Sur le vif

Kofi Annan critique la politique des Etats-Unis

Rédigé par Laila Elmaaddi | Mardi 12 Décembre 2006 à 10:09



Dans son discours d'adieu lundi, le secrétaire général sortant des Nations unies, Kofi Annan, a critiqué l'administration du président américain George W. Bush, avertissant la première puissance mondiale contre un renoncement à ses idéaux démocratiques en temps de guerre.

"Les droits de l'Homme et l'Etat de droit sont vitaux pour la sécurité et la prospérité globales", a déclaré M. Annan devant un public nombreux au Musée présidentiel Truman à Independence, dans le Missouri.

Lorsque les Etats-Unis "paraissent abandonner leurs propres idéaux et objectifs, leurs amis à l'étranger sont naturellement inquiets et désorientés", a-t-il estimé.

Il a adopté une position de plus en plus critique vis-à-vis de la guerre que mènent les Etats-Unis en Irak.

Dans son discours, M. Annan a également réitéré son souhait de voir l'ONU réformer ses institutions, et notamment élargir le Conseil de sécurité, dont la composition devrait selon lui refléter davantage le monde d'aujourd'hui.

Répondant à une question après ces remarques, M. Annan a nié critiquer les Etats-Unis. "Ce qui je dis ici, c'est que lorsque les Etats-Unis travaillent avec d'autres pays dans un système multilatéral, nous sommes extrêmement performants", a-t-il déclaré.

"Notre monde est dans un état déplorable, nous avons beaucoup de problèmes de par le monde, nous avons besoin du rôle de direction naturel que les Etats-Unis ont joué dans le passé et peuvent jouer aujourd'hui", a-t-il expliqué.

Le secrétaire général sortant avait choisi le musée Truman en partie pour faire honneur à cet ancien président américain qui avait beaucoup oeuvré pour la fondation des Nations unies. M. Annan a plusieurs fois loué le gouvernement de Harry Truman.

"Comme président, Truman a dit: 'La responsabilité des grands Etats est de servir et non de dominer les peuples du monde'", a rappelé M. Annan. Il n'a jamais cité nommément l'actuel président américain, mais a critiqué implicitement la politique de George W. Bush. Contre les menaces globales, "aucune nation ne peut assurer sa sécurité en cherchant la suprématie sur toutes les autres", a-t-il ainsi déclaré.

Le secrétaire général, qui quittera son poste le 31 décembre après dix années à la tête de l'ONU.