens tentent aussi de condamner Lozano pour tentative de meurtre sur Sgrena, journaliste du quotidien Il Manifesto, proche du Parti communiste, et sur un autre agent de renseignement italien qui conduisait la voiture.

"C'est effrayant, parce que maintenant je ne peux pas quitter mon pays", a déclaré Lozano lors de cet entretien réalisé dans le bureau de son avocat, Ed Hayes, à Manhattan. "Je me sens comme un prisonnier dans mon propre pays, presque comme un prisonnier de guerre."

Le procès ce militaire de 37 ans, qui a débuté le 17 avril, a repris brièvement lundi puis a été ajourné au 10 juillet pour des raisons de procédure. Des problèmes techniques ont empêché jusqu'ici le début des plaidoiries.