Sur le vif

Koweït: 2 ex-députés chiites détenus pour liens présumés avec le Hezbollah

| Dimanche 9 Mars 2008 à 21:53



Deux anciens députés et trois militants appartenant à la minorité chiite ont été placés en détention pour leurs liens présumés avec le Hezbollah-Koweït, une organisation qui serait liée au mouvement libanais, a annoncé l'un de leurs avocats.

La police a également arrêté pour les mêmes raisons un dirigeant chiite de premier plan, Cheikh Hussein al-Maatouq, qui devrait être présenté lundi au ministère public, a précisé à l'AFP Abdoulkarim ben Haider.

Dans la soirée, plusieurs centaines de chiites ont manifesté devant le siège des services secrets, au sud de la capitale, où M. Maatouq est détenu. Ce rassemblement a été dispersé dans le calme par des centaines de membres des forces spéciales.

Les deux anciens députés sont Abdoulmohsen Jamal, qui s'est présenté de lui-même dimanche, et Nasser Sorkouh, qui avait été arrêté mardi dernier. Parmi les trois autres interpellés se trouve notamment Fadhel Safar, un conseiller municipal.

Aucune inculpation n'a été prononcée à ce stade.

Ces actions interviennent trois semaines après un rassemblement organisé dans la capitale koweïtienne à la mémoire du chef militaire du Hezbollah libanais, Imad Moughnieh, tué dans un attentat à Damas.

Me Haider a cependant précisé que les enquêtes en cours ne portaient pas sur ce rassemblement, qui avait été vivement critiqué par des parlementaires sunnites, mais sur des accusations de participation au Hezbollah-Koweït, un groupe clandestin dont l'existence n'a pas été prouvée et qui serait une ramification du mouvement chiite libanais.

"Ils ont été accusés d'avoir rejoint le Hezbollah-Koweït pour diffuser des idées sur la destruction des fondations de la société par des moyens illégaux, c'est-à-dire le renversement du gouvernement", a dit Me Haider.

"Ils ont aussi été accusés d'avoir diffusé des fausses informations qui ont affaibli la position koweïtienne à l'étranger", a-t-il ajouté, précisant que les militants chiites étaient poursuivis par le ministère de l'Intérieur.

Jusqu'à présent, sept militants ont été interrogés et ont rejeté ces accusations.

Me Haider a précisé que la plupart des personnes interrogées l'avaient déjà été pour des raisons similaires il y a 20 ans, lors de la guerre entre l'Iran chiite et l'Irak alors dirigé par la minorité sunnite. Ces poursuites n'avaient alors rien donné, a-t-il précisé.