Religions

L’Aïd el-Kébir en souvenir d’Abraham

Rédigé par Bensilmane Hafida | Jeudi 20 Janvier 2005 à 00:00

Aujourd’hui a lieu l'Aïd-el-Kébir, la grande fête, pour les musulmans du monde entier. Hier, des centaines de milliers de pèlerins ont accompli le rituel de la station du Mont Arafat. Le jour de l’Aïd el-Kébir est traditionnellement marqué par le sacrifice d’un mouton. Mais le fidèle peut sacrifier un ovin, un caprin, un camélidé ou un bovin. Le plus important étant de reproduire son geste en souvenir du prophète Abraham.



Aujourd’hui a lieu l'Aïd-el-Kébir, la grande fête, pour les musulmans du monde entier. Hier, des centaines de milliers de pèlerins ont accompli le rituel de la station du Mont Arafat. Le jour de l’Aïd el-Kébir est traditionnellement marqué par le sacrifice d’un mouton. Mais le fidèle peut sacrifier un ovin, un caprin, un camélidé ou un bovin. Le plus important étant de reproduire son geste en souvenir du prophète Abraham.

Dans le texte biblique comme dans le texte coranique, Dieu voulut éprouver la foi d'Abraham en lui demandant le sacrifie de son fils. Au moment où Abraham s'était résolu à passer à l'acte, Dieu dépêcha un ange qui arrêta son bras et substitua un bélier à l’enfant. Dieu n'exigeait nul sacrifice humain. En souvenir de ce pacte de fidélité du Père des croyants envers Dieu, les musulmans reproduisent le geste d’Abraham chaque année dans la joie. Cette fête est la deuxième fête annuelle du calendrier hégirien. Elle intervient soixante-dix jours après l'Aïd el-Fitr (marquant la fin du mois de Ramadan). Soit le dixième jour du mois du Hajj ( Dhoul Hidja ).

 

La fête des réconciliations

Le sacrifice a lieu après une prière célébrée en groupe, généralement à la mosquée. Au lever du soleil jusqu’à une certaine hauteur dans le ciel, l'imam préside à la prière sans la précéder d’un appel du muezzin. Mais cette prière est suivie d’un sermon prononcé par l’imam.

Puis les fidèles rendent visite à leurs proches pour leur souhaiter bonne fête…Ce qui donne lieu à de grands repas familiaux. La tradition veut que l'on garde un tiers de l'animal sacrifié pour soi, que l'on offre le second tiers à la famille et aux amis et que l'on distribue le troisième tiers aux pauvres. Cette fête est également un moment de réconciliation. Ce jour-là, tous les conflits doivent trouver une solution.

 

Grand déficit d’abattoirs

Le sacrifice peut être une preuve d’affirmation de sa croyance. Un acte de soumission à Dieu pour se conformer aux ordres divins et à la tradition prophétique. Les invocations sont prononcées au moment du sacrifice: 'Je m’adresse en vrai croyant, à Celui qui a créé les cieux et la Terre...'. Par ailleurs, le prophète Mohammad a dit : 'Pendant les jours du Sacrifice, rien n’est plus cher à Allah que le Sacrifice...'.

A Marseille, les abattoirs de Saint-Louis prévoient de sacrifier 4200 moutons sur une chaîne d’abattage et de dépeçage automatique, la première du genre en France, initiée par le Collectif des bouchers et le comité des chevillards marseillais. Mais cela reste largement en dessous de la demande exprimée par les musulmans. Les services vétérinaires estiment que près de 8 à 9000 bêtes seront sacrifiées dans la région en dehors des circuits officiels.

Même son de cloche à Lille où le président du Conseil régional du culte musulman (CRCM) du Nord-Pas-de-Calais, Bahssine Saaidi, dénonce le nombre insuffisant d'abattoirs ouverts au public. Selon lui, ' Il est possible d'ouvrir des abattoirs temporaires, financés par le Conseil régional, les communes et la communauté musulmane. '

De son côté, la grande mosquée de Paris rappelle que le sacrifice peut se faire dans un délai de trois jours. Et de préciser que ' d’ores et déjà, les autorités préfectorales ont prévu les sacrifices dans les abattoirs agréés durant ces trois jours. '