Sans remettre en cause le repos du vendredi, le gouvernement algérien a pris la décision, fin juillet, de faire du samedi son second jour de repos de la semaine au lieu du jeudi précédemment. Ce décret, adopté en Conseil des ministres sur proposition du ministre du Travail et de la Protection sociale, est entré en vigueur depuis le 14 août dernier.
Le week-end du jeudi et du vendredi a été instauré par le président Houari Boumediène en 1976 pour se démarquer des pays occidentaux et affirmer une identité algérienne post-coloniale… Une décision aux lourdes conséquences économiques.
À l’heure d’une crise internationale sans précédent depuis 1929, cette décision vise à relancer l’économie algérienne en limitant les pertes colossales subies par celle-ci du fait qu’elle ne fonctionnait réellement que trois jours dans la semaine – lundi, mardi et mercredi – lorsque l’on prend en compte l'ancien week-end algérien et le week-end universel – samedi et dimanche –, adopté dans la plupart des pays du globe.
Le week-end du jeudi et du vendredi a été instauré par le président Houari Boumediène en 1976 pour se démarquer des pays occidentaux et affirmer une identité algérienne post-coloniale… Une décision aux lourdes conséquences économiques.
À l’heure d’une crise internationale sans précédent depuis 1929, cette décision vise à relancer l’économie algérienne en limitant les pertes colossales subies par celle-ci du fait qu’elle ne fonctionnait réellement que trois jours dans la semaine – lundi, mardi et mercredi – lorsque l’on prend en compte l'ancien week-end algérien et le week-end universel – samedi et dimanche –, adopté dans la plupart des pays du globe.
Un milliard de dollars par an de pertes
Selon la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale chargée des opérations avec le secteur privé, l’Algérie perdait jusqu’à 1 milliard de dollars, soit 700 millions d’euros, par an en raison du décalage entre le weekend local et le weekend universel en place dans les pays occidentaux et avec lesquels l’Algérie réalise l’essentiel de ses échanges commerciaux.
En inversant les jours de repos du jeudi au samedi, les entreprises algériennes pourront mieux travailler avec leurs partenaires commerciaux installés à l’étranger. Selon les experts de la SFI, cette décision devrait générer 1 à 2 % de croissance par an.
Toutefois, le secteur bancaire, les assurances, les postes, les télécommunications et certaines administrations étaient habitués à ouvrir le jeudi. Certaines entreprises étrangères telles qu’Arcelor Mittal avaient déjà anticipé cette décision, en 2007.
Beaucoup, à commencer par le Conseil national économique et social et le Forum des chefs d’entreprise (FCE) d’Algérie, sont ravis de ce changement, estimant que c’est éventuellement un premier pas vers l’adoption du week-end universel en vigueur en Tunisie, au Maroc, au Liban, en Syrie et, depuis 2005, en Mauritanie. Ces derniers ont tout de même laissé un temps mort pour la prière du vendredi.
« La décision a été prise par pragmatisme économique, mais elle va dans le bon sens. Il n’est plus possible de rester isoler au Maghreb sur le plan économique, surtout si le projet de l’Union du Maghreb arabe est relancé. C’est une mesure qui favorise davantage les hommes d’affaires, les dirigeants d’entreprise et les cadres. Ils s’étaient préparés à cette éventualité et ils sont avantagés car ils ont le pouvoir d’achat, les visas et la possibilité de se déplacer facilement. Ce n’est pas forcément le cas pour le peuple algérien car ils ont d’autres problématiques plus importantes à gérer comme le chômage », affirme Reda Didi, 33 ans, consultant en ressources humaines (RH), joint mercredi par Saphirnews.
Malgré tout, qu’ils soient fonctionnaires, commerçants, employés ou étudiants, tous devront revoir leur planning et réorganiser leur temps de travail, car ce décret a été pris sans consultation du peuple et rapidement mis en place. « Je n’ai pas l’impression que la population soit contre cette loi. L’Algérie est encore dans les prémices de la gestion des RH. La décision ne va donc pas créer de réels bouleversements. L’adaptation sera beaucoup plus facile et plus rapide que dans un pays où la gestion des RH est plus avancée », relativise M. Didi. Au-delà de ce changement de calendrier, « les problèmes de motivation et de formation restent encore des soucis majeurs » dans les entreprises algériennes, selon lui.
En inversant les jours de repos du jeudi au samedi, les entreprises algériennes pourront mieux travailler avec leurs partenaires commerciaux installés à l’étranger. Selon les experts de la SFI, cette décision devrait générer 1 à 2 % de croissance par an.
Toutefois, le secteur bancaire, les assurances, les postes, les télécommunications et certaines administrations étaient habitués à ouvrir le jeudi. Certaines entreprises étrangères telles qu’Arcelor Mittal avaient déjà anticipé cette décision, en 2007.
Beaucoup, à commencer par le Conseil national économique et social et le Forum des chefs d’entreprise (FCE) d’Algérie, sont ravis de ce changement, estimant que c’est éventuellement un premier pas vers l’adoption du week-end universel en vigueur en Tunisie, au Maroc, au Liban, en Syrie et, depuis 2005, en Mauritanie. Ces derniers ont tout de même laissé un temps mort pour la prière du vendredi.
« La décision a été prise par pragmatisme économique, mais elle va dans le bon sens. Il n’est plus possible de rester isoler au Maghreb sur le plan économique, surtout si le projet de l’Union du Maghreb arabe est relancé. C’est une mesure qui favorise davantage les hommes d’affaires, les dirigeants d’entreprise et les cadres. Ils s’étaient préparés à cette éventualité et ils sont avantagés car ils ont le pouvoir d’achat, les visas et la possibilité de se déplacer facilement. Ce n’est pas forcément le cas pour le peuple algérien car ils ont d’autres problématiques plus importantes à gérer comme le chômage », affirme Reda Didi, 33 ans, consultant en ressources humaines (RH), joint mercredi par Saphirnews.
Malgré tout, qu’ils soient fonctionnaires, commerçants, employés ou étudiants, tous devront revoir leur planning et réorganiser leur temps de travail, car ce décret a été pris sans consultation du peuple et rapidement mis en place. « Je n’ai pas l’impression que la population soit contre cette loi. L’Algérie est encore dans les prémices de la gestion des RH. La décision ne va donc pas créer de réels bouleversements. L’adaptation sera beaucoup plus facile et plus rapide que dans un pays où la gestion des RH est plus avancée », relativise M. Didi. Au-delà de ce changement de calendrier, « les problèmes de motivation et de formation restent encore des soucis majeurs » dans les entreprises algériennes, selon lui.
Vendredi, un jour de repos indispensable ?
Vendredi est un jour sacré pour les musulmans qui doivent, dans la pratique du culte, se rendre à la mosquée pour écouter le sermon et faire leur prière, le tout pour une durée d’une à deux heures environ en début d’après-midi. Cette prière, obligatoire pour les hommes (sauf pour les personnes âgées et les malades), doit être accomplie en groupe.
Une fois la prière terminée, les fidèles peuvent reprendre le cours de leurs activités. Il n’est, en effet, inscrit nulle part que le vendredi soit une journée de repos obligatoire tant que la prière puisse être accomplie. Pourtant, nombre de pays musulmans ont adopté le vendredi comme jour de repos officiel pour lui conférer toute sa sacralité à l’instar du repos sabbatique pour les juifs et le repos dominical pour les chrétiens.
À l’heure d’aujourd’hui, « l’idée n’est pas de reprendre le modèle européen car l’Algérie tient quand même à ses traditions et à ses coutumes, ce qui rassure le peuple », conclut M. Didi.
L’Algérie rejoint ainsi le clan des pays musulmans ayant adopté le week-end semi-universel comme le Qatar, l’Égypte, les Émirat arabes unis, le Bahreïn, l’Irak, la Jordanie mais aussi la Libye depuis 2006, le Koweït depuis 2007 et le Soudan depuis 2008. Seuls l’Arabie Saoudite, le Yémen, Oman et Djibouti maintiennent leur week-end le jeudi et vendredi.
Une fois la prière terminée, les fidèles peuvent reprendre le cours de leurs activités. Il n’est, en effet, inscrit nulle part que le vendredi soit une journée de repos obligatoire tant que la prière puisse être accomplie. Pourtant, nombre de pays musulmans ont adopté le vendredi comme jour de repos officiel pour lui conférer toute sa sacralité à l’instar du repos sabbatique pour les juifs et le repos dominical pour les chrétiens.
À l’heure d’aujourd’hui, « l’idée n’est pas de reprendre le modèle européen car l’Algérie tient quand même à ses traditions et à ses coutumes, ce qui rassure le peuple », conclut M. Didi.
L’Algérie rejoint ainsi le clan des pays musulmans ayant adopté le week-end semi-universel comme le Qatar, l’Égypte, les Émirat arabes unis, le Bahreïn, l’Irak, la Jordanie mais aussi la Libye depuis 2006, le Koweït depuis 2007 et le Soudan depuis 2008. Seuls l’Arabie Saoudite, le Yémen, Oman et Djibouti maintiennent leur week-end le jeudi et vendredi.