Sur le vif

Khalid cheikh Mohamed: doutes sur ses aveux

Rédigé par Laila Elmaaddi | Vendredi 16 Mars 2007 à 09:19



En s'attribuant la responsabilité d'une trentaine d'attentats ou projets d'attentat, Khalid cheikh Mohamed exagère certainement son rôle véritable, estiment des spécialistes des questions de sécurité, qui le soupçonnent de vouloir se tailler un costume de "super-héros" ou de chercher à protéger d'autres "ennemis combattants".

Attentats contre le World Trade Center de 1993, attentats contre deux discothèques de Bali en 2002, projets d'assassinats de Jimmy Carter, Bill Clinton ou feu Jean-Paul II...: devant ses interrogateurs militaires de Guantanamo, le cerveau présumé des attentats du 11-Septembre a revendiqué la paternité d'opérations menées ou projetées dans au moins 17 pays de la planète.

"Il se présente comme un Superman, un super-héros, un superterroriste", dit Moustafa Alani, spécialiste du réseau Al Qaïda au Gulf Research Center de Doubaï. "C'est une liste de souhaits, et peut-être guère plus que des idées", ajoute-t-il en évoquant les projets d'attentats.

Pour plusieurs analystes, Mohamed aurait exagéré son rôle afin d'accéder à un statut de héros parmi les sympathisants d'Al Qaïda. Il pourrait également chercher à innocenter d'autres prisonniers.

"Il veut peut-être en sauver d'autres", avance ainsi Abdel Bari Atouane, rédacteur en chef du quotidien arabe basé à Londres Al-Quds. "Ce n'est pas le genre d'homme qui tente de sauver sa vie. Non, lui croit que sa mort ou son exécution serait une bénédiction, qu'il ira au paradis. Voilà sa psychologie."

Interrogé sur la possible exagération de Mohamed, un responsable de l'administration américaine s'en tient à la propre déclaration du Pakistanais: "Je suis responsable de l'opération 11-Septembre, de A à Z."

"Ce sont ses paroles", dit ce responsable qui s'exprime sous le sceau de l'anonymat. "Voilà ce dont vous devez vous souvenir. Ce gars, c'est du lourd."